Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #2104 REVUE DE PRESSE EN VRAC... LES DEBOIRES DE L' EOLIEN OFFSHORE, DE L' EOLIEN EN GENERAL...

2016-03-20 12:33

On est en droit de se demander si nous n' allons pas vers le crépuscule de l' éolien, si l' on reprend différents organes de presse de ces derniers jours (Le Figaro/économie, Les Echos, Le Marin, et d' autres...)

Vers la fin du rêve d' une filière française de l' éolien "offshore" (en mer) :

Ceux qui auraient peu ou prou suivi le dossier, ont pu noter que l' ambitieux programme de développement des parcs éoliens offshore, voulu par le Président HOLLANDE et ses gouvernements successifs, comportait un volet industriel, basé sur l' entreprise AREVA, qui devait concevoir des turbines éoliennes de forte puissance, 5 et 8 MW, avec la construction d' une usine de production au Havre. Le volet "champs éoliens" consistait en différents appels d' offre, six au total sur la façade Ouest, Manche et Atlantique, qui ont été attribués à trois contorsiums différents, l' un piloté par EDF-EN, le second par ENGIE (ex-GDF-Suez), et le troisième par l' espagnol Iberdrola. La technologie AREVA devait équiper trois de ces sites sur six, tous d' une puissance installée de 500 MW chacun (soit le tiers de la puissance d' un réacteur EPR), et le gouvernement avait consenti, pour soutenir la technologie d' AREVA, un prix de rachat de l' électricité de 226 euros du MWh, pour la totalité des six parcs, au lieu de 140 en vigueur dans le reste de l' Europe ! (A la charge des consommateurs par la CSPE, une fois de plus, et du déficit creusé un peu plus d' EDF)

Chou blanc, AREVA perd son autonomie :

Les difficultés financières à peu près insurmontables d' AREVA ont entraîné le rachat de certaines de ses activités, dont l' éolien, par l' espagnol GAMESA voilà un an : l' espagnol, lui-même constructeur d' éoliennes, était intéressé par la technologie développée par AREVA, dans le but d' étendre son champ commercial à l' éolien offshore, ce qui était une stratégie logique. AREVA et GAMESA ont donc, à cette fin, formé une co-entreprise baptisée ADWEN. Mais quelques mois après, GAMESA, à son tour en difficultés, est racheté par l' allemand SIEMENS, leader des éoliennes de forte puissance pour l' offshore, contrôlant déjà 60% du marché mondial : mais SIEMENS n' a pas besoin de la technologie d' AREVA, il a ses propres grosses turbines... Exit, en même temps, le beau projet d' usine du Havre qui aurait dû crééer moult emplois ! 

En même temps, que devient le coûteux contrat pour les nouveaux parcs à 226 euros/MWh ? Des contacts sont pris entre le Président du Directoire de SIEMENS, Joe KAESER, et le Ministre français de l' Economie, Emmanuel MACRON : mais rien n' a filtré de ces contacts, aucun commentaire du Ministre, ni des entreprises concernées. Il reste donc deux options aussi lamentables l' une que l' autre : obtenir une rupture du contrat avec une renégociation globale tenant compte de la fin du projet industriel en France, mais les éoliennes devront être importées d' Allemagne (coût des 6 champs éoliens, 6 milliards d' euros !), ou encore négocier des compensations industrielles avec SIEMENS, ce qui comporte beaucoup d' aléas.

Je suggère pour ma part une troisième solution, bien plus sage : renoncer à ce projet "fumeux" et dispendieux en totalité, ce qui permettrait aux consommateurs d' électricité de souffler un peu à propos de la CSPE, et aux habitants des littoraux ne ne pas voir leur patrimoine défiguré.

Mauvaises nouvelles de l' éolien onshore (terrestre) au CANADA :

On apprenait simultanément des difficultés sérieuses dans l' industrie éolienne au Canada : une centaine de licenciements sont prévus en Gaspésie (est du Québec), une région pourtant parmi les plus ventées du pays. 60 licenciements annoncés chez "Fabrication Delta" (pales, mâts et équipements divers) et 45 chez ENERCON (filiale canadienne d' une entreprise allemande). La directrice du développement des affaires d' ENERCON Canada, Karine ASSELIN, avouant que l' entreprise n' a plus aucun projet en perspective au Québec. Mais ENERCON n' est-elle pas justement l' entreprise qui devrait équiper le parc éolien de Taillard, selon certains échos ?

Et en même temps, l' éolien, au bord de la faillite en Espagne, contesté pour le désastre sanitaire annoncé au Royaume-Uni, peut-il poursuivre son chemin en Europe et en France ?




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