Oui à l'immigration des 25,000 réfugiés de la Syrie

Barack Obama

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2017-01-13 02:55

« Cet ordre est maintenant contesté. D'abord, par des fanatiques violents qui prétendent parler au nom de l'islam. Ensuite, par certains autocrates qui cherchent à fragiliser les démocraties ouvertes et la société civile.

Il y a aussi cette peur. La peur du changement. La peur vis-à-vis de gens qui parlent ou prient différemment. Celle-ci génère l'intolérance.

Grâce à nos forces de police, à nos militaires, à nos diplomates, les organisations terroristes ont subi de nombreux échecs. Elles ne gagneront jamais. Nous avons mis hors d'état de nuire plusieurs milliers de terroristes.

Depuis huit ans, nous avons fait des progrès considérables dans ce domaine, même si les attentats de Boston, d'Orlando et de San Bernardino nous rappellent à chaque instant qu'il nous faut être vigilants.

La coalition mondiale que nous dirigeons contre Daech a réussi à faire reculer cette organisation terroriste. Elle a perdu la moitié de son territoire.

Ceux qui menacent l'Amérique ne seront jamais en sécurité.

À tous ceux qui servent ou ont servi le drapeau – c'est mon plus grand honneur d'avoir été votre commandant en chef –, nous vous devons tous une profonde gratitude et nous avons une dette envers vous.

Protéger notre mode de vie n'est pas seulement le travail de nos militaires. La démocratie peut se fragiliser lorsqu'elle a peur. Donc, nous tous, chaque citoyen, nous devons rester vigilants face aux agressions extérieures, nous devons nous garder d'affaiblir les valeurs qui font ce que nous sommes.

C'est pourquoi, depuis huit ans, je lutte contre le terrorisme et que je tente, en même temps, de renforcer notre arsenal juridique dans le domaine. C'est pourquoi nous avons mis fin à la torture, commencé à fermer Guantanamo, réformé nos lois régissant la surveillance : pour protéger la vie privée et les libertés civiles. C'est pour la défense de ces valeurs que je rejette la discrimination contre les musulmans américains qui sont aussi patriotiques que nous.

C'est pour cette raison, la défense de nos valeurs, que nous ne pouvons pas nous retirer des grands combats mondiaux. Il faut élargir la démocratie, les droits de l'homme et de la femme, et ceux des LGBT.

Peu importe si nos discours et nos actions dans ce domaine sont imparfaits : nous défendons l'Amérique. La lutte contre l'extrémisme, et l'intolérance, et le sectarisme, et le chauvinisme fait partie de la lutte contre l'autoritarisme et le nationalisme obtus.

Si la liberté et le respect du droit diminuent dans le monde, alors, la probabilité de guerres entre les nations augmentera, et nos propres libertés finiront par être menacées. Alors, soyons vigilants, mais n'ayons pas peur. Daech tue des innocents. Mais ils ne peuvent vaincre l'Amérique si nous restons fidèles à nos valeurs et à notre Constitution.

Les pays rivaux comme la Russie ou la Chine ne peuvent égaler notre influence dans le monde – à moins que nous ne renoncions à nos valeurs et que nous ne nous transformions en un autre grand pays qui intimide de plus petits.

Ce qui m'amène à mon point final – notre démocratie est menacée chaque fois que nous oublions nos valeurs morales.

Chacun d'entre nous, indépendamment de ses convictions politiques, devrait prendre sa part à la reconstruction de nos institutions démocratiques.

La participation électorale aux États-Unis est la plus faible des démocraties avancées. Lorsque la confiance dans nos institutions est faible, nous devons réduire l'influence de l'argent et insister sur les principes de transparence et d'éthique. Lorsque le Congrès dysfonctionne, nous devons encourager les politiciens à pratiquer le bon sens.

Souvenez-vous que la démocratie ne fonctionne pas toute seule. Elle a besoin de chacun. Être citoyen d'une démocratie implique des responsabilités et des comportements vertueux.

Notre Constitution est un cadeau remarquable. Mais c'est un morceau de parchemin. C'est nous qui faisons vivre cette démocratie, c'est nous qui en sommes responsables. C'est nous qui défendons nos libertés. L'Amérique n'est pas un objet fragile. Mais la démocratie l'est, si on la néglige et que l'on n'en prend pas soin.

Dans son discours d'adieu, George Washington écrivait que la rigueur des gouvernements était le fondement de notre sécurité, de notre prospérité et de notre liberté, mais que l'action gouvernementale nécessitait un consensus.

Chère Amérique ! Nous affaiblissons notre bien commun lorsque nous laissons notre dialogue politique devenir si corrosif que les talents se détournent du service public.

Les Américains qui ne sont pas de notre bord politique ont beaucoup de rancœur. Mais s'ils voient ceux qui les dirigent comme malveillants pour le pays, c'est un vrai problème. Nous affaiblissons la démocratie lorsque nous laissons le fonctionnement du système politique se corrompre. Il incombe à chacun d'entre nous d'être le gardien jaloux de notre démocratie. Embrassez la joyeuse tâche qui nous a été confiée, essayez continuellement d'améliorer notre grande nation ! »