NON à l'usine de METHANISATION à LA TORCHE !

Contacter l'auteur de la pétition

Ce sujet de conversation a été automatiquement créé pour la pétition NON à l'usine de METHANISATION à LA TORCHE !.

visiteur

#251

2018-10-22 08:49

De l'importance des fuites de biogaz

https://www.revue-ein.com/actualite/de-l-importance-des-fuites

28 decembre 2014 Paru dans N°377

Pour les collectivités locales comme pour les exploitants, les nuisances odorantes sont devenues un enjeu majeur. Chaque mois, Lionel Pourtier, expert en environnement odeurs et gaz, aborde une problématique relative aux odeurs et aux nuisances atmosphériques.

Revenant d'une intervention sur le terrain, nous avions encore quelques sacs remplis d'air odorant prélevés sur un ISDND que je décidais de vider. Comme il faisait beau ce matin-là, je perçais le premier dehors pour le vider. Il contenait environ 1 litre de biogaz dont les concentrations étaient importantes mais habituelles pour ce type de sources (800 000 uo/m3 ; 3 000 ppm d'H2S). Sur ce site, nous avions estimé le débit des sources fugitives de biogaz à 450 m3/h réparti sur 10 ha !

Quelques minutes plus tard, je m'aperçus que le litre d'odeur avait complètement envahi l'immeuble dans lequel se trouve les bureaux d'Environnement'AIR. Comment est-ce possible ? Tout d'abord, rappelons que la concentration d'odeur (uo/m3) est le produit du facteur de dilution du gaz prélevé par 1 unité d'odeur. L'unité d'odeur est définie conventionnellement comme le seuil de perception. Ainsi dans une approche euristique nous pouvons faire les calculs suivants pour illustrer simplement la relation concentration d'odeurs et impact olfactif.

Si un litre d'air odorant avec une concentration d'odeur de 1.106 uo/m3 se reparti de façon homogène dans un volume, nous atteignons 1 uo/m3 dans 1 000 000 de litres soit 1 000 m3. Dans le cas du site, le biogaz émis à raison de 450 m3/h avec une concentration de 800 000 uo/m3 pourrait occuper un volume de 360.106 m3/h à 1 uo/m3. Chaque minute, 6 000 000 de m3 d'air à 1'unité d'odeur sont ainsi potentiellement produits. Les jours de forte stabilité, les odeurs se dispersent en formant des langues d'écoulement (comme des langues glacières) d'environ 50 m de large et 10 m de hauteur. Sur cette base, et si l'on considère dans une démarche simplificatrice que le panache a la forme d'un parallélépipède rectangle, nous pouvons estimer que la longueur du panache est d'environ 6km.

Lors des mesures autour d'un ISDND, le rayon d'impact olfactif atteint fréquemment plus de 5 km. Dans le cas de notre site, rappelons que les 450 m3/h de biogaz se répartissent sur 10 ha.

Ainsi, sur chaque m², il y a une émission de 4,5 l/m²/h, avec une vitesse d'émission voisine de 4 mm/h. (ce qui est très difficilement détectable). Pourtant nous venons de voir que cette source est largement responsable des nuisances olfactives. Ce petit calcul montre le rôle et l'importance de l'estimation des débits d'odeur pour hiérarchiser la contribution relative des différentes sources vis-à-vis de la nuisance olfactive globale. Il permet également de comprendre pourquoi les exploitants estiment souvent que le débit des fuites de biogaz est une quantité négligeable alors que les riverains s'en plaignent. Par ailleurs, la mise en place d'unité la valorisation du biogaz qui nécessité des teneurs en méthane importantes contraint les exploitants à ne pas extraire le biogaz trop pauvre de certains casiers. La surpression alors induite l'absence de pompage entraîne une augmentation des fuites se traduisant parallèlement par une augmentation des plaintes. Aussi, il est temps de repenser la gestion de biogaz pour maintenir les massifs de déchets en dépression même si celui-ci est pauvre en méthane afin de lutter contre les nuisances olfactives. L Lionel Pourtier Environnement'AIR Lionel.pourtier@environnement-air.fr

 

visiteur

#252

2018-10-30 21:33

Plomeur

Méthanisation : de l'eau dans le gaz ?

https://www.ouest-france.fr/bretagne/plomeur-29120/methanisation

Par Ouest-France Modifié le 24/10/2018

Justice

Le projet d'exploitation d'une unité de méthanisation au lieu-dit Kerverret, porté par la SAS Agris méthaniers bigoudens (AMB), est-il encore d'actualité ? La question a eu de quoi faire douter la cour administrative d'appel de Nantes, vendredi, de l'intérêt d'avoir instruit un dossier qui traîne depuis quatre ans.

