Manifeste affirmant le caractère un et divers de la langue d'Oc

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Ive Gourgaud

#213 Re: l'apaisement c'est maintenant !

2012-09-21 13:27

#209: Duende - l'apaisement c'est maintenant !

Car ami,

embé de mounde coumo vous, es evident que poudèn dialouga !

Dialouga, sens nous demanda d'abandouna qué que siègue de nosto persounalita: vous oucitanisto que cresès à la realita d'uno lengo d'o unenco, nautres que cresèn à la realita de lengo mai "pichouno" (mè fòu pa demembra que Prouvenço souleto demoro la mai bèlo e la mai pouplado das lengo regiounalo en Franço!)

Dialouga: se demanda se poudèn fa quicom ensen, se poudrian per esemple escriure un Manifesto que seriè pa uno ataco das us cronto lous autre. Ou trabaia ensen per l'ediciu d'un autour de noste caire, e perdequé pa din las dos grafio, l'oucitano e la mistralenco ?

Per ieu, li a un caire ounte aro poudèn fa tout acò: se dis LOU FELIBRIGE. Li trabaie embé de mounde que soun d'aparaire de LA lengo d'o, embé de mounde que soun pa de MA lengo, e coumo se dis en prouvençau: "tout vai charmant" !, aro que save que NOSTE Capoulié se pauso coumo lou garant de l'unita dau Felibrige (e noste Clavaire emb'el)

Réponses

J F Brun

#214 Re: Re: l'apaisement c'est maintenant !

2012-09-21 14:37:48

#213: Ive Gourgaud - Re: l'apaisement c'est maintenant ! 

 "la languedocianisation de la Provence"?????

personnellement je ne la désire nullement, je l'affirme solennellement!

Notre manifeste dit tout de même le contraire de façon bien claire!

Le Provençal littéraire a eu une influence majeure sur l'écriture du languedocien, même si plusieurs générations d'auteurs (Max Rouquette, Boudou, etc...) ont cherché à s'en sevrer pour trouver un autre style plus en accord avec la musique de leur dialecte propre.

Après, se pose le problème du rhodanien de la région nîmoise et de la Vaunage, qui est bien sur mâtiné de languedocien, et qui est étiqueté provençal: c'est peut être cela (finalement une variété d'oc qui a donné beaucoup de textes...) qui est analysé comme la "languedocianisation de la Provence"...

Sinon il est évident que c'est dans le provençal de leur lieu de résidence que les provençaux doivent se ressourcer pour écrire la langue d'Oc...

Après, vous rappelez quelque chose de bien douloureux: la langue a déserté les campagnes, où on pouvait trouver nos vrais professeurs il y a 40 ans, c'était des bergers et des agriculteurs.

Désormais, l'usage de la langue d'oc est un usage urbain recréé par volontarisme, nous n'y sommes pour rien. On n'a pas réussi à maintenir dans les campagnes (sauf quelques miraculeux ilots de résistance des Corbières ou du massif central) cette fabuleuse langue spontanée et authentique qui représente la vraie sève vivante de l'occitan...

Donc il ne faut pas languedocianiser le Provençal, se serait une horreur et une absurdité, on est tous d'accord! En tout cas notre texte est clairement contre!

Nous répétons également que la graphie mistralienne est hautement respectable. Pour ma part je la trouve surtout adaptée au Provençal, mais là c'est une perception personnelle quin'engage que moi...

Mais ce réveil de l'occitan en milieu urbain que vous avez l'air de considérer avec beaucoup de mépris, je le trouve très émouvant. On rencontre des jeunes qui ressentent combien on les a spoliés d'une richesse qui devrait être la leur. Effectivement, il ne faut pas leur apporter une réponse frelatée, il faut leur faire redécouvrir la vraie langue d'oc, cette langue magique qui réenchante le monde avec, comme disait Max Rouquette "son imor de treslús"...

Donc bien sur, pas question de "languedocianiser le provençal"! A aucun prix!

Faire vivre la langue d'Oc veut dire sauver la vraie langue qui s'est parlée et écrite depuis 1000 ans, pas en réinventer une totalement de novo, bien sur. Cependant, pour parler du XXIe siècle, de nouveaux vocables ont fait leur apparition, il n'est pas souhaitable de conserver comme un fossile vivant la langue du XIXe siècle en la considérant comme intangible et définitivement fixée! Et en fait ces concepts modernes et urbains sont souvent des mots internationaux, les mêmes qu'en Italien, en Catalan, en Espagnol...

Tout cela ne revient pas à imposer le languedocien!

En ce qui concerne la graphie, la graphie occitane peut aussi être aménagée pour être phonétique et respecter des nuances dialectales, cela s'est fait, par exemple Philippe Gardy lorsqu'il a édité divers auteurs... Cette graphie n'a pas vocation à dénaturer la langue! Pour moi c'est absolument l'inverse!

Il y a les "ont", "amb", "òc"... qui vous font fulminer. Pour ma part je les ai adoptés dans l'écriture et je prononce "ounte", "embé/emé" et "òi"... serait-ce vraiment fondamental de conserver ces nuances dans l'écrit? Fafont parlait de "graphisme support", permettant d'écrire de façon unifiée ce que l'on prononce de façon diversifiée, j'aime beaucoup ce concept qui fait retrouver sous les phonétiques diverses une unité sous-jacente à la langue qui me paraît vraiment réelle. Mais beaucoup d'usagers de dialects ont un peu modifié ces usages pour retrouver davantage leur phonétique, ils ne font pas l'objet d'un anathème...

Pas question de "languedocianiser le provençal"!