Non à la mort programmée des langues vivantes

Quoted post

prof

#9

2015-05-08 09:04

Merci pour cet éclairage, cependant la focalisation sur l'allemand me hérisse. J'enseigne l'italien, nous nous battons depuis des années pour augmenter le nombre de nos élèves et cela fonctionne. L'Italie est notre second partenaire économique, après l'Allemagne, certes, mais de véritables besoins existent. Je suis une germaniste LV1 à l'origine, mais c'est toujours l'italien qui m'a permis de trouver du travail (j'habitais en Bretagne) avant de de devenir enseignante. Des accords existent aussi entre l'Italie et la France et j'aimerais que dans les exemples cités ne figure pas seulement l'allemand qui a profité bien longtemps de sa position élitiste de force, sans jamais considérer les autres langues. Après 10 ans de travail dans une entreprise privée, et 12 ans en tant qu'enseignante d'italien dans 2 voire 3 établissements, je suis fatiguée de devoir me battre au quotidien pour enseigner ma discipline. Et je ne me battrai pas avec mes collègues pour grapiller 1h ou 2H, basta! 

Oui à la pédagogie de projet, mais comment se réunir quand 10 des 40 enseignants sont sur plusieurs établissements, sans compter les temps partiels ? Que deviendront les élèves qui déménageront en cours d'année ou de scolarité ? (ça a été le cas, par exemple, de 10 de mes élèves de la 6ème à la 4ème), comment évaluer leur EPI ?

C'est la réforme de trop, je baisse les bras!

 

Réponses


Anonyme

#11 Re:

2015-05-08 09:25:10

#9: prof -  

 N'hésitez pas à envoyer directement un message dans la rubrique contacts du site reformeducollege.fr pour proposez votre éclairage.

L'allemand est la langue la plus durement touchée parce que la plus représentée dans le dispositif bilangue, mais il n'est pas question de sacrifier l'enseignement des autres langues !

Profession professeur

#14 Re:

2015-05-08 12:15:45

#9: prof -  

Chère collègue,

 

Il n'est guère séant d'imposer abusivement sa présence mais les auteurs de la lettre insistent sur la nécessité de s'informer les uns les autres. Je reprends donc le clavier pour m'interroger sur une opinion que vous avez, évidemment, le droit d'émettre à propos de ce que vous estimez être le caractère positif de la pédagogie de projet.

Tout dépend, en effet, du point de vue auquel on se place. N'étant pas moi-même professeur de langues - mais l'enseignement d'une discipline ne peut être indifférent à l'enseignement des autres disciplines - et exerçant en lycée et non en collège, j'avoue que je peux comprendre que la pédagogie de projet puisse être adaptée aux LV (mais je n'en sais strictement rien : je ne vais tout de même parler de ce que j'ignore !). Comme, cependant, la réforme l'envisage pour bon nombre de disciplines, un piège redoutable - je ne sais s'il est volontaire - nous est tendu : que la question des LV soit considérée comme un problème à part. Il y aurait, alors, d'un côté, le problème de la quasi disparition de tout ce qui n'est pas anglais pour des raisons "mécaniques" et, de l'autre, la réforme du collège. Autrement dit, y a-t-il un ou deux problèmes ?

Ensuite, la pédagogie de projet soulève outre une difficulté théorique que j'ai quelque peu développée, une difficulté d'application à laquelle je n'ai fait qu'allusion. Partout où elle est pratiquée (lycées professionnels, séries STI2D et STMG par exemples non exclusifs) dans les disciplines non linguistiques, elle met les professeurs en situation de s'assurer sans cesse que les élèves ne choisissent pas la solution de facilité qui consiste à faire des copier-coller qui ne sont même pas lus, dans le meilleurs des cas, ou, dans les pires, à réaliser leur projet à leur place car, d'une part, ils s'intéressent assez peu à ce que quelques élites ont décrété intéressant pour eux et, d'autre part, l'enseignant s'estime responsable de la production finale à la fois par conscience professionnelle et par la nécessité d'éviter de trop mauvais résultats à l'établissement. Conséquence : les enseignants travaillent plus et les élèves moins ; ceux-ci ont de bons résultats mais ils n'apprennent rien. Je ne parle même pas de la difficulté à travailler en îlots au sein d'une classe.

Pour terminer, je crois que si tant de professeurs, comme vous, ont des conditions de travail dont on se moque, c'est que, précisément, on se moque de l'enseignement en général et, donc, des élèves en particulier. Ce ne sont pas des paroles creuses qui peuvent changer quoi que ce soit à cette réalité.

 

Très cordialement.