Le 15 juillet 2014, le préfet du Finistère avait délivré un récépissé de déclaration assorti de prescriptions (une cuve d'une hauteur de 10 m réduite à 9 m). Sur une parcelle agricole située entre des établissements de maraîchage et de culture de bulbes à Kerverret, à 2 km de la Torche, l'unité doit occuper 8 000 m2. Ses promoteurs assurent qu'elle sera masquée par un rideau d'arbres et inodore à 97 %. Deux fosses semi-enterrées reçoivent les lisiers (par lisioducs enterrés) et les résidus de culture (végétaux) provenant de quatre établissements du secteur, dont l'élevage de porcs du Gibit, à Plomeur.

La fermentation produit un gaz alimentant une turbine productrice d'électricité en mesure d'alimenter 800 foyers. Ainsi qu'une chaleur résiduelle que le bulbiculteur Kaandorp prévoit d'utiliser.

L'autorisation était contestée par l'association La Torche nature environnement (TNE) qui avait été déboutée en première instance, le 9 juin 2017, par le tribunal administratif de Rennes. Depuis, les deux parties étaient irréconciliables. Les AMB avaient été jusqu'à tenter de « dédiaboliser » leur projet en s'invitant, début septembre, à l'assemblée générale de l'association.

« Un terrain gorgé d'eau »

L'installation classée protection environnementale (ICPE) justifie-t-elle les craintes de l'association environnementale ? Pas aux yeux du rapporteur public de la cour d'appel nantaise. Ne traitant que 26 tonnes de lisier par jour, elle ne relevait que d'une simple « déclaration » selon la nomenclature des installations de biogaz. Et le Code de l'environnement n'imposait pas le détail de l'étude géotechnique exigée par les opposants. Le magistrat a donc préconisé aux juges le rejet de la requête de la TNE.

« Comment accepter d'ignorer où passera le lisioduc dans un terrain gorgé d'eau ? s'est insurgé l'avocat de l'association. Ce terrain est un lac et personne ne s'y risque. C'est un projet mort dans l'oeuf. »

Les AMB n'ont pas répondu à nos sollicitations. Verdict dans deux à trois semaines.

visiteur

#253

2018-11-06 14:44

le 06/11/2018 Méthanisation - Une rentabilité à consolider
http://www.agrisalon.com/actualites/2018/11/06/une-rentabilite-a-consolider

Le réseau des Chambres d’agriculture de Bretagne a décortiqué les résultats techniques et économiques de 21 unités de méthanisation en cogénération. Avec une marge moyenne de 54 €/MWh, la rentabilité est au rendez-vous, même si elle est encore faible.

Autant pour optimiser le fonctionnement des installations existantes que pour donner des références aux porteurs de projet, la jeune filière méthanisation a besoin de références techniques et économiques. Pour les fournir, le réseau des chambres d’agriculture a décortiqué les résultats de 21 unités en cogénération, en voie liquide, 16 individuelles et 5 collectives. Il en ressort une bonne nouvelle. « Avec une moyenne de 7,5/10, les agriculteurs sont satisfaits autant au plan technique qu’économique de leur unité de méthanisation », analyse Pierre Quideau, de la Chambre régionale d’agriculture de Bretagne, qui a présenté ces premiers résultats au Space.

Premier critère de satisfaction, les bonnes performances techniques de leur installation. Les 21 unités suivies ont une puissance moyenne de 239 kW, avec un ou deux cogénérateurs. 43 % ont un projet d’agrandissement à plus ou moins long terme. Les unités travaillent en moyenne 8 289 heures/an. « Les 2/3 dépassent le seuil de rentabilité des 8 000 heures de fonctionnement annuel », souligne Pierre Quideau. Si l’on tient compte de la consommation électrique pour le fonctionnement, la productivité est de 89 %.

« Dans la moitié des cas, on a encore des unités en sous productivité pour des raisons de pannes ou des problèmes d’alimentation » explique le spécialiste, qui ne cache pas qu’un tiers des sites a subi des pannes, d’en moyenne 14 jours/an, que ce soit au niveau de la cogénération ou du digesteur.

Renforcer l’autonomie d’approvisionnement

L’alimentation de l’unité est un facteur clé pour son efficacité. Pour produire 100 kW d’électricité, il faut, en moyenne annuelle, 5 090 tonnes brut d’intrants, à 79 % d’origine agricole. « Avec une très large part des effluents d’élevage. Contrairement au modèle allemand, il y a seulement 4 % de cultures dédiées », note Pierre Quideau. Les effluents ont l’inconvénient d’être peu méthanogènes. « Pour 69 % du volume des intrants, ils ne fournissent que 35 % du gaz ».

Pour la quasi-totalité des unités, la ration comprend des matières non-agricoles. « Cela pèse dans la performance économique, poursuit-il. Certains exploitants valorisent des matières pour lesquels ils touchent une redevance de traitements de déchets. D’autres les achètent ».

