FIN DES CONTRATS EN CAE-CUI : NOUS DEVONS RÉAGIR !

FIN DES CONTRATS EN CAE-CUI : NOUS DEVONS RÉAGIR !

/ #48 Claire Aybalan pour La Provence

2010-12-09 22:58

Contrats aidés : la galère des non-renouvellements
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Publié le mercredi 08 décembre 2010 à 11H36

A la veille de Noël, ils se retrouvent subitement sans emploi

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Magid Bellemou espère retravailler au plus vite.

Ils ont vingt ans à peine ou approchent la soixantaine et leur qualité de vie, déjà précaire, se retrouve profondément remise en question par la décision prise début novembre par les services de l'État de ne plus assurer le financement des contrats aidés jusqu'à la fin de l'année, dans les Bouches-du-Rhône.

Motif: l'enveloppe budgétaire consacrée aux CAE (Contrat d'accompagnement dans l'emploi) est épuisée, deux mois avant la fin de l'année. Du côté de la Ville, on a vu d'autant plus rouge qu'en septembre dernier, la règle du jeu avait déjà changé: l'État avait alors revu à la baisse à la fois sa participation financière et le volume horaire pris en charge.Conséquence pour les personnes embauchées en CAE: 200€ en mois sur une fiche de paye déjà pas bien épaisse.

Une rallonge municipale de 15000€

Aujourd'hui, le robinet est purement et simplement coupé. Impossible de recruter de nouveaux CAE ou de renouveler ceux dont le contrat arrive à terme. Devant cette situation, le maire, Michel Tonon, a multiplié courriers et appels: auprès du nouveau Préfet des Bouches-du-Rhône, Hugues Parant, pour l'alerter sur les conséquences sociales de cette décision, auprès du député Christian Kert pour solliciter son intervention auprès des représentants de l'État...

En attendant qu'une réponse ne soit apportée, la Ville a promis un effort supplémentaire pour les agents de la Ville concernés. "J'ai décidé de ne laisser personne au bord du chemin et, en ces périodes de fin d'année, de proposer un contrat à chacun jusqu'au 15 janvier, annonce le maire. Cela représente pour notre budget un surcoût de 15000€".

La disposition concerne 15 agents sur la quarantaine de CAE employés dans la commune et principalement affectés aux espaces verts, à la police municipale, à l'entretien des bâtiments communaux... Mais si la Ville a les moyens de débusquer dans son budget des sources de financements supplémentaires, ce n'est pas le cas des associations. Centres sociaux, MJC, clubs sportifs..., ils sont nombreux à dépendre partiellement des CAE pour leur bon fonctionnement, dans des conditions financières de plus en plus incertaines.

Au Centre d'animation du Vieux Moulin, installé en plein coeur de la Monaque, la directrice, Leslie Lelièvre, pallie comme elle peut les suppressions de poste. Impossible d'embaucher dans des conditions de droit commun les deux CAE arrivés à échéance. Le service d'accueil, l'après-midi, se retrouve donc assuré par des bénévoles pleins de bonne volonté mais qui n'ont en majorité pas les compétences pour répondre ou orienter un public, souvent en grande difficulté, qui vient frapper à la porte de l'association.

Une dizaine de personnes sont ainsi reçues tous les jours. "C'est un accueil symbolique. On va bricoler comme ça jusqu'au 23 décembre date à laquelle on ferme pour dix jours, soupire la directrice. Et pour janvier, la consigne est simple: alléger le programme, prévoir moins de sorties, moins d'actions sur le terrain"...En espérant qu'en janvier, les cordons de la bourse se délient à nouveau et que les recrutements en contrat aidé soient à nouveau possibles.

Retrouvez l'intégralité du dossier dans La Provence, édition Salon, d'aujourd"hui.