Non à la réforme proposée en Coupe Davis

cd.JPGLe Président de la Fédération, dans une longue lettre aux présidents de clubs, en se mettant en scène dans une vidéo, veut expliquer, en toute transparence, les raisons pour lesquelles il est « obligé » de soutenir la réforme de l’évolution de la coupe Davis.  

Est-ce de la transparence ? Ou une succession de phrases plus ou moins argumentées pour noyer le poisson ?  

Un esprit libre n’est obligé de rien. Pour « faire passer la pilule » le Président évoque les risques encourus par « le modèle fédéral qui redistribue, chaque année, plus de 30 millions d’euros ». Tel qu’il l’exprime, le Président semble nous dire que ces 30 millions d’euros proviennent directement des bénéfices de la Coupe Davis. Pour être tout à fait transparent, il eût fallu connaître le pourcentage (ou le montant exact) de reversement directement lié à cette compétition.  

La deuxième remarque à la lecture de ce courrier, est que le sport, au sens noble du terme, passe derrière la valeur étalon dans tous les domaines aujourd’hui : L’ARGENT. A quel moment dans ce courrier, le Président parle t’il de SPORT ? Mais quand donc est ce que l’on va mettre un peu d’ « humain » dans les prises de décisions ? Où sont passés les valeurs du sport ? Est-ce qu’elles sont évoquées une seule fois pour défendre la position de la FFT. Où et quand entend-on parler de « défendre les couleurs de son pays ? De l’esprit d’équipe qu’il faut bâtir dans ce sport éminemment individuel? Des liens de solidarité (quel vilain mot dans notre société actuelle) entre partenaires ? De la fierté de la gagner ensemble, en équipe ? Non l’argent passe avant tout. Voici ce qui est écrit :

  • « générer plus de revenus »
  • « ne répondit pas à ses attentes à hauteur des 10 millions $ espérés »
  • « sans les revenus à hauteur de ses espérances »
  • « avec des moyens conséquents telle qu’elle n’en aura jamais eus » (pour la FIT et par effet de « ruissellement » pour nos clubs ?)  

 

Ensuite, Mr GUIDICELLI explique le choix unanime de l’option du groupe KOSMOS « à partir de critères indiscutables tels que la participation des meilleurs joueurs (top 10) ou le potentiel de public et d’audience. Ces critères demeurent « discutables » car ils ne proviennent pas d’une situation avérée, mais d’une étude dont on ne connait pas les éléments d’évaluation. Dès que l’on évoque « un potentiel public et audience » les chiffres sont discutables.   Enfin, l’influence du Conseil des joueurs présidé par Novak DJOKOVIC semble prépondérante. Le Président, pointe le désintérêt des meilleurs joueurs mondiaux pour la Coupe Davis dans son format actuel.  En effet, lors des dernières campagnes de Coupe Davis, certains étaient souvent absents, même si l’on a vu la Suisse (Federer – Wawrinka) la Serbie (Djokovic), la Grande Bretagne (Murray) s’illustrer ces dernières années. L’argument de « calendrier surchargé » développé par le conseil des joueurs, même si ce n’est pas écrit de la sorte, paraît plutôt fallacieux. Car ces mêmes joueurs trouvent le temps de jouer des tournois exhibitions plus lucratifs ou encore la compétition « Laver Cup » entre Europe et le reste du monde. Peut-on croire sincèrement que les 4 semaines libérées grâce à l’abandon de la Coupe Davis vont rester longtemps libres ? De nouveaux tournois ne vont-ils pas venir se rajouter ?  

Les instances dirigeantes ont apparemment peu d’arguments à faire valoir ou ne souhaitent pas vraiment défendre l’institution que devrait représenter la Coupe Davis. Ne peuvent-elles réfléchir à doter la Coupe Davis – il y a bien de l’argent pour l’autre type de compétition puisque Mr GUIDICELLI parle d’un « prize monney de 20 millions de dollars  – à attribuer des points ATP lors des confrontations, à revoir le format des matches (même si le meilleurs des 5 sets n’a pas d’équivalent en terme de suspense). Pourquoi ne pas essayer  d’inverser la tendance ? Pourquoi ne pas essayer de mobiliser le groupe KOSMOS, si ce dernier est prêt à investir, en conservant le format connu et apprécié par les amoureux de tennis ? N’y a-t-il donc aucune possibilité de négocier avec les joueurs ? Des voix se sont élevées pour regretter un tel choix. Et si je ne m’abuse, Roger FEDERER n’a pas franchement sauté à pied joints dans ce type de projet, laissant entendre qu’il jugerait après.  

Monsieur le Président, vous avez souhaité vous lancer dans un courrier d’explication certainement le plus exhaustif possible, dans des précisions autour d’une vidéo,  peut-être dans une volonté de vraie transparence.  Vous allez opter pour une décision qui ne semble pas vous convenir, puisque vous éprouvez une « tristesse profonde à l’idée de devoir renoncer à cette épreuve dans nos villes et nos stades ». Pourquoi donc, ne feriez vous pas corps avec la majorité des joueurs français ?  

Alors, Mr le Président, laissez parler votre cœur. Ne vous engagez pas immédiatement. Ouvrez les négociations et défendez la voix de ceux qui croient en la coupe DAVIS.  

Et si vous n’y arrivez pas, appelez cette compétition la coupe KOSMOS mais pas la coupe Davis.


Tennis Club Mauléon Souletin    Contacter l'auteur de la pétition