L’étude montre des tensions sur ces approvisionnements ou des difficultés techniques, par exemple avec les tontes d’espace vert de qualité très variable. Avec l’augmentation du nombre d’unités, on peut craindre des tensions sur l’approvisionnement en déchets. « Pour les futures unités, il faut aller vers une autonomie d’approvisionnement ou au moins, se recentrer sur des matières agricoles », conseille Pierre Quideau.

Questions temps de travail, il varie de 278 à 712 heures/an par tranche de 100 kW. « La variabilité dépend beaucoup de l’approvisionnement. S’il y a des déchets à aller chercher, le temps de travail grimpe », explique Pierre Quideau, qui craint que ce temps de travail soit souvent sous-estimé.

Une rentabilité fragile

En moyenne, les investissements se montent à 7 411 euros/kW électrique, soit de 350 000 à 3 millions d’euros selon la taille des unités. « À puissance équivalente, il y a encore de gros écarts de montant », reconnait Pierre Quideau. Les subventions représentent 27 % des montants investis.

Pour pouvoir comparer les résultats économiques, les comptabilités ont été normalisées avec 100 % de financements bancaires et un coût du travail à 19 €/h. Le coût de production s’établit à 187 €/MWh pour un prix de rachat de l’électricité à 210 €. S’y ajoutent d’autres recettes : chaleur (vente + économie de chauffage), digestat (vente et économie d’engrais), éventuellement traitement de déchets. En moyenne, cela représente un gain supplémentaire de 29 €.

Avant cotisations et impôts, la marge atteint 54 €. La rentabilité reste faible. Sans subvention d’investissement 38 % des unités seront dans le négatif. D’ailleurs, les plus petites unités ne dégagent rien sur la vente d’électricité. « Les petites unités ont un coût de production plus élevées, les grandes ont plus de coûts d’approvisionnement car elles ne sont pas autosuffisantes en intrants ».

Bien sûr, la performance technique joue beaucoup sur le coût de production et va s’améliorer avec l’expérience mais, face à un tarif de rachat de l’électricité faible et encadré, il faut développer les autres recettes, comme la valorisation de la chaleur ou la vente de digestat.

visiteur

#254

2018-12-21 10:14

https://stopagrimethanacre.webnode.fr./

Projet d'Usine de Méthanisation Bieville-Beuville

Inquiétudes et alertes de Scientifiques Normands

Document qui aurait du être remis à Mr LE JEMTEL, Commissaire d'Enquête Publique pour le projet d'exploitation d'une usine de méthanisation par la société AGRI METHA NACRE, le 11 juin 2018

Ce document a été envoyé à Mr L. Fiscus, Préfet du Calvados, Mme F. Buccio, Préfète de la Région Normandie, et Mr H. Morin, Président de la Région Normandie en Juin 2018.

 

Analyse du Projet AGRI METHA NACRE

Le projet de construction d'une usine de méthanisation « AGRI METHA NACRE » présenté en enquête publique à partir du 5 juin 2018 apparaît déficient et risqué sur plusieurs points détaillés succinctement ci-après:

  • La zone de localisation envisagée pour l'usine, les stockages et les épandages est très peuplée, avec dans un rayon de 5-6 km plus de 50000 habitants (Ouistreham, Epron, Hérouville, Blainville, Bénouville, Ranville, Saint Aubin d'Arquenay, Hermanville sur Mer, Colleville-Montgomery, Douvres la Délivrande, Lion sur Mer, Périer sur le Dan, Mathieu ...).

La démographie dans ce périmètre est en expansion constante, avec de nombreux projets immobiliers qui de fait se rapprocheront des surfaces impactées par l'usine, les stockages et les épandages.

  • Le méthane est un gaz hautement explosif, donc extrêmement dangereux en présence d'une telle population. Aucune mention n'est faite de surveillances particulières du site (la nuit, il y a même absence de personnel, pour un réacteur potentiellement explosif) ni de précautions prises vis à vis du risque terroriste. Des rejets accidentels ont déjà eu lieu à de multiples reprises dans ce type d'installations par le passé, causant plus de 300 morts, 150000 intoxications, et des dizaines de milliers d'évacuations au monde et en France (source ARIA 1). Les causes sont multiples et correspondent typiquement au cadre du projet AGRI METHA NACRE.
  • Un autre gaz est simultanément dégagé, l'hydrogène sulfuré qui même en très petite quantité est beaucoup plus dangereux, voire mortel (dose létale 1000 ppm, premiers signes d'irritation et gênes dés 100 ppm (2 gouttes dans un litre) !) (7). Un gaz toxique contenant de l'hydrogène sulfuré à odeur d'œuf pourri sera donc inhalé en permanence par la population. Ce gaz est un irritant des yeux, poumons, et muqueuses, et est cancérogène (2). Il forme avec l'humidité ambiante un brouillard acide corrosif qui attaquera non seulement les habitations mais aussi les habitants. Fuites, résidus de torchères et a fortiori explosions disséminent les gaz. Ce gaz ensuite retombe sur la population car il est lourd, quand il n'a pas tout simplement dévalé les pentes lors des fuites !

