NON à l'usine de METHANISATION à LA TORCHE !

Quoted post

André

#56 Re: Re:

2014-05-10 20:33

#50: julien - Re:

 

Salut Julien,

Beau discours à la gloire d'un système productiviste qui est dans une fuite en avant en développant des élevages industriels toujours plus gros et en fermant les petits élevages.

Un agriculteur fait vivre plusieurs personnes, davantage dans un système d'agriculture familiale. Un éleveur hors-sol (qui n'est pas un agriculteur au sens propre) importe ses tourteaux et ne favorise pas l'emploi local mais nous fournit par contre son lisier...

L'"engrais ORGANIQUE" produit par la méthanisation est en fait un DÉCHET, il ne faut pas avoir peur des mots. Comme si bien dit, la méthanisation n'abat pas l'azote. Par contre, le lisier, résidu des protéines importées, va être en grande partie transformé en ammoniac. Cf. http://www.cairn.info/revue-sciences-eaux-et-territoires-2013-3-page-66.htm . Donc augmentation des pertes d'azote ammoniacal, (désolé Griotte, ce n'est pas moi qui l'invente) et perte pour la valeur agronomique. Mais grands dommages pour l'environnement : nous sommes dans une région déjà championne pour les émissions d'ammoniac, cf. les résultats d'Air Breizh : assises2011_qualite_air_cartographies.pdf

Tous les déchets ne sont pas méthanisables, les déchets verts, riches en lignine vont être peu dégradés mais ils feront un bon compost. Je ne sais pas s'il est prévu des cultures énergétiques pour alimenter l'unité mais ce n'est pas avec du lisier et des déchets verts qu'il y aura production de méthane : il faudrait trouver autre chose !

Ce n'est pas respecter l'environnement que d'implanter une usine, somme toute polluante, près d'un ruisseau et d'une zone humide en tentant de recycler des déchets non méthanogènes et pour produire une énergie en partie gaspillée, avec des serres "chauffées 24H/24H même pendant les beaux jours"...

Ceci dit, chañs vat deoc'h pour le reprise de la ferme familiale en pratiquant une agriculture durable. Et bon surf. A l'avenir, il faudra peut-être, je ne l'espère pas, éviter de boire la tasse et des clostridium perfringens...

Ken ar wech all,

André Kerdranvat

Réponses

julien
Visiteur

#58 Re: Re: Re:

2014-05-11 07:37:36

#56: André - Re: Re:

bonjour André,

ce n'était pas un discours à la gloire d'un système productiviste, car comme je l'ai écris au début de mon intervention, j'ai vu, de l'intérieur, les limites d'un système, et m'en suis détourné.

Et quand je parle d'éleveurs, ceux que je croise tout les jours, ce sont des agriculteurs dans un système familial justement (un couple, une association parent-enfants, avec parfois un employé..), et qui sont toujours majoritaires, heureusement, aujourd'hui en Bretagne. Mais ces élevages, pour être viables économiquement, ont des tailles conséquentes (180 truies + la suite, ou 90 vaches laitières par exemple), ce qui conduit certains a les qualifier d'élevages ENORMES, alors qu'entendons nous bien, nous sommes loin de :

-la ferme des 1000 vaches projeté en Picardie,

-les élevages de 2000 truies+la suite qui se sont montés ces dernières annés a l'Est (pologne, russie), ect..

et c'est bien ce que nous, vous et moi, voulons éviter de voir se produire ici.

Ce qui me fait dire que ces systèmes de méthanisation sont une chance pour maintenir des élevages familiaux, ce qui est le cas pour ce projet.

pour en revenir a la méthanisation, oui, les déchets verts ont un faible pourvoir méthanogène, et oui, il faut songer a utiliser des cultures a fort pourvoir méthanogène ( ex ray grass italien , ray grass, colza, cultures dérobées, miscanthus, voir maïs, mais sans tomber dans l'excès du modèle allemand, où les élevages ne cultivent plus le maïs que pour l'incorporer dans le process). Ce qui veut dire un changement de destination de certaines cultures, passant de production de fourrage majoritairement pour l'alimentation animale, à une production de fourrages et oléagineux pour partie a incorporer dans ces procédés. Avec également une autre limite a ne pas franchir, a savoir destiner trop de terres a la production énergétique, au détriment de l'alimentation humaine (CF l'exemple du Brésil et de l'éthanol).

Le juste milieu est a trouver, et la méthanisation a la ferme en France n'est encore qu'en phase de développement. Mais je fais confiance (peut être un peu utopiquement, l'avenir le dira) aux autorités et a la société pour poser des garde-fou (ce qui est quand même une spécialité française) tout en laissant un champ d'action a l'expérimentation.

Et oui, on peut appeller l'engrais organique un déchet, mais toute activité humaine (y compris le fait même de vivre, vu notre densité sur cette planète) produit des déchets. Il faut être conscient de celà (et je pense que vous en avez conscience, André) avant de commencer toute analyse économico-écologico-sociétale (pas sûr que ce terme soit exact, mais il traduit ma pensée).

Donc, pour conclure, laissons les projets se monter, expérimenter,sans les brider d'office (j'exclu de ce constat les OGM, car je suis contre) tout en gardant un oeil sur leur évolution. Ce sera faire preuve de vigilance citoyenne, ce qui me semble l'attitude la plus responsable pour le futur de nos enfants sur notre territoire.

Ce sera ma dernière intervention, et je vous remercie de débattre de façon courtoise, c'est tout a votre honneur. Ces débats permettent a ceux qui nous lisent (peut être) de se faire un avis sur ce projet, et (peut être) de voir les enjeux globaux qui sont derrière en balance.

très cordialement,

Julien