Sauvons la Forêt de Taillard

Ciceron 01

/ #2635 LES RISQUES DE COUPURES D' ELECTRICITE CET HIVER 2019-2020 EN FRANCE...

2019-11-24 17:07

EQUILIBRE OFFRE/DEMANDE D' ELECTRICITE - RTE - hiver 2019-2020 :

Le document de référence peut être téléchargé sur :

rte-fr en demandant le "rapport hivernal 2019".

Dans ce complément du "Bilan prévisionnel 2019", une synthèse sur le passage hivernal tente de nous convaincre que la situation de cet hiver est plus favorable que celle de l' hiver précédent pour notre sécurité d' approvisionnement électrique. Les arguments de RTE sont les suivants :

- Une meilleure disponibilité nucléaire à compter de janvier, liée à des travaux programmés sur les réacteurs moins nombreux et plus optimisés.

- Des réserves hydrauliques plus importantes que l' hiver passé.

- La croissance des moyens en EnR intermittentes, éolien et PV, mais une puissance effective conditionnée par le vent et le soleil...

- L' optimisation des capacités d' interconnexion avec nos voisins européens, susceptibles de nous vendre de l' électricité : de fait, ce mois de novembre relativement froid a obligé la France à acheter de l' électricité aux allemands, espagnols et suisses...

OUI, MAIS :

- La capacité prévisionnelle à la pointe de consommation de 19 heures ne croît que modestement (cf. tableau page 10 du document), de 100 MW en janvier, et de 1100 MW en février, autant dire presque rien !

- Une indisponibilité imprévisible de 2 ou 3 réacteurs nucléaires (comme l' arrêt de CRUAS 2, 3 et 4 pour cause de séisme en Drôme-Ardèche qui a enlevé 2700 MW de capacité productive) peut très vite faire basculer le bilan dans le négatif..., et encore avons nous la chance que FESSENHEIM ne soit pas encore fermé !

- Les moyens EnRi restent par définition aléatoires, tout le monde sait qu' en hiver ils sont peu productifs, réduits à presque rien en cas de vague de grand froid...

- Si nous devions avoir une telle vague de grand froid, comparable à février 2012, nos besoins de puissance augmenteraient d' environ 10 000 MW, le rapport de RTE reconnaît que des coupures de délestage sont alors nécessaires chez les clients...

- Les capacités d' importations par rapport à nos voisins sont limitées par les lignes HT disponibles, mais aussi en cas de grand froid par leurs propres besoins, auquel cas nous ne pourrions guère compter sur eux...

- Géographiquement, les risques d' aléas d' alimentation électrique sont plus forts dans un grand quart Nord-Ouest du territoire, Ile de France incluse, car ces régions sont en déficit de production électrique, spécialement la Bretagne. Un risque d' effondrement du réseau (black-out partiel) existe donc à partir de cette zone, avec potentiellement propagation aux zones voisines par effet "domino" : les coupures de délestage sont justement indispensables pour l' éviter... Ce qui sera déterminant dans cette fragilité du Nord-Ouest, c' est la remise en service des deux tranches nucléaires REP de FLAMANVILLE (1 et 2, aucun rapport avec l' EPR) qui sont à l' arrêt pour des raisons de sécurité. Leur redémarrage prévu pour le 15 décembre 2019 et pour le 30 janvier 2020 vient d' être décalé de 15 jours pour la première tranche, ce qui n' est pas très bon signe...

CONCLUSION :

Le recoupement de ce "Bilan" en "trompe l' oeil" avec l' analyse à moyen terme de l' ENTSOE (Organisme européen de régulation électrique) montre de sérieuses contradictions : l' ENTSOE considère "la France comme le pays le plus exposé de l' Europe continentale à des épisodes d' alimentation électrique déficitaire, capacités d' importation comprises". Cette fragilité s' explique par l' importance du chauffage électrique en France, qui augmente la demande de puissance de 2000 MW par °C de température moyenne en moins...




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