Oui à l'immigration des 25,000 réfugiés de la Syrie

Barack Obama

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2017-01-13 02:50

« Si les questions économiques restent une lutte entre une classe moyenne blanche et une minorité indigne, les ouvriers se battront et les riches se retireront dans des enclaves privées. 

Si nous n'investissons pas dans l'éducation des enfants d'immigrants, simplement parce qu'ils ne nous ressemblent pas, nous diminuerons les perspectives de nos propres enfants – parce que ces enfants représenteront une part de plus en plus grande de la main-d'œuvre américaine.

Nous avons démontré que notre économie n'a pas à être un jeu à somme nulle : l'année dernière, les revenus ont augmenté pour toutes les races, tous les groupes d'âge, pour les hommes et pour les femmes. Donc, si nous voulons être sérieux, nous devons respecter les lois contre la discrimination à l'embauche, pour le logement, pour l'éducation et dans le système pénal. C'est ce que notre Constitution exige. Mais les lois ne suffisent pas. Les esprits aussi doivent changer. Cela ne se fera pas du jour au lendemain. Il faudra des générations.

Notre démocratie doit fonctionner comme elle le devrait dans une nation de plus en plus diversifiée, chacun d'entre nous doit s'efforcer de suivre les conseils d'un grand personnage de roman, Atticus Finch, qui disait : « Vous ne comprenez vraiment une personne que lorsque vous considérez les choses de son point de vue et que vous mettez dans sa peau. »

Nous devons donc être attentifs aux attentes des Noirs et des autres groupes minoritaires, aux réfugiés, aux immigrants, aux pauvres, aux transgenres… Mais aussi à l'ouvrier blanc de la classe populaire dont le monde a été bouleversé par les forces économiques. Nous devons faire attention et écouter.

Pour les Américains blancs, cela signifie reconnaître que les effets de l'esclavage n'ont pas soudainement disparu dans les années 60 ; que lorsque les groupes minoritaires expriment leur mécontentement, ils ne se contentent pas de faire de la polémique et de la politique.

Quand ces minorités protestent pacifiquement, elles ne demandent pas un traitement spécial, mais l'égalité de traitement promise par nos fondateurs.

Il faut se rappeler que les stéréotypes sur les immigrants d'aujourd'hui étaient presque mot pour mot ceux qui circulaient sur les Irlandais, les Italiens et les Polonais, qui, disait-on, allaient détruire le caractère fondamental de l'Amérique. L'Amérique n'a pas été affaiblie par la présence de ces nouveaux venus. Ces nouveaux venus ont embrassé les valeurs de cette nation, et elle en a été renforcée.

Indépendamment de la position que nous occupons, nous devons tous faire des efforts. Nous devons tous considérer que chaque concitoyen aime ce pays tout autant que nous ; qu'il aime son travail et sa famille autant que nous. Et que leurs enfants sont aussi dignes d'espoir que les nôtres.

Ce n'est pas facile. Pour beaucoup d'entre nous, il est devenu plus sûr de se retirer dans nos propres bulles, que ce soit dans nos quartiers, dans les collèges, dans les lieux de culte ou surtout dans nos médias sociaux, entourés de gens qui nous ressemblent et partagent la même vision politique. Et ne contestent jamais nos hypothèses.

Cela nous pousse à ne plus faire confiance à l'information vérifiée lorsqu'elle challenge nos convictions.

Et cette tendance représente une troisième menace pour notre démocratie. La politique est une bataille d'idées. C'est ainsi que notre démocratie a été conçue. Mais sans une base commune de faits, vérifiés et incontestables, il est impossible de débattre sereinement. Et de trouver un compromis.
Comment excuser les défaillances éthiques dans notre propre parti en attaquant l'autre camp ? Ce n'est pas seulement malhonnête. C'est suicidaire. La réalité triomphe toujours.

Prenez le défi du changement climatique. En huit ans seulement, nous avons réduit de moitié notre dépendance à l'égard du pétrole étranger, nous avons doublé notre capacité à produire de l'énergie renouvelable, nous avons mené le monde à un accord qui a promis de sauver cette planète. Mais sans une action plus audacieuse, nos enfants n'auront pas le temps de débattre de l'existence du changement climatique. Ils seront occupés à faire face à ses effets. Il y aura plus de désastres environnementaux, plus de perturbations économiques, des vagues de réfugiés climatiques.

Nous pouvons et devons discuter aujourd'hui de la meilleure approche pour résoudre ce problème. Nier les faits dans ce domaine, c'est trahir l'esprit de ce pays et refuser l'héritage de ses fondateurs.

C'est cet esprit qui a permis de réaliser Cap Canaveral, c'est cet esprit qui a permis de soigner et de mettre un ordinateur dans chaque poche. La foi dans la science et dans l'entreprise, la primauté du droit sur la puissance… C'est tout cela qui nous a permis de résister à l'attrait du fascisme et de la tyrannie pendant la Grande Dépression. C'est ce qui nous a permis de construire un nouvel ordre après la Seconde Guerre mondiale avec d'autres démocraties. Un ordre fondé non seulement sur le pouvoir militaire mais sur des principes, l'État de droit, les droits de l'homme, la liberté de religion, de parole et de réunion, et une presse indépendante. »