ANR : La recherche publique française asphyxiée


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2016-01-11 14:48

la notion de taux de succès moyen à l'ANR (de l'ordre de 10% donc) cache une grande disparité et des taux encore bien plus faibles pour certaines thématiques scientifiques. Dans certains cas il est très largement inférieur à 10%, approchant les 2-3 % pour certains instituts du CNRS.
Or ce n'est pas la qualité des équipes proposantes et de leurs projets qui est en cause : les même ont des taux de succès très supérieurs à l'ERC.
On assiste bien à un assèchement du financement de la recherche fondamentale par l'état français. Du financement direct en tous cas, la France étant un contributeur net du budget Européen de la recherche. La raison du désengagement de l'état français dans l'ANR est sans doute là: l'état considère que les chercheurs français n'ont qu'à aller chercher leur argent au guichet Européen. Le ministère a même calculé que le "déficit" de retour dans les équipes françaises de sa contribution au budget Européen de la recherche est supérieur au budget de l'ANR. CQFD...
Cet état d'esprit (que l'on pourrait résumer par cette formule désormais célèbre : "I want my money back") n'est pas sans conséquences graves sur la recherche en France:
- est-il anormal que la France soit contributeur net au budget Européen ? dans le domaine de la recherche comme ailleurs ?
- est-il normal que les chercheurs français patissent de cette nécessité de solidarité et de développement à l'intérieur de l'Europe
- si les chercheurs français doivent aller chercher 100% de leur financement à l'Europe, alors à quoi sert de définir une politique de recherche au niveau français ? à quoi servent les grands établissement de recherche ? à quoi sert le ministère de la recherche ?
- Obtenir et gérer des crédits de recherches Européens exige une administration robuste, rapide et performante, dont bien peu disposent; le recrutement d'agents administratifs est donc la première conséquence de la nécessité d'aller gagner des projets Européens.... cool....