Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #1734 ERRARE HUMANUM EST, PERSEVERARE DIABOLICUM...

2015-10-14 12:30

"L' erreur est humaine, persévérer est diabolique"...

Voilà une locution latine qui s' applique à merveille à nos responsables politiques et "énergétiques", si l' on se réfère à divers documents publiés ces derniers jours, et tout d' abord la enième version du " Panorama de l' électricité renouvelable" (au 30 juin 2015) édité ces tous derniers jours sous les auspices conjointes de RTE, ERDF, le SER et Adeef...

Je vais vous en donner un aperçu synthétique, tout en en faisant la critique.

LES ENERGIES RENOUVELABLES ONT ASSURE 19,3% DE LA CONSOMMATION ELECTRIQUE DU PAYS :

Ce chiffre vaut pour une période d' un an, du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, et cela correspond à une puissance installée totale de 42 600 MW, totalisant hydroélectrique, biomasse, solaire et éolien. Mais en termes de production, l' hydroélectrique domine largement, alors que les intermittents (éolien et PV) ne fournissent que 5,1% de la consommation totale du pays, un peu plus du quart du total des EnR.

L' HYDROELECTRICITE TOUJOURS LARGEMENT EN TETE DES ENR :

Avec 25 418 MW de capacité installée, et une production annuelle de 61,2 TWh, l' hydroélectricité couvre 12,9% de la consommation électrique, et vient au 2è rang après le nucléaire, toutes sources de production confondues. Notre région est celle qui dispose du parc hydraulique le plus important avec 10 548 MW raccordés, auxquels il convient d' ajouter la puissance installée de l' ex-région Auvergne. Il faut aussi considérer qu' en termes de production, l' hydroélectrique a souffert, sur la période, de médiocres conditions climatiques, et surtout de son utilisation fréquente comme méthode d' adaptation offre/demande, c' est à dire que l' on arrête certains barrages de haute et moyenne chute pour écouler prioritairement la production solaire et éolienne, ce qui est aberrant écologiquement et économiquement...

OBJECTIFS EN HAUSSE POUR LE PV :

La filière PV se porte bien, et a connu un développement qui a poussé le gouvernement à revoir à la hausse l' objectif initial de 5400 MW pour 2020 : on vise désormais 8000 MW, pour un parc actuel de 5700 MW et 1880 MW en attente de raccordement. En un an, la production PV a augmenté de 23%, et représente 1,4% de la production électrique totale. Les régions du midi sont bien entendu les plus équipées. On peut ajouter que l' avenir du PV pourrait-être boosté par une technologie mise au point par Colas, filiale de Bouygues, qui vient de dévoiler sa "route solaire" Wattway. Il s' agit d' un concept de revêtement routier photovoltaïque avec des cellules enrobées dans un substrat multicouches qui permettrait de produire de l' électricité en masse, tout en continuant à supporter le trafic routier sans problèmes, vu la très grande résistance des dalles Wattway. Ce procédé offrirait bien sûr l' avantage de ne pas nécessiter de gros travaux, tout en respectant paysages et environnement.

MONTEE EN CHARGE DES BIOENERGIES :

Le parc électrique de cette filière, hors installations limitées au seul chauffage, fonctionne majoritairement à partir des déchets ménagers, mais aussi de biogaz, de bois-énergie et autres biocombustibles renouvelables, y compris les déchets de papeterie : on dispose au 30 juin 2015 d' une puissance installée de 1693 MW avec une production de 5,6 TWh sur la dernière année glissante, et tout de même une croissance de 6%. L' intérêt de cette filière, c' est son caractère non-intermittent, donc pilotable, comme du thermique classique. En outre elle participe à une élimination rationnelle des déchets ménagers et autres...

L' INQUIETANT RETARD DE L' EOLIEN ?

Si l' on s' en tient aux chiffres du "Panorama", la puissance du parc éolien était de 9769 MW au 30 juin 2015, en hausse de 1093 MW sur un an. Mais il est vrai que sa production n' été que de 17,7 TWh sur un an glissant, soit 3,7% de la consommation électrique totale, et c' est peu, compte tenu d' un taux de charge de 22%, qui reste constant à un niveau relativement faible. Il y a toutefois une certaine reprise des raccordements qui peut s' expliquer par la récente stabilisation du cadre tarifaire, l' éolien terrestre ne devant pas être soumis, dans un futur proche, par la nouvelle formule de tarif appliquée à d' autres énergies (prix du marché + prime), et par la simplification des formalités administratives. Il n' en reste pas moins que le SER déplore que les objectifs fixés pour 2020 ne pourront être atteints (19 000 MW...). Il ose même mettre en cause l' action des anti-éoliens, qui selon lui, empêcheraient par leurs actions judiciaires la mise en oeuvre de certains projets, ou du moins les retarderaient ; il vise même nommément "Vent de Colère" !

Mais à aucun instant il ne pose les vraies questions sur l' éolien : si des procédures sont conduites, c' est d' abord parce que l' éolien est la moins acceptable des EnR, que l' on se place du point de vue de la préservation des paysages, de l' environnement, ou de la santé publique (bruits, infrasons, risques  chimiques...). On peut aussi évoquer le manque d' efficacité de l' éolien, compte-tenu de son extrême instabilité en termes de production, et de sa non-compétitivité économique, si l' on supprimait le tarif de rachat et que l' on mette à la charge de l' éolien à la fois les manques à gagner des autres modes de production utilisés en "back-up", et les coûts supplémentaires d' infrastructures (lignes, "smart-grids", etc...)

ALORS, CESSONS DE PERSEVERER DANS L' ERREUR COMME LE REITERENT ENCORE CES DERNIERS JOURS LES DIRIGEANTS REUNIS DE L' ADEME ET DE  GREENPEACE !!!

Biblio :

"Energie" du 14 octobre publié par "Localtis-info",

"Le Monde" du 13 octobre 2015, article de J.M. BEZAT,

"Le Figaro" du 13 octobre 2015, pages "Economie",

"Panorama de l' électricité renouvelable au 30 juin 2015" sur "www.rte-france.com/sites/"




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