Il n'est pas mentionné comment est réalisée l'étape particulière d'épuration des biogaz pour éliminer le H2S corrosif qui risque à la longue d'endommager les constituants de l'usine. Rappelons que le changement fréquent de pièces à cause de la corrosion participe grandement à diminuer le rendement du procédé.

  • Autres gaz à risque : dans le digestat se trouve aussi H2, lui aussi fortement explosif, servant à la préparation du méthane. Egalement, CO2, gaz à effet de serre, que l'on retrouve à l'issue des torchères. On peut ainsi se poser la question de l'intérêt écologique du procédé, surtout si l'on prend en compte les rotations de véhicules (d'approvisionnement et d'épandage) quotidiennes. Le relargage de gaz ammoniac (NH3) dans l'air n'est pas mieux. On remarquera que la perte en azote lors de l'épandage est accrue par temps venteux. C'est à dire qu'une forte proportion des produits azotés est disséminée (vers les habitations). Pour 1/3 du temps, les vents dans cette localité sont supérieurs à 50 km/h, et 2/3 du temps ils sont supérieurs à 30 km/h ! Il s'en suivra des odeurs incommodantes sur toute la région d'épandage avec des risques d'irritations accrus.
  • Le brûlage des gaz en torchère produit le dioxyde de soufre, lui aussi très irritant et nocif, également responsable de pluies et brouillards acides. Ce brûlage est aussi responsable d'émissions de particules fines, voire nanométriques, dont on ne connaît pas le risque sanitaire.
  • Risques d'incendie, et d'explosion-implosion (comme à Frenoy-Folny en 2012) et de fuites (à de multiples endroits en France). Pour éviter les odeurs, des locaux confinés seront utilisés. C'est avec le confinement que les risques d'explosion augmentent comme le souligne l'ARIA (5). Dans ce projet, aucun plan d'intervention de sécurité n'est détaillé pour les phases transitoires, de réparations, de déchargements, de débordements, nettoyages, d'incompatibilités chimiques ... ne serait-ce que pour garantir la sécurité de secouristes.

L'analyse de risque sur le vécu commence à être réalisable. En Allemagne, pour 8000 installations on dénombre environ un incident (fuite, incendie, explosion, avec ou sans conséquence humaine) par semaine (6), soit 4% de risque d'obtenir un incident par an et par installation. Ce chiffre est loin d'être négligeable !

  • La production de biogaz envisagée et la surface totale d'épandage ciblée satureront les terres en 20 ans en respectant les normes en vigueur de 30 T/ha sur 10 ans (45000 T de production pour 10 ans, soit 45000/30=1500 ha, pour 2200 ha prévus pour l'épandage).

Or, le digestat est un matériau à haut risque en lui-même ! Le rapport de l'ANSES de 2014 dit «L'homologation des digestats n'est pas possible en l'état faute de pouvoir s'assurer de l'innocuité de ces produits tant pour la santé publique que pour l'environnement ». L'ADEME n'est pas plus rassurante dans ses conclusions «La connaissance de l'impact de la digestion sur la valeur agronomique et sanitaire des matières organiques, ainsi que l'impact des digestats sur les propriétés des sols n'est pas suffisamment précis à ce jour ».

Création de nouvelles bactéries de plus en plus multirésistantes pouvant aboutir dans le digestat et être épandues. Dés lors que l'Industrie Agro Alimentaire sera concernée par le projet, on peut craindre de nouvelles contaminations (staphilocoques, botulisme ...) résistantes aux antibiotiques (4) provenant des élevages de plus en plus intensifs. Il n'est pas prévu de pasteurisation ni de compostage hygiénisant du digestat pour éliminer certains agents pathogènes.

  • On note plusieurs écoles dans un périmètre de quelques kilomètres, dont trois très proches et sous les vents dominants d'ouest (Colleville-Montgomery et St Aubin d'Arquenay) et du nord (Bieville-Beuville).
  • L'épandage du digestat aboutira à une pollution des nappes phréatiques, alimentant en eaux potables tous les villages des bassins versants. Remarquons que les formes azotées issues de la méthanisation sont plus sujettes à ruissellements, volatilisation et pénétration souterraine. On note le forage d'eau potable de Hermanville sur Mer et Colleville-Montgomery, pour environ 4800 habitants, proche des zones d'épandage.

