Sauvons la Forêt de Taillard

LUG

/ #1733 COP 21, EOLIEN, PV ET STRATEGIE DES RESSOURCES MINERALES

2015-10-08 12:06

La production électrique massivement reportée, au niveau mondial, sur l' éolien et le solaire a été peu étudiée sous l' angle des ressources minérales, métaux et autres, nécessaires à sa construction, et à la construction des équipements de stockage, de transport, etc..., de cette électricité. Un article très récent du journal "Les Echos" est très instructif à cet égard.

LE DEVELOPPEMENT MONDIAL DE L' EOLIEN ET DU PV, S' ILS SE CONFIRMENT, NECESSITERONT DES QUANTITES ACRUES DE RESSOURCES MINERALES :

Cela est simple à comprendre ; des chercheurs (CNRS et Universitaires français) regroupés par l' "Alliance Nationale de Coordination de la Recherche pour l' Energie", indiquent que pour une même énergie produite, les éoliennes et les centrales solaires nécessitent jusqu' à 15 fois plus de béton, 90 fois plus d' aluminium et 50 fois plus de cuivre et de fer que les centrales de production utilisant les combustibles traditionnels. Par exemple, les futures éoliennes terrestres géantes de 6 MW et de 170 mètres de haut consommeront environ 1 500 tonnes d' acier, soit 250 tonnes par MW, donc 70 fois plus que les technologies des années 90. D' autres exemples peuvent être avancés, en ne perdant pas de vue que la durée de vie d' une éolienne est 3 à 4 fois inférieure à celle des dernières unités nucléaires construites.

Il faudra ensuite ajouter à cela les centaines et milliers de kilomètres de câbles souterrains ou sous-marins nécessaires pour relier les sites de production au réseau principal, puis les matériaux nécessités par les lignes MT, HT et THT qu' il faudra construire pour étoffer les réseaux. Pour l' Europe on peut faire rappel des 45 000 km de lignes HT et THT envisagées par le rapport DERDEVET à l' horizon 2030.

On pourraît évoquer aussi tous les minéraux stratégiques nécessités par ces perspectives éoliennes et PV, comme les terres rares ou même simplement le sable pour fabriquer le silicium.

VERS UNE "FLAMBEE" DES PRIX ET MEME DES RUPTURES D' APPROVISIONNEMENT : 

Les prix de toutes les ressources naturelles concernées par ce développement des EnR intermittentes ne pourra qu' augmenter puis même s' emballer au fur et à mesure que la demande augmentera, et on peut même se demander si les industries minières et transformatrices seront à même d' y faire face, en termes de quantités...

Prenons premièrement les scenarii de "transition énergétique" existants, tel "Energy Report" du WWF : il nécessiterait, en termes de besoins, l' équivalent de 4 ans de production d' acier mondiale, 6 ans de production d' aluminium, 3,5 années de production de cuivre, plus les matières premières critiques et stratégiques telles terres rares, platine et autres métaux précieux. Ces chiffres excluent naturellement toute autre production, plus de construction immobilière, plus de voitures et autres produits industriels, en théorie... Car le scénario s' étalera heureusement sur plusieurs décennies. Il n' empêche que nous n' avons pas aujourd' hui les ressources minérales nécessaires pour couvrir cette nouvelle demande de l' "énergie climatique", mais en outre, des matières considérées comme abondantes deviendrons critiques, le sable par exemple. Il faut comprendre aussi que cette consommation s' ajoutera à celles déjà existantes, et à celles, croissantes, des pays émergents, ce qui entraînerait un doublement de la demande tous les 20 à 30 ans. Les mines actuelles ne produiront pas assez, il faudra rechercher de nouveaux gisements, de plus en plus coûteux à exploiter. Il sera aussi nécessaire d' en mettre en oeuvre en Europe et en France même, à la fois pour réduire notre dépendance extérieure, et pour des évidences stratégiques. Mais sommes nous prêts à accepter les pollutions et les atteintes aux paysages que cela sous-entend, en plus des conséquences déjà graves des implantations éoliennes et PV !!!

Deuxièmement, il faut comprendre que les efforts des pays développés seront marginaux, donc à peu près inutiles sur le réchauffement, si dans le même temps, l' accès à l' électrification d' un à deux milliards d' africains (demain) ne devient pas une grande cause internationale. La situation actuelle de l' Afrique à cet égard est dans l' impasse : pannes hydroélectriques par manque d' eau, ou par déficience d' entretien des installations. Les utilisations du bois, du charbon et du diesel risquent donc d' y perdurer, si l' on n' aide pas les africains dans la mise en oeuvre de leurs propres énergies vertes (développement géothermique en particulier, la région du rift étant très propice, biomasse dans les régions équatoriales humides, un peu de solaire et d' éolien dans les régions sèches et peu denses en population, hydroliennes pour la valorisation des courants marins, etc...).

LA COP 21, CE DEVRAIT ETRE AUSSI CELA : ABANDONNER DES POSITIONS TROP DOGMATIQUES SANS ISSUES LORSQU' ON POUSSE LA REFLEXION AU-DELA DES PRE-SUPPOSES IMMEDIATS, ET MISER SUR LES VOIES DE LA RECHERCHE POUR PREPARER LE FUTUR...

 

 

 




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