Manifeste affirmant le caractère un et divers de la langue d'Oc

Philippe MARTEL

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2012-09-06 15:05

Yves Gourgaud mélange un certain nombre de choses qui n'ont pas grand chose à voir ni entre elles ni avec la pétition.
-Maurras n'était pas fasciste (les mots ont un sens, mais Gourgaud n'est pas historien et a donc le droit d'ignorer ce sens). Il se contentait (Maurras, pas Gourgaud) d'être nationaliste et monarchiste, ce qui n'est déjà pas si mal de son point de vue (et peut-être de celui du majoral Barthes, dont le livre assez amusant n'a d'ailleurs fait aucun mal à qui que ce soit). Je suggère qu'on laisse de côté les procès sur les arrière-pensées politiques des uns et des autres,surtout quand ils n'en ont pas.
-C'est bien de se référer à Mistral et au Trésor du Félibrige. Mais dans ce cas il faut assumer le fait que Mistral ne parlait pas de langues d'oc au pluriel, mais de langue d'oc au singulier. IL me semble que Gourgaud, sur ce point, trahit la pensée du Maître.
-On ne mélange pas la question de la graphie et celle de l'unité de la langue. La situation actuelle, c'est la coexistence de deux systèmes graphiques (il est donc inutile d'en rajouter un troisième). Je pense aujourd'hui, car j'ai vieilli, que c'est secondaire. L'important est que quel que soit le système qu'on emploie, on considère que des Alpes aux Pyrénées, c'est al même langue que nous parlons, dans toute sa diversité. Quand on parle, qui peut dire quelle graphie nous employons ? Nous avons suffisamment parlé ensemble, Gourgaud et moi, pour qu'il comprenne ce que je veux dire, et ne me soupçonne pas de vouloir obliger les petits provençaux à parler toulousain avec des a finaux tout partout.
-Je suis personnellement tout à fait d'accord pour faire un travail d'inventaire de toute la production polémique des occitanistes, mais aussi des mistraliens les plus aigres depuis Sully-André Peyre -c'est même pour ça qu'on me paye, et je l'ai d'ailleurs un peu fait dans des publications me semble-t-il. Mais pour l'heure ce n'est pas de ça qu'on parle, mais du développement de la langue d'oc dans l'école et les médias, dans toutes les régions de l'espace d'oc, et en région parisienne aussi. Ce qui implique de ne pas donner aux autorités le sentiment qu'elles ont affaire à un sac de noeud, avec plein de langages divers qui se combattent, comme si la désignation langue occitane en vigueur depuis feu Deixonne n'avait jamais eu aucun sens. Si on veut flinguer toute avancée de la cause commune de toutes les variantes de notre langue, c'est comme ça qu'il faut faire. Gourgaud est-il prêt à sacrifier cette cause commune aux fantasmes cmpanilistes de quelques uns ?