Le stockage des digestats de manières réparties correspondra à autant de risques de fuites, répandant odeurs et dangers d'intoxications sur une surface réelle bien plus grande que celle, idéale, déjà supérieure à 20 ha du projet.

  • Le nombre d'emplois généré est inconséquent : 2 personnes ! Ce chiffre montre l'absence de prise de conscience du collectif d'agriculteurs vis à vis de la qualité de leur future production, tant en terme de nécessaires contrôles des intrants que de la sécurité du procédé à tous les niveaux.

La qualification et la formation du personnel sont passées sous silence dans le projet (pourtant recommandées par la FNE dans sa note cadrage), semblant être reléguée au deuxième ordre derrière la sécurité électronique. C'est une erreur grossière devant les risques de défaillances simultanées (qui ne sont absolument pas analysés dans le projet). La caserne de pompiers la plus proche est-elle avertie des risques associés à ce projet ? Est-il prévu une zone réservée sur site pour eux ?

  • Le projet tel qu'il est conçu desservira les agriculteurs eux-mêmes. Les estimations optimistes du rendement dans ce projet sont supérieures typiquement de 10-20% aux rendements effectifs observés en fonctionnement (3). A tel point que certains agriculteurs ont fini par délaisser leur activité principale pour ne plus qu'être producteurs de biogaz ! Comme cela s'est produit dans le passé, le cabinet d'analyse de rentabilité semble avoir exagéré la rentabilité, et sous estimé les risques.
  • L'impact purement olfactif est très sous évalué dans le projet. A peine quelques cent mètres autour du site de l'usine ! Quid des zones de stockages protégées par simples bâches ? Il est nécessaire de positionner des nez électroniques sur des distances suffisantes, pour cartographier les nuisances olfactives avant construction du site, puis en fonctionnement.
  • Nous ne voyons pas dans ce projet comment l'amendement sera réalisé hors digestat. Ce dernier étant faible en matière carbonée (puisque la plus grande partie du carbone est mobilisée pour CH4), un amendement extérieur est nécessaire à la bonne fertilité des sols sur une période longue. Pour une telle surface, d'où pourra venir l'amendement si ce n'est de déchets autres, donc mal contrôlés ?
  • Le manque flagrant de détails chiffrés et de comparaison par rapport à l'existant ne permet pas d'estimer correctement les retombées, positives ou négatives, du projet. Comme seul exemple de ce manque, quel rapport C/N est visé, et quelles garanties de sa constance dans le futur ?

Il n'est pas mentionné non plus le désir d'adhérer au club Biogaz de l'ATEE, pourtant riche d'enseignements sur les conduites les meilleures à suivre !

Conclusions d'analyses

Pour toutes ces raisons nous mettons en garde les autorités sur tous les risques encourus si ce projet venait à aboutir, à court et à long terme dans cette région. Nous alertons les pouvoirs publics sur la nécessité :

  • D'une relocalisation du projet vers les fermes, tel que l'Allemagne par exemple l'a réorienté, et dans une zone en densité de population plus faible
  • D'une révision en profondeur du projet, avec prise en compte réelle des risques, dimensionnements et sécurités, en particulier des risques combinés
  • D'établir une procédure de contrôle en exploitation, par un organisme indépendant du collectif d'agriculteurs ayant déposé le projet. Cette procédure doit inclure la qualité des intrants, la tenue interne de la chaîne de production, et les épandages et stockages
visiteur

#255 Justice. L’exploitation de l’usine de méthanisation validée

2019-01-15 14:59

Justice. L’exploitation de l’usine de méthanisation validée
Publié le 14 janvier 2019

Ce lundi, la cour administrative de Nantes a rejeté la demande des opposants à la station de méthanisation de Plomeur qui souhaitaient faire annuler le permis d’exploiter délivré par la préfecture.

Le groupe de riverains et l’association La Torche nature environnement combattent depuis plusieurs années le projet de station de traitement du lisier porté par Agris méthaniers bigoudens, un collectif de onze exploitations agricoles du secteur. Les opposants, une quinzaine de riverains propriétaires de maisons situées entre 200 et 500 m du projet, contestaient principalement le volet environnemental de la station de traitement des effluents d’élevage. « Rien n’est prévu pour stocker les fumiers, ni pour le traitement et la gestion des eaux pluviales, affirment les requérants. Il n’y a pas d’étude qui aurait permis de mesurer les risques de pollution sur zones humides ».

« Nuisances olfactives »

Les opposants avaient également insisté sur les « nuisances olfactives » qui vont être générées par un tel projet. Mais la cour administrative d’appel juge de son côté, comme l’avait déjà fait le tribunal administratif de Rennes, que « les requérants n’établissent pas que l’impact du projet concernant la gestion des eaux pluviales, les nuisances olfactives et sonores et l’impact paysager auraient été sous-estimés ».

