Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #2207 MAIS A QUOI SERVENT CES EOLIENNES QUI DEFIGURENT LA FRANCE ?

2016-05-03 09:00

Plusieurs articles sont parus ces jours-ci, et donnent un éclairage convergeant sur les politiques énergétiques européenne, française et même à l' échelle mondiale : citons le rapport de "France Stratégie" publié en avril 2016, "Climat, comment agir maintenant ?", un article de Jean-Pierre RIOU dans "Contrepoints" du 2 mai 2016 dont j' ai repris le titre, et enfin un article de Jean-Claude BOURBON dans le journal "La Croix" de ce même 2 mai.

Que disent-ils tous concrètement ?

Ils soulignent, comme "France Stratégie", la nécessité et l' urgence de la transition énergétique, telle que définie dans la COP21, mais insuffisament accompagnée de vrais engagements de réduction des GES ; l' article de "La Croix" comme le rapport de "France Stratégie" montrent aussi que les efforts les plus ambitieux sont ceux de l' Union Européenne, où les énergies renouvelables se sont fortement développées dans le secteur de la seule production électrique, où les EnR atteignent 27,5% de la production totale, soit 4 fois plus que 10 ans avant.

Mais au-delà, tous disent également que la situation varie fortement d' un pays à un autre, avec de très faibles émissions carbone pour la France (43 g/Kwh en 2015), et au contraire, 10 fois plus dans des pays comme l' Allemagne ou le Royaume-Uni, voire 18 fois plus pour la Pologne (moyenne UE28 : 350 g/Kwh). Cela tient à l' évidence à la nature des "mix" électriques qui sont en oeuvre dans les différents pays ; ainsi, en Allemagne, il repose à plus de 40% sur le charbon et le lignite, qui sont à la fois bon marché et très polluants, émetteurs de CO2 et de particules. "France Stratégie" souligne donc que "demander des diminutions d' émissions de CO2 d' ampleur comparable... ne correspond pas à une répartition équitable des efforts entre pays européens". S' il y a des efforts à faire dans le domaine de la production électrique, c' est donc aux pays les plus "pollueurs" de les conduire, comme les Allemands, les Anglais... et les Polonais.

Cela ne signifie pas pour autant qu' il n' y a pas pour tous les pays, et pour le nôtre, des efforts à faire, mais ils se situent dans d' autres domaines que la production électrique, réduction des émissions du transport, du résidentiel/tertiaire et de l' agriculture : ce sera aussi le rôle de l' UE que de prendre des options dans ces domaines, ce qui pourrait passer par une réactualisation volontariste du marché ETS (Emissions Trading System ou marché des quotas de CO2). Mais c' est là un programme ambitieux où les intérêts sont contradictoires, et cela ne peut se concevoir qu' à l' échelle mondiale, si on ne veut pas de distorsion de concurrence : or, des pays comme les Etats-Unis, la Chine ou l' Inde, qui consomment beaucoup d' énergies carbonées, ne sont pas du tout pressés de s' engager.

Un marché de l' électricité en désespérance :

Tous nos textes de référence soulignent l' effondrement des prix de gros de l' électricité, assez général, mais plus spécifique du marché européen. Cette chute, pour "France Stratégie", "est liée à la fois à la chute des prix des énergies fossiles... et au déploiement d' installations prioritaires sur le réseau et rémunérées hors marché (les EnR), ainsi qu' à la faiblesse de l' activité économique en Europe". L' article de "La Croix" comme celui de "Contrepoints" mettent en évidence les dysfonctionnements du marché de l' électricité, où l' ouverture à la concurrence et les obligations de rachat à prix subventionnés sont contradictoires : avec une offre beaucoup trop importante, donc l' effondrement des prix de gros (26 euros/MWh actuellement), les électriciens voient leurs déficits se creuser dangereusement, et disent "ne pouvoir envisager leur survie sans subventions"... Le message commence à être entendu, et partout, on réduit les subventions (via les tarifs de rachat) à l' éolien et au PV. Pour certains gouvernements, comme en Espagne, c' est aussi un moyen de réduire les déficits publics... Mais pour le moment, le gouvernement français tergiverse, car il s' agit surtout de conserver les quelques soutiens "verts" au Président sortant candidat...

Pour le futur, c' est Jean-Pierre RIOU qui va le plus loin, en dénonçant fortement les errements de la politique de recherche sur le stockage des productions intermittentes, qui ont une rentabilité faible, présentent des risques industriels forts, et n' atteindront pas la maturité avant les années 2030 au mieux. Il préconise plutôt d' accentuer les efforts dans le domaine de la fusion, où des progrès conséquent ont été faits fin 2015 en Allemagne, aux Etats-Unis et en Chine. Pour France Stratégie, le plus urgent, c' est une reconstruction européenne du marché de l' électricité, sur de nouvelles bases...

DES DECISIONS DEVRAIENT DONC ETRE PRISES, ET EN FRANCE, IL SERAIT BON QU' ELLES LE SOIENT AUSSI, SANS PARALYSIE ELECTORALISTE !!!




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