Lettre ouverte GJ unité contre la réforme des rythmes scolaires

PM

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2014-04-01 16:23

Réforme des rythmes scolaires : Crash-test sur enfants
Publié par seb musset on mercredi 4 septembre 2013
Libellés : education, gouvernement Ayrault



"- Alors c'était bien ton activité périscolaire ma chérie ?"
" - Oui très. On a mangé des Carambars dans la cour pendant 2 heures"

C'est la rentrée et je vais donc, en tant que parent d'élève en maternelle, je vais m'autoriser quelque avis sur la réforme des rythmes scolaires imposée par le Ministre de l'Education Vincent Peillon et dont j'ai déjà pu, en ce jour de rentrée, apprécier en avant-première nationale le potentiel catastrophique. A Paris, comme on est mieux que les autres, tout a été décidé dans l'urgence (par opportunisme électoral ? Auquel cas c'est con[1]) et dans une belle confusion.

Bon. Je passe sur les activités que l'on m'a fait choisir en juin avec un beau formulaire bourré de fautes d'orthographe, tout cela pour m'entendre dire le 3 septembre au matin que, bah non, en fait je n'ai pas mon mot à dire sur les activités. Je passe sur le second planning à remplir le matin dans la précipitation et requérant un Bac+12 pour sa compréhension. Je passe sur le flagrant sous-effectif dans l'encadrement déjà constaté depuis un an pour les activités hors temps d'école (heure de goûter), plutôt limite en termes de sécurité. Selon le Ministère, 400 nouveaux emplois ont pour buts de développer la scolarisation des enfants de moins de 3 ans à l’école maternelle. Pour La France je trouve ça léger mais bon.

Alors oui, j’entends les "Bah dans mon école, ça c’est bien passé" et autre "faut le temps de se roder", ou encore les "on fera le point dans un an".

Bullshit.

Je vais clore tout de suite le débat. On parle d’enfants ici, pas de mannequins-test dont on va évaluer la disposition dans l'habitacle pour voir comment ils encaissent un choc frontal d'une école à l'autre.

Quant on propose une réforme engageant une telle machinerie avec de telles conséquences, et vu le budget du Ministère en question, cela doit être parfait partout le jour J. Sinon on ne fait rien, et surtout pas des belles phrases sur le bien-être des enfants qui sont visiblement ici la dernière roue du carrosse.

J'avais 3 craintes à l'annonce de cette réforme :

1 / Que le machin tourne à la garderie (avec hausse des accidents)

2 / Que le privé s'insinue dans le marché et qu'il y ait des activités à 2 vitesses, les "nobles" pour les riches et les pourries pour les fauchés. (Sois directement en interne dans l'école, soit via des offres périphériques auxquelles les parents seront bien obligés de recourir si c'est le bazar en interne)

3 / Que l'on allège les rythmes à l'année sans toucher aux 2 mois de vacances d'été (Une vraie galère pour l'ensemble de ceux qui n'ont pas les moyens de s'offrir 2 mois de vacances, dont on me souffle qu'ils sont beaucoup parmi les fauchés susmentionnés).

J'ai le sentiment que nous nous dirigeons à grandes enjambées vers les 3.

Et ce n'est pas faute d'avoir prévenu. Les réunions parents-profs en colère vs. La municipalité fière d'elle ont été particulièrement houleuses. Et visiblement, rien n'a été écouté.

Peillon veut une école plus humaine ?

Qu'il augmente les effectifs d'encadrement aussi bien pour le périscolaire que dans les classes (avec la présence d'un second adulte pour l'encadrement et le soutien. Toujours selon Le Ministère de l'Education, plus de 1000 emplois seront consacrés au dispositif "plus de maîