Sauvons les Serres d'Auteuil

BZ

/ #7442 Dormez, braves gens !...

2014-06-29 14:41

Somnambules de la balle, marchez-vous tout debout en rêvant de tabloid ?

Malgré l’avis défavorable de l’ICOMOS-IFLA, au détriment des Serres d’Auteuil et cachant l’œil de ses commanditaires véritables et vice-versa (ne citons pas les prothèses oculaires sur mesure, en cela non-conformes à la perception du vivant, de la Commission Supérieure des Sites, Perspectives et Paysages), d’un air supérieur et satisfait des fleurs escomptées par sa convoitise, il ne cesse pas pour autant de lorgner le bien public, le lorgnon de la FFT.

Or, pour éclairer cet air, donnons-lui la parole en remettant la Lune et le Soleil à l’heure : « L’argent n’ayant pas d’odeur, mais son langage étant le Mid-Atlantic English et son petit cousin l’euro, avec nos stars pour éblouir le “panel TV” (Télécommande et écran plat inclus, chaînes en bouquet, avec la liste des téléspectateurs ciblés par catégories !) et attirer l’annonceur, nous exigeons non pas the mud, mais le must, autrement dit non pas the mist, mais le myth ! »

En effet, tandis que la raquette* avec force enverra des effets de grains de sable artificiel contre ces écrans plats*, à côté desquels quatre projecteurs extérieurs supplémentaires ont d’ores et déjà été installés pour l’éclairage d’un court de tennis de 5000 places, sous les gradins du panthéon du fric, accrochées à des corps athlétiques parfaitement moulés, les stars de la FFT et de ses sous-produits éclaireront pendant quinze jours le tournoi d’une plage artificielle !

En effet, tandis que vous dormez, les célébrités-écrans et autres coresponsables des grands comptes de la FFT veillent pour vous : couple célèbre dûment accompagné et applaudi sur les gradins par une paire de mocassins* (ou d’escarpins*, c’est selon), leurs zélés pieds solaires chaussés de tennis* n’iront pas s’excentrer là-bas, à Bailly-Romainvilliers, dans ce département de Seine-et-Marne en expansion où, légers sous leur bronzage, ils trouveraient pourtant, à proximité du complexe de loisirs Disneyland, une place qui leur revient de droit.

Rêver cette hérésie c’était, avec crédulité, oublier que pour ces dix petits doigts de pieds délicats, écartés par le bonheur d’un compte en banque en Suisse après l’effort d’un tournoi de tennis à Roland-Garros, ou ailleurs, il n’y a que Paris, capitale du swing et du Hip, heat, hit... hooray ! Longtemps encore, en rassurant sous la rampe des stars le populaire au ciel infortuné par la netteté des ciments de ses bauges « de luxe », il pourra donc, le dormeur du Val d’Europe, à l’envie se torcher la poutre de ses ambitions avec la paille de leur condescendance : aucun des hôtels peu étoilés de Marne-la-Vallée ne sera ensablé par leur visite...

Une question : une fois garanties les émotions préconditionnées par la haute visibilité des people à Paris (Le frétillement de l’un des deux orteils sous le cuir* ! Mais allons, du calme, après tout, ce n’est là, peut-être, ou peut-être pas, que l’attente de la pissotière...), capitale, comme tout un chacun le sait, de la grande braderie des annonceurs (programme TV et streaming de tournois), à combien se négocie, encadrée par un morceau de court et un fragment de gradin, la fraction de seconde essentielle où, entre un service de balle et les hourras, apparaît le bout du pied des dieux ?

Vivas, ovations, triomphe ou bravos, pour le foot, le rugby, le basket, le tennis, que l’on soit bobo ou prolo, après tout il s’agit d’être soi-même, en imposteur ubiquitaire, et dans l’arène, et dans les tribunes !

Catharsis consommée, dormez, dormez braves gens, le marchand de balles de celebrities (et autres témoins de connexion) est passé : ci-gisent les Serres d’Auteuil...

Vive la FFT et ses affidés, pour ne pas nommer les ministères de la culture et de l’environnement, la Ville de Paris et le maire du XVIème arrondissement, enfin la droite et la gauche réunies.

En lieu et place de feues les neuf serres chaudes, dénombrera-t-on demain des cœurs, des gerbes, des coussins et des bûches, ainsi que des croix et des couronnes, enfin sur le court des couvre-cerceuils ?

Signé BZ, alias Valentin Guillois ; pour ne pas végéter quand, pour les Serres d’Auteuil, la proximité de la FFT, ce n’est pas la diapose, c’est la disparition ! Nutrisco et extinguo, c’était déjà la devise de François Ier. Un dernier « hippity hip hooray! » aux people qui ont signé la pétition ?

http://www.louvrepourtous.fr/Des-serres-d-Auteuil-seront-bien,721.html



N.B. : remplacer les astérisques par les marques du conditionnement par procuration...




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