Sauvons la Forêt de Taillard

Lug

/ #2627 LA VOITURE ELECTRIQUE, FAUSSE BONNE SOLUTION...

2018-11-03 16:23

L' ADEME dit enfin la vérité sur les véhicules électriques : l' agence gouvernementale a publié son bilan sur les impacts environnementaux des véhicules électriques (cf. "Analyse du cycle de vie comparative véhicule électrique, véhicule thermique" téléchargeable sur internet). On y apprend que la voiture électrique réduit très peu les émissions de CO², sauf à être alimentée exclusivement ou presque en électricité nucléaire ; en outre elle consomme beaucoup de ressources rares, le résultat est donc très loin du miracle annoncé.

Pas de gaz d' échappement toxiques pour le véhicule électrique, certes, mais sa fabrication consomme beaucoup plus de ressources fossiles et rares que celle d' un véhicule essence ou diesel. A elle seule, la batterie consomme le plus de ressources minérales et représente la moitié de l' énergie consommée. Les progrès techniques ne devraient guère changer ce bilan dans le futur... Un véhicule électrique et un diesel consomment au total autant d' énergie primaire l' un que l' autre (et un peu plus pour une voiture à essence) : ainsi, pas d' économie d' énergie à attendre de la voiture électrique. La fabrication du véhicule représente 20% du total pour le diesel, et 37% pour l' électrique.

Et l' impact sur le climat ? Tout dépend de la source d' électricité : 

Avec l' électricité allemande, issue à plus de 40% du charbon, un véhicule électrique émet à peu près autant de CO² qu' un véhicule diesel sur 100 000 kms, ou 10% de moins s' il roule 150 000 kms, en supposant qu' il n' y ait pas besoin de changer de batteries entre-temps, ce qui est très douteux...

Le bilan serait un peu meilleur dans d' autres pays européens, vu l' origine de leur électricité. Mais pour trouver une vraie différence, il faut venir en France : avec 75% d' électricité nucléaire, le véhicule électrique émettra 55% de CO² en moins sur 150 000 kms. Le véhicule électrique ne vaut donc que par le nucléaire. Et plus la part du nucléaire diminuera, moins intéressante sera la voiture électrique. Mais pourquoi pas les EnR intermittentes ? Il est déjà très complexe de remplacer l' électricité pilotable par les EnRi, comme le montre l' exemple allemand, de nouveaux usages à couvrir rendraient la substitution encore plus complexe.

Une "solution de mobilité" qui ne tient pas la route :

Selon le scénario de base de l' ADEME, une voiture électrique est un véhicule urbain, compte tenu de l' autonomie limitée des batteries, qui roule 150 000 kms en 10 ans de vie, soit 40 kms par jour, parcourus en voiture en ville. Ce n' est pas un usage efficace et cela relève en soi du gaspillage.

Si l' on considère le milieu péri-urbain ou rural, où les distances à parcourir sont bien plus importantes, le manque d' autonomie du véhicule électrique est sans appel, d' autant que se pose le problème du manque de bornes de recharge en habitat dispersé. En mettre en place une ou deux par village aurait un coût prohibitif, sans pour autant résoudre les problèmes des hameaux et des périphéries éloignées. Enfin doter l' habitat dispersé de moyens de recharge propres n' est ni pensable, vu le coût, ni supportable pour les particuliers...

Alors, à l' heure où les autorités publiques exercent une forte pression sur les possesseurs de véhicules thermiques par une pression insupportable et injuste des taxes sur les carburants et autres combustibles carbonés, il serait bon de leur donner quelques judicieux conseils :

- commencer par prendre en compte un mécontentement largement partagé des ménages, en particuliers ruraux, qui ne comprennent pas cette taxation punitive qui n' offre aucune alternative sérieuse,

- développer d' autres voies de véhicules alternatifs, par des dépenses de recherche correctement orientées, tout en ne négligeant pas les améliorations possibles des véhicules thermiques des années futures, en attendant,

- éviter de gaspiller l' argent public dans des infrastructures vaines et inadaptées, comme la borne de recharge du parking central de Saint-Sauveur-en-Rue, qui aura sans aucun doute bien de la peine à trouver une clientèle,

- cesser, comme l' a demandé la Cour des Comptes dans son rapport sur les "Subventions aux énergies renouvelables" de tout miser sur les intermittentes (éolien et solaire), alors que l' on se garde bien de toucher aux transports (aériens, maritimes et routiers), au chauffage domestique collectif ou individuel, etc...

Dans l' attente sans cesse différée de la publication de la prochaine PPE, on espère, sans trop y croire, une réorientation sérieuse de cette dernière vers des objectifs réalistes et mesurés. Mais attention au 17 novembre, la colère du peuple pourrait s' exprimer fortement, avec ou sans gilets jaunes !!!




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