Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #2588 SUR LE FRONT DE LA PRODUCTION ELECTRIQUE, COMMUNIQUE DU CCE-EDF...

2017-11-16 15:53

Une semaine d' hiver déjà difficile pour la production électrique française :

Pour se rendre compte, il suffit d' aller surfer sur le site "eco2mix/RTE", comme par exemple aujourd'hui Jeudi 16 novembre, ou hier Mercredi. Les températures extérieures sont assez basses, comme il est normal en cette saison, nous consommons beaucoup d' électricité, en gros il faut à peu près 56 000 MW de puissance aux heures creuses de la nuit, et 75 ou 76 000 MW aux heures de pointe (vers 19 heures). 

Pour couvrir cette consommation, EDF et ses co-producteurs disposent de 42 000 MW de nucléaire, plusieurs centrales étant toujours en arrêt programmé pour diverses raisons, dont les 4 "tranches" de Tricastin arrêtées sur injonction de l' ASN pour permettre un renforcement de la digue de protection de la centrale (fin des travaux prévue d' ici 2 à 3 semaines) ; outre le nucléaire, on peut compter sur une puissance variable d' hydraulique, entre 11 et 13 000 MW au maximum, les reserves d' eau étant basses ; ajoutons à cela entre 10 000 et 12 000 MW de thermique classique, car de vieilles centrales ont été fermées depuis le dernier hiver (ex : Cordemais) ; il reste les EnR, mais seul le biothermique est pilotable, et donne moins de 800 MW de puissance. Le solaire ne donne que pendant la journée, et assez peu en hiver, environ 400 MW ces derniers jours en plein midi ; pour l' éolien c' est bien plus aléatoire, ces deux derniers jours, c' était entre 800 et 1800 MW au maximum, c' est à dire entre 6,5 et 15% de la puissance installée, car il y a peu de vent...

Face à cela, nous ne sommes pas en mesure de satisfaire la demande, et depuis 15 jours nous importons de l' électricité, entre 6 000 et 9 000 MW de puissance aux heures de pointe. Cette situation créée des tensions sur le marché EPEX/Spot, et selon les heures, les prix flambent : ainsi, sur les deux derniers jours, ils s' établissaient entre 54 et 185 euros/MWh, selon les fournisseurs et les heures. Cela nous a conduit à acheter massivement de l' électricité allemande carbonée (les prix allds étant les plus bas). Bien sûr, comme faute d' éolien on tire sur nos centrales thermiques, les émissions de CO² ont fait un bond à plus de 100 grammes/KWh...

Dans ce contexte, le Comité Central d' Entreprise d' EDF fait un communiqué qui annonce clairement de gros risques de coupures électriques dès cet hiver :

Ce communiqué, diffusé hier 15 novembre, confirme et reprend en gros celui de RTE la semaine passée, mais en lui donnant une tonalité beaucoup plus alarmiste et sans doute plus proche de la réalité, car il émane des gens de terrain, représentés au CCE par tous leurs syndicats, sans exceptions.

Leur démonstration, c' est qu' en cas de vague de froid telle que celle de l' hiver dernier, pourtant pas catastrophique, cela ne passerait pas : en effet, le 25 janvier 2017 à 19h, la demande avait été de 93 000 MW, et il ne restait que 1 000 MW de marge de sécurité. Actuellement, la capacité de production a diminué de 2 400 MW suite à la fermeture de deux centrales au fuel. Des centrales nucléaires resteront indisponibles pour faire face aux opérations programmées de contrôle décennal ou pour des raisons de sécurité ; si certaines pourront redémarrer avant fin décembre, ce ne sera pas le cas général. Pour le reste, on ne peut pas compter sur une production hydraulique habituelle, faute de réserves d' eau suffisante dans les barrages. Quand aux moyens des EnR, le communiqué énonce clairement que "les intermittentes non-pilotables (photovoltaïque et éolien), avec un taux de disponibilité de 15 à 25% sont peu ou pas mobilisables à la pointe". Et je trouve que le CCE donne des chiffres encore trop optimistes ! Il restera l' appel aux importations des pays voisins, mais elles sont techniquement limitées par la capacité des interconnexions (environ 12 000 MW au maximum), et par les aléas climatiques qui toucheront les autres pays au même moment (rappel, le 25 janvier 2017, vers 19 h, il n' y avait pas plus de vent en Allemagne, en Espagne qu' en France, mais il y faisait aussi froid...).

Les propositions du CCE-EDF pour empêcher le scénario catastrophe :

- Revenir à la mission première d' EDF et assurer le service public de la fourniture électrique, à l' opposé de la logique d' effacement (c à d les coupures et délestages de clients).

- Conforter le mix électrique français peu émetteur de CO² en s' opposant à la fermeture de moyens de production pilotables : le thermique, dont le palier charbon menacé à très court terme, comme aussi la centrale de Fessenheim, sont emblématiques de choix déraisonnables.

- Conserver les concessions hydrauliques dans le giron d' EDF et ne pas céder aux injonctions de Bruxelles qui veut imposer leur "don" au secteur privé, alors que les principes d' efficacité et de sécurité doivent compter avant tout. Par exemple, l' hydraulique assure le secours électrique aux centrales nucléaires...

Engager sans tarder la construction de nouveaux moyens de production thermiques, nucléaires et hydrauliques :

= Thermique : CCG (cycle combiné gaz) et biomasse ;

= Nucléaire : EPR nouveau modèle ;

= Hydraulique : STEP (station de transfert d' énergie par pompage).

Suit une énumération de ce qui se produirait si l' on ne met pas en oeuvre les recommandations du CCE. Pour ma part, je note qu' à aucun moment le CCE-EDF ne propose un renforcement des moyens de production intermittents, ce qui est très clair...

Ce communiqué peut être retrouvé aisémment sur internet.




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