Halte au démantèlement du conservatoire du Val d'Yerres

lionna

/ #299 Re:

2014-06-28 16:59

#286: -

cette histoire triste (on sacrifie le secteur culturel sur l'autel des coupes budgétaires) est hélas une des premières conséquences de la politique démagogique lancée par Marcel  Landowski il y a 40 ans, communément nommée "musique pour tous" et soi-disant au service de la "démocratisation de la musique", vantée puis imposée aux français avec des propos flous, racoleurs et simplistes.

Cette démocratisation (constamment à l'ordre du jour de nos politiques culturelles depuis 200 ans) aurait du se faire à l'école élémentaire et dans le secondaire. Tous les enfants auraient pu ainsi avoir accès à un minimum de pratique vocale et une culture générale de qualité en musique et en art. Pour cela il fallait des orientations sensées, cohérentes, assorties de bonnes formations pédagogiques pour les enseignants,  d'un peu plus d'ambition et de créativité (augmentation des filières à option musique ou danse ou théâtre dès la 6ème, accompagnements, etc), et d'une reconnaissance de ces matières d'art au même titre  que les autres. Le quadrivium médiéval l'avait compris...

Au lieu de cela on a dévalué l'enseignement des disciplines artistiques à l'Ed. Nat., transformant la vie des profs en cauchemar et celle des élèves en récré, et multiplié les équipements  culturels municipaux (conservatoires) qui ont une offre intéressante mais ne s'ouvrent qu'à un nombre restreint d'enfants.

Donc pour nos politiques, ces établissements ont un coût, mais objectivement, leur nécessité reste relative. L'édifice factice Landowski (je rappelle que la France a été un grand pays d'art, avec des créateurs, des interprètes, des professionnnels, des professeurs, des pratiquants amateurs zélés et talentueux bien avant la politique menée dans les années 70) risque aujourd'hui, faute de moyens, de nous tomber sur la tête, ce qui était prévisible. La crise que nous traversons nous oblige à faire face aux vérités, même si elles dérangent.

Souhaitons à ce conservatoire son maintien, dans l'intérêt de ses enseignants et de ses élèves, mais pas de naïveté:la musique existait avant Landowski (dont l'action sans risques s'est effectuée dans un pays alors en bonne voie économique avec une manne sans précédent). Elle continuera à exister après. Et sortons une bonne fois pour toute du modèle français: inspirons-nous, pour l'enseignement musical, de ce qui fonctionne ailleurs.