De même, les juges estiment que le fait que le dossier de déclaration ait mentionné que le terrain d’assiette du projet était situé à proximité d’une zone humide « potentielle » alors qu’elle est, au vu du rapport du bureau d’études (…), « très vraisemblable », ne saurait suffire à entraîner une annulation de l’acte attaqué. Selon eux, le caractère « humide » de la zone n’a pas été occulté, « au vu des mesures de protection présentées ».

La cour conclut à la validation de l’autorisation délivrée par le préfet du Finistère, le 15 juillet 2014, expliquant que les moyens « relatifs à l’existence de risques pour la protection de l’environnement doivent être écartés comme inopérants ».


© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/finistere/plomeur/justice-l
visiteur

#256

2019-01-25 22:09

La méthanisation oui, mais pas n’importe comment !



 

... Un autre écueil est lorsque l’unité de production devient une « usine » et va chercher son approvisionnement à plusieurs centaines de kilomètres comme pour le méthaniseur de Gramat dans le Lot.

C’est pour cela que je suis très critique vis-à-vis de certaines des préconisations du groupe de travail parlementaire sur la méthanisation publiée en mars dernier. Deux préconisations m’interpellent particulièrement et me font penser que mes collègues font fausse route. Il s’agit de celles concernant la simplification de la réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et la simplification de la réglementation « loi sur l’eau ». Ces préconisations renforcent la création de grosses unités de méthanisation. Il faudra attendre d’atteindre le seuil de 100 tonnes par jour de matière traitée pour qu’un méthaniseur soit déclaré ICPE. Les riverains devront alors aller très vite, car le délai d’instruction pour l’autorisation ne sera que de 6 mois et l’installation ne seraient plus soumise à la loi sur l’eau qui exige des études d’impact et enquête publique. Pourtant, des études d’impact, il serait nécessaire de les conforter…

La gestion des digestats
En effet, j’ai été interpellé par plusieurs associations et collectifs de citoyens de Bretagne, d’Anjou et du Lot sur un problème de pollution mal connu, mais néanmoins très préoccupant. Il s’agit de la pollution des sols et des cours d’eau par des molécules toxiques présentes dans certains digestats de méthaniseurs. Ces digestats, ce sont les « boues » qui restent une fois que les déchets organiques mis dans le méthaniseurs ont fermenté et ont produit du méthane....

... Attention aux pollutions
Dans certains cas, le digestat contient des germes pathogènes, des résidus d’antibiotique, des métaux lourds, des siloxanes (perturbateur endocrinien et possible reprotoxique). Comment cela est-il possible ?  Cela est dû à une généralisation de l’utilisation des boues de station d’épuration dans les méthaniseurs...

... Or, cette généralisation de l’utilisation des boues de station d’épuration est applaudie par les parlementaires du groupe de travail. Leur appel au renforcement des démarches de qualités restera un vœu pieu si les mesures qu’ils préconisent ne sont que guides, chartes, labels, certifications et normes et si les acteurs de la filière n’ont qu’une obligation de moyen selon leur compétence et non pas de résultats. Au final, qui sera responsable d’une pollution de rivière, de nappe phréatique ou de denrée

alimentaire ?

En Bretagne du digestat brut a coulé d’une fosse de stockage vers une rivière, tuant la faune aquacole sur un kilomètre. En Anjou, du digestat aurait pollué la nappe phréatique avec des bactéries d’origines fécales, intoxiquant, vaches, lait et veaux. Dans le Lot, les riverains et des scientifiques s’inquiètent car le digestat épandu brut, encore liquide sur le sol, passera très rapidement dans la nappe phréatique en raison du caractère karstique du causse. Pourtant, des directives de la chambre d’agriculture existe dans d’autres zones karstiques françaises pour ne pas y réaliser d’épandages de digestats bruts...

Ce message a été supprimé par son auteur (Montrer les détails)

2019-01-30 14:58


visiteur

#258

2019-01-30 17:25

Le gouvernement revoit à la baisse ses ambitions en faveur de la méthanisation
https://www.agri-mutuel.com/environnement/le-gouvernement

TNC le 29/01/2019

Le gouvernement a présenté, vendredi 25 janvier 2019 sa nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) à l'horizon 2028, dans laquelle l'exécutif français envisage une part du biogaz dans la consommation totale de gaz des français de 7 %. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) déplorent cette feuille de route, estimant qu'il s'agit d'un « coup de frein » aux ambitions de développement du biogaz issu de la méthanisation par rapport aux objectifs initiaux.

Le projet de programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) présenté vendredi 25 janvier 2019 par le gouvernement revoit à la baisse les objectifs passés en matière de développement de biogaz.

