Contre l'expulsion de Djamel, 34 ans, arrivé en France à 9 mois !

Madame ou Monsieur le Juge, Monsieur le Président de la République française, Monsieur le Ministre de l'Intérieur, Madame la Garde des Sceaux,

Par la présente, je vous fais part de ma profonde consternation suite à l'arrêté d'expulsion lancé à l'encontre de Monsieur Abdelkader Ammarkhodja dit Djamel, toujours en marche depuis l'an 2000 ! Moi, être humain, ne peut rester interdit face à ce genre de pratique inhumaine et injuste.

Djamel est arrivé à 9 mois sur le territoire français, avec sa mère et son père déjà Français. Vous me direz qu'étant Français, son père devrait être Français permettant au petit Djamel de bénéficier du droit du sang. Malheureusement, les choses n'ont pas été aussi simple, étant donné que Monsieur Ammarkhodja a du délaissé sa nationalité française pour pouvoir épouser la femme qu'il aime en Algérie là où sont nés Djamel et son grand frère. C'est donc 9 mois après la venu du petit Djamel que la famille Ammarkhodja est revenue en France et a donné naissance à 7 autres enfants tous Français.

Djamel a donc grandi sous l'institution et les écoles de la République française, qu'il s'agisse de sa maternelle, sa primaire ou de son collège. Mais la vie se complique pour l'intéressé et il tombe dans les déboires de beaucoup d'autres jeunes à l'époque, à savoir délinquance et marginalisation. Cela s'aggrave lorsque suite à une bagarre de rue, Djamel commet un crime avec lequel il vivra jusqu'à la fin de sa vie ; il a 16 ans au moment des faits et est par la suite incarcéré jusqu'à ses 23 ans. Mais malgré le fait qu'il ait payé sa dette à l'Etat, il est menacé d'expulsion sous la pratique de la DOUBLE PEINE ! Un arrêté, en effet, était lancé en l'an 2000 et n'a depuis cessé de le poursuivre.

Djamel a perdu ses droits, sa carte de résidence ainsi que tout moyen d'être reconnu par la société dans laquelle vous, moi et les autres citoyens vivons ! Il ne pouvait ni travailler correctement, ni s'insérer, ni même se former. Il bénéficiait tout de même de la protection de sa ville de résidence mais ses difficultés à entrer dans la vie active l'ont ammené à se lancer dans des délits mineurs pour lesquels il a également été condamné.

En 2011, il rencontre l'Amour et donne naissance avec sa compagne à une petite Camélia et devient également le "papa" d'une adorable petite Kelly, 6 ans, premier enfant de sa compagne avant leur rencontre. Celle-ci le considère comme son paternel et a retrouvé un repère en sa personne. A ce moment là, Djamel a commencé une partie de sa nouvelle vie et est determiné à la poursuivre avec sa nouvelle famille ! Mais malheureusement, en été 2012, il est pris au volant d'une voiture alors que son permis était périmé. Notons qu'en dépit de l'interdiction de rouler avec un permis expiré, on ne peut pour autant disproportionner les conséquences de ses actes ! Il est donc arrêté et purge sa peine de prison (ainsi que son sursis) pendant plus d'un an, éloigné de sa compagne et de sa fille qu'il ne voit que grâce aux parloirs. Il espérait alors terminer sa peine et reconstruire son nouvel avenir, comprenant alors les difficultés destructrices d'être séparé de sa chaire.

Mais alors que tout le monde espérait un dénouement heureux dans cette histoire chaotique ayant détruit en partie ce père de famille (précisons que suite à ce parcours, Djamel, victime d'une pelade, a perdu toute pilosité et cheveux de son corps et a le visage vieilli), le Ministère de l'Intérieur relance un arrêté d'expulsion vers l'Algérie à son encontre alors qu'il n'a de ce pays que des souvenirs de vacance, l'ayant visité 2 fois avant ses 11 ans ! Le pilote de l'avion qui devait l'emmener a eu la bravour de refuser de décoller, annulant ainsi son vol. Une audience était alors prévue pour le lendemain dans les alentours de 9h30.

Surprise, Abdelkader Ammarkhodja, l'accusé, n'est pas présent lors de l'audience. En effet, il est emmené via un avion privé à Marseille où un bateau pour Alger l'attend (départ prévu le 17 décembre 2013) ! Donc, si je comprend bien, moi, citoyen français, doit payer mes impôts pour que vous puissiez payer deux avions et un bateau, le tout pour interdir à un homme son droit d'assister à sa propre audience ?! Mais dans quel monde vivons nous ? Dans quel monde avez vous vu qu'on pouvait séparer un homme de sa terre d'adoption la France, ayant ses frères et soeurs, ses parents, ses cousin(e)s, ses oncles, ses tantes, sa compagne et sa FILLE, tous Français sur ce territoire ? Dans quel monde enfin avez vous vu qu'un accusé ne pouvait pas assister à une audience par laquelle il est concerné ? Personnelement, je ne connaissais pas cette pratique dans notre Belle République, la FRANCE !

Il ne parle pas l'Arabe, ni même le dialecte algérien et n'a que quelques notions de Kabyle. En l'expulsant, vous l'envoyez vers un pays, qu'il n'a jamais vraiment connu, dont il ne sait rien, qu'il n'a pas visité depuis ses 10 ans, dans lequel il ne connaît personne ! Vous l'aurez compris, son pays c'est la FRANCE et qu'importe ses origines, sa religion ou son passé difficile, il reste un homme respectable, père de famille et prêt à se reconstruire !

C'est pourquoi, moi, être humain que je suis, vous demande à travers cette pétition de laisser en paix Abdelkader Ammarkhodja dit Djamel et donc d'annuler cet arrêté d'expulsion afin de lui offrir la possibilité de vivre parmi les siens et en particulier sa compagne et sa fille, lui permettant de reconstruire sa vie correctement !

Dans l'espérance que vous saurez prendre conscience de la gravité du problème, je vous prie d'agréer, Madame ou Monsieur le Juge, Monsieur le Président, Monsieur le Ministre de l'Intérieur et Madame la Garde des Sceaux, mes salutations distinguées.

 


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