CONTRE la loi ESR "Fioraso", parce que POUR la langue française !


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/ #1897

2013-08-06 16:18

Outre la négation du français en tant que langue internationale à part entière tel que cela avait été décidé à l'origine, voila ce que j'en pense:

La loi ESR, ou comment le parti socialiste maintient la nouvelle génération dans la classe sociale dont elle est issue.

Cette loi prévoit donc aussi d’abolir la gratuité de la formation en classe préparatoire, avec, NOTAMMENT, l’apparition de frais d’inscription d’un montant "symbolique" de 181€ la première année.

S’est alors posé le problème du principe constitutionnel de gratuité des lycées publics pour ceux d’entre eux qui accueillent des classes préparatoires, principe beaucoup plus difficile à remettre en question… La loi élude la question en partant du principe que toute classe préparatoire doit être affiliée à une université.

La ministre Fioraso justifie sa décision par le fait qu’un étudiant en université coûte en moyenne 8080€ à la collectivité par ans et qu’un étudiant en classe prépa coûte lui 15240€. Face à de tels chiffres, on pourrait effectivement se demander qu’est ce qui justifie une telle dépense. La réponse est simple : un parcourt d’excellence. En effet, lorsqu’en université quelques professeurs enseignent quelques heures face à plusieurs promotions de plusieurs centaines d’étudiants, en classe préparatoire, ma classe, plus précisément pour exemple, nous avions sept professeurs, plus quelque intervenants payés en heures supplémentaires de leurs cours en université pour deux promotions de cinquante étudiants au maximum et pour des semaines de 45 heures de cours.
Lorsque les étudiants en université doivent juste venir en cours quand ça leur chante et obtenir la moyenne à leurs examens pour pouvoir valider leur année, nous préparons en deux ans des concours dans lesquels nous devons nous démarquer des autres en étant meilleurs que la plus part pour obtenir les écoles les plus intéressantes. Ces écoles débouchant sur des métiers à haute responsabilité, à forte rémunération et à employabilité hors compétition : 94% d’employabilité moyenne dans les six mois suivant la fin de la formation dans un contexte de crise économique et de taux de chômage record (tout en notant que la majorité des 6% restants poursuivent simplement des études supplémentaires).
Face à un tel différentiel, on devrait plutôt se demander pourquoi un étudiant en université coûte si cher malgré toutes les économies d’échelle et les synergies qui devraient être réalisées en université par rapport à la classe préparatoire.
Et si c’était vraiment une question de coût, pourrait-on parler de la rémunération de ces politiciens qui nous gouvernent ? Non ? C’est anticonstitutionnel ? Ah, d’accord, tant pis…

Ensuite, la ministre se justifie encore en précisant que, je cite, "l’origine sociale des élèves de classes préparatoires est particulièrement favorisée, 51% d’entre eux ont des parents cadres supérieurs ou exerçant des professions intellectuelles". Sans parler du fait que la mixité sociale des classe préparatoire s’élargissait d’année en année depuis presque dix ans et en partant du principe que de telles professions riment forcément avec haute rémunération, qu’en est-il des 49 autres % ? Doivent-ils donc remballer leurs affaires et choisir des formations plus en adéquation avec leur classe sociale d’origine ?

Cette contribution pécuniaire "symbolique" doit servir à financer les bourses étudiantes. Il est certain que pour ces grandes personnes du socialisme élyséen, ces montants ne sont vraiment que symboliques, quelques petits billets qu’on peut retrouver coincés sous le fauteuil ou au fond d’une poche du veston dont on se sert pour aller acheter le pain. Mais cela revient au final à tout ce que le parti socialiste a toujours fait : couper toute possibilité d’ascension sociale aux classes les plus défavorisées pour ensuite les assister et les encourager dans leurs poursuites de projets vains et médiocres. "Je vous aime, je vous soutiendrais, je vous engraisserais pourvu que vous restiez à votre place et que vous restiez dépendants de moi".

Heureusement, son collègue du PS, Vincent Feltesse a eu la bonne idée de faire voter, contre l’avis du gouvernement, une exonération de ces droits pour les étudiants boursiers. Tant mieux pour moi et ceux dans ma situation, cependant, lorsqu’on sait qu’il n’y a pas besoin d’une rémunération extrêmement élevée pour perdre le statut boursier, il n’y a pas une énorme différence, mais c’est déjà mieux que rien. Encore une fois la totalité de cette charge va peser exclusivement sur la classe moyenne. Trop riches pour avoir les avantages des plus défavorisés et trop pauvres pour avoir réellement les moyens de supporter toutes les charges qu’on fait peser sur eux, notre classe moyenne est déjà en voie de disparition, voila encore une mesure qui sacrifie l’avenir de leurs enfants.