Selon le document intégral, il existait fin 2017 « près de 400 projets d’installations de production de biométhane représentant un potentiel de production cumulée de 8 TWh par an. »

« Compte-tenu de ce nombre important de projets, certains acteurs demandent de fixer un objectif de production de gaz renouvelable allant au-delà de l’objectif de 10 % en 2030, tel que fixé par l’article L. 100-4 du code de l’énergie. Le coût de production du biométhane est significativement supérieur aux cours du gaz naturel. En 2017, le prix moyen d’achat du biométhane injecté a ainsi été de 100 €/MWh PCS (pouvoir calorifique supérieur), contre un prix moyen du gaz naturel de 18 €/MWh PCS. Le développement de cette filière requiert donc un soutien public conséquent. »

« Afin de maîtriser l’enveloppe budgétaire consacrée au soutien de la production de gaz renouvelable, la PPE définit des objectifs à l’horizon 2028 qui sont cohérents avec une part de 7 à 10 % de la consommation de gaz en 2030, tout en conditionnant les soutiens aux efforts de baisse des coûts de production qu’effectueront les acteurs des différentes filières. »

Un coup de canif pour la création de valeur par les agriculteurs

Autrement dit, l’Exécutif actuel revoit à la baisse l’ambition affichée par la précédente majorité présidentielle et inscrite dans la loi sur la transition énergétique. Une révision que dénoncent la FNSEA et les JA. Selon les deux syndicats, les objectifs de cette programmation sont « incohérents », susceptibles de « condamner la filière méthanisation, pourtant créatrice de valeur pour les agriculteurs ».

Le nouvel objectif est conditionné à des baisses de coût « de 25 à 30 % » d’ici 2030, une trajectoire jugée « strictement impossible à tenir » par le duo syndical, et qui ne laisse « aucune chance aux projets agricoles et territoriaux de se développer durablement ».

JA et FNSEA déplorent que soit ainsi empêché le développement d’une méthanisation agricole et territoriale, « seule énergie qui parvient à répondre aux problématiques d’aménagements du territoire, environnementales, agricoles, agroécologiques et énergétiques ».

Le gestionnaire du réseau de transport GRTgaz a pour sa part exprimé ses « inquiétudes pour le développement de la filière biométhane en France ».

De leur côté, quatre organisations – l’Association française du gaz (AFG), l’Association française du gaz naturel pour véhicules (AFGNV), Coénove (énergies nouvelles) et France gaz renouvelables – estimaient que les mesures annoncées risquaient « de condamner l’avenir de cette filière sans tenir compte de ses avantages ».

visiteur

#259

2019-01-31 07:54


Dans le Lot, les craintes d’« une catastrophe écologique » liée à l’épandage de digestat



https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/01/29/dans

Présenté comme un « fertilisant vert » obtenu à partir de déchets agro-industriels, le résidu de la méthanisation, qui contient des métaux lourds, pourrait se révéler à risque en milieu calcaire.

Par Stéphane Mandard Publié le 29 janvier 2019

Le méthaniseur de Gramat (Lot), installation classée à risque pour l’environnement, est autorisé à traiter jusqu’à 57 000 tonnes de déchets par an.

Son voisin avait eu la délicatesse de le prévenir : « Ne soyez pas surpris si des ouvriers débarquent en scaphandre pour épandre dans mon champ. » Alors, au départ, il ne s’est pas préoccupé de la forte odeur. Jusqu’à ce que ses abeilles meurent par milliers. Il les a photographiées, filmées, pesées : 2 kilos de cadavres. « La ruche la plus populeuse a été quasiment intégralement décimée », confie cet apiculteur, qui préfère garder l’anonymat par peur des représailles. Dans ce coin tranquille du Lot, au cœur du parc naturel des Causses du Quercy, tout le monde se connaît. Et peu se risquent à émettre publiquement des doutes sur le nouvel « or vert » de la région, la méthanisation, et son corollaire, le digestat.

A Gramat, 3 500 habitants, un imposant méthaniseur tourne à plein régime depuis un an. Il produit du méthane, transformé en électricité et en chaleur, à partir de la dégradation de divers déchets agro-industriels. Lisiers de canards issus de la grosse coopérative agricole voisine La Quercynoise (5 000 agriculteurs et collaborateurs). Mais aussi des restes d’abattoirs. Mais encore des graisses alimentaires, des rebuts de fabrication de plats préparés…

D’une capacité initiale de 38 tonnes d’intrants, le « digesteur » de Gramat, installation classée à risque pour l’environnement, est aujourd’hui autorisé à traiter jusqu’à 57 000 tonnes de déchets par an. Le digestat est le résidu du processus de méthanisation. En 2018, le méthaniseur de Gramat a recraché près de 44 000 tonnes de digestat brut liquide. Cette sorte de boue est ensuite épandue sur les parcelles des agriculteurs de la coopérative. 2 000 hectares ont été aspergés en 2018 et 4 500 hectares sont, à terme, concernés.

