Pour que le "suivi de carrière" ne soit pas mis en oeuvre

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MC Anonyme

#13

2016-02-03 13:10

Faire une évaluation tous les 5 ans, je ne vois vraiment pas où est le problème. Les agents du CNRS le font tous les ans. Les BIATOSS ont des entretiens individuels avec leur direction tous les ans, non? 

Je suis MC et cela ne me choque absolument pas d'être évalué tous les 5 ans. Il y a beaucoup trop d'abus par certains de nos collègues qui ne font que leur enseignement (192h) et pas de recherche.

Je ne vois pas pourquoi cette évaluation autoriserait le président de l'université de changer notre service d'enseignement?

Par contre, le point négatif est que ce sera effectivement du travail supplémentaire pour nos collègues qui sont dans les sections CNU et devront évaluer plus de dossiers. Dans ce cas, recrutons plus d'EC dans les sections CNU! 

 

Réponses

Antiphile

#14 Re:

2016-02-03 15:04:07

#13: MC Anonyme -  

 Vous ne voyez pas pourquoi cette évaluation autoriserait le Président d'université à changer notre service ?

Je vous invite à relire le DÉCRET n°2014-997 du 2 septembre 2014 - art. 4 :

"Le service d'un enseignant-chercheur peut être modulé pour comporter un nombre d'heures d'enseignement inférieur ou supérieur au nombre d'heures de référence mentionné au I. " (I = 192h).

Selon vous, quels sont les critères qui permettent d'augmenter le service d'un EC ? En temps de pénurie de finances et de postes, l'occasion d'avoir un personnel qui enseigne plus à salaire égal représente une véritable aubaine. Un exemple européen : en Espagne, le Ministère de l'Enseignement Supérieur a proposé une évaluation du même type avec une prime à la clé. Les collègues espagnols ont joué le jeu, et deux ans plus tard, une partie d'entre-eux a été modulé à la hausse pour un salaire identique.

Quant à la soi-disante non-évaluation des EC et aux "abus" que vous dénoncez (remarque qui dénote un grand sens de la collégialité), nous verrons ce que vous en pensez quand vous demanderez un CRCT, une promotion, une délégation, une qualification PR, et quand vous aurez le bonheur de vous présenter devant les comités de sélection.

Il est choquant d'insérer une nouvelle évaluation sans préciser à quoi elle servira alors que nous sommes sans cesse évalués par nos pairs, nos éditeurs, et tous les membres des jury qui se trouvent sur notre route.

Vous plaignez d'avance les membres du CNU qui auront plus de travail. Pourquoi alors mettre en place l'évaluation alors qu'il suffirait de la refuser jusqu'à plus ample informé ?

 

CM

#19 Re:

2016-02-03 23:58:03

#13: MC Anonyme -  

 Vous avez raison de ne pas indiquer votre identité.

Car, comme il se trouve que je suis professeur, classe exceptionnelle, il est assez probable que, lorsque l'évaluation individuelle sera effectivement en vigueur, je (ou quelqu'un comme moi) pourrais être appelé à vous juger. Mais vous, pas à me juger, moi (ni quelqu'un comme moi).

Or, j'estime (intellectuellement, scientifiquement, épistémologiquement) ce que vous dites assez faible. Disons même superficiel et très mal informé. Vous n'avez pas beaucoup et pas très bien réfléchi à cette question et vous méconnaissez de surcroît les données de fait.

S'il me fallait vous classer, je vous classerais probablement en rang C. Peut-être vos recherches sont-elles remarquables. Qu'importe. Je n'ai pas le temps de les prendre sérieusement en compte. Je décide, au jugé, au feeling, et je ne vous trouve pas crédible. Je n'ai pas que ça à faire, comprenez bien: nous n'avons que quelques jours pour noter un quart de toute la population de notre section cnu.

Et comme il faut que j'examine, après le vôtre 150 autres dossiers d'ici la semaine prochaine, je n'ai pas du tout le temps d"avoir des états d'âme vous concernant. Désolé, je maintiens votre note: C (oui, c'est la plus mauvaise). Désolé aussi si, ensuite, dans votre université, votre gouvernement décide d'utiliser votre classement contre vous en vous assignant quelques tâches supplémentaires non rémunérées. Vous pourrez toujours vous consoler en vous rappelant que c'est vous qui l'avez voulu.

 

 

 

 

ANONYMOUS?

#20 Re:

2016-02-04 08:08:51

#13: MC Anonyme -  

 

Cher anonyme,

 

Peut-être est-ce la jeunesse qui vous amène à tenir de telles positions. Effectivement, devenir un « excellent » élève, apprendre des langues, passer brillamment les concours nécessite des qualités d'obéissance et de discipline qui sont à peu près les mêmes que celles exigées pour la formation d'un pianiste virtuose ou d'une danseuse étoile. Dans ce cas vous passerez brillamment le CAPES, une Agrégation et la solidité de votre thèse vous fera peut-être trouver un poste à l'Université. Si vous aimez les gens, que vous les comprenez, vous pourrez même être bon prof.

Après il y a la recherche. Pour être valable, la recherche exige de l'anticonformisme, une inquiétude constante concernant toutes sorte d'idées neuves, la capacité à changer de point de vue en permanence. Cela se fait dans la solitude, tout le monde n'est pas capable de cette solitude, et c'est aussi très fatiguant psychologiquement. Et là ce n'est plus la discipline militaire qui compte mais une forme d'anarchisme épistémologique qui engage une attitude d'ouverture très athlétique pour l'esprit.(voir ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anarchisme_%C3%A9pist%C3%A9mologique).

C'est donc une question de vases communicants : quand on resserre la surveillance la recherche va moins bien, c'est de ça qu'il est question dans cette pétition, et pas de savoir si nous sommes une armée dont chacun serait un soldat contrôlé, orienté vers la réalisation d'objectifs évaluables et précis. Il va falloir penser ce paradoxe.

 

Olivier LONG (MCF Université Paris 1).


Visiteur

#28 Re:

2016-02-06 20:15:05

#13: MC Anonyme -  

 "Il y a beaucoup trop d'abus par certains de nos collègues qui ne font que leur enseignement (192h) et pas de recherche."

Cher collègue, n'oublieriez-vous pas les abus inverses, ie ceux des collègues qui se consacrent quasi-exclusivement à la recherche (alors qu'ils sont EC en théorie) et qui, à ce titre et sous cette pseudo-justification, délaissent l'enseignement, font à peine voire moins que leur service et ne prennent aucune responsabilité... toutes activités qui retombent donc sur ceux qui n'ont pas oublié le E de EC et qui, en conséquence, ont bien du mal à dégager suffisamment de temps pour faire autant de recherche qu'ils le souhaiteraient...


Visiteur

#47 Re:

2017-01-20 16:38:00

#13: MC Anonyme -  

Merci de dire la vérité que certains ne veulent pas entendre; oui il y a des MCF sérieux qui sont débordés par la multiplicité des tâches, mais je pourrais citer beaucoup d'exemples aussi d'EC qui abusent. Avec le nombre de jeunes docteurs, très brillants pour certains, qui n'obtiennent pas de postes aujourd'hui, je trouve déplacé de nier l'évidence.
Mes amis MC qui font bien leur travail, ne craignent pas d'être évalués non plus.

Un PRAG docteur.