« Vers de terre décomposés »

Détenue à 66 % par Fonroche (premier constructeur de méthaniseurs) et La Quercynoise, Bioquercy, la société qui exploite l’unité de Gramat, présente son digestat, particulièrement riche en azote, comme « un fertilisant vert, peu odorant, en substitution aux engrais chimiques ». « Peu odorant » ? Autour de Gramat, les Lotois sont régulièrement incommodés par des relents nauséabonds. Au point de susciter parfois de violents maux de tête. Le député Aurélien Pradié (LR) a fini, fin décembre 2018, par interpeller le gouvernement sur ces « pollutions olfactives ».
visiteur

#260

2019-02-02 22:43

« Alerter les agriculteurs sur les risques des méthaniseurs »
 
Il faut savoir que le gaz est extrêmement volatil et que les méthaniseurs, dans la mesure où ils contiennent de l’hydrogène sulfuré, sont très corrosifs, et au bout de quelques années des fissures et des déchirures apparaissent sur les cuves de méthanisation, ainsi que sur les conduits et sur les bâches. Cela provoque des fuites importantes de gaz toxique voire mortel, du méthane, de l’ammoniac… En général, quand vous dites à un Maire qu’il y a un danger, qu’il y a matière à inquiétude, il répond que tout est sous contrôle...
 
Monsieur Hulot, quand il était ministre, a déréglementé les ICPE, les installation classées pour la protection de l’environnement, donc des méthaniseurs peuvent aujourd’hui s’installer sans étude d’impact et sans enquête publique. Les agriculteurs sont poussés à en installer parce que les chambres d’agriculture, les pouvoirs publics, les DREAL et la FNSEA les poussent vers ce modèle. Ils pensent pouvoir faire de l’argent mais un grand nombre sera ruiné. Il y a énormément de nuisances, c’est une infection, il y a des odeurs pestilentielles qui rendent les riverains complètement fous, dont la vie devient un enfer. Cela se passe partout en France, des associations comme la nôtre ont donc vu le jour partout dans le pays et se sont mis en relation sur internet. On s’est rendu compte que les DREAL ne remplissent leur rôle nulle part. Ils cherchent à isoler les opposants aux méthaniseurs....
 
... Est-ce que cela provoque des problèmes de santé ?

Anne Danjou : Oui, cela entraîne des problèmes ophtalmologiques, des problèmes respiratoires, des nausées…

... Nous souhaitons alerter les agriculteurs, sur les risques mais aussi sur le fait que les méthaniseurs ne sont pas rentables. On veut les prévenir que lorsqu’ils feront faillite, ce sont les banques et les groupes industriels qui récupéreront leurs terres. Les alerter est donc une priorité.

visiteur

#261

2019-02-05 14:27

Question N° : 11906 De M. Alain Bruneel

https://cea09ecologie.org/IMG/pdf/qst-an-15-11906qe.pdf

 

( Gauche démocrate et républicaine - Nord )

Question écrite  Ministère interrogé >Agriculture et alimentation

Ministère attributaire >Agriculture et alimentation

Rubrique >énergie et carburantsTête d'analyse >Respect des riverains des unités de méthanisation agricole

Question publiée au JO le : 04/09/2018

Texte de la question

M. Alain Bruneel interroge M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les problèmes liés à la

méthanisation agricole. Sans remettre en cause les bienfaits liés à la valorisation des déchets agricoles à l'échelle

des territoires, il souhaite pointer du doigt les nombreux désagréments pour les riverains d'installations de ce type.

Aux nuisances sonores et visuelles, il convient d'ajouter la question des nuisances olfactives. Selon les témoignages recueillis en circonscription, c'est une odeur réellement nauséabonde qui transforme la vie des habitants situés à proximité des unités de méthanisation en véritable calvaire. Il interroge donc le Gouvernement pour savoir s'il envisage d'une part de soumettre à enquête publique l'intégralité des sites de méthanisation, peu importe leurs tailles, et d'autre part pour demander de bien vouloir augmenter la distance minimum autorisée entre un digesteur et les habitations.

 

nicolas29120

#262 conséquences méthanisation

2020-08-25 07:16

Pollution de l’eau dans le Finistère : le préfet suspend l’activité du méthaniseur de Châteaulin

Le nouveau préfet du Finistère, Philippe Mahé, a annoncé, ce lundi 24 août 2020, qu’il allait faire suspendre l’activité du méthaniseur de Châteaulin qui a provoqué une pollution de l’Aulne à l’ammoniaque, le mardi 18 août 2020. Près de 180 000 Finistériens avaient été privés d’eau potable pendant plusieurs jours. L’arrêté entrera en fonction ce mardi 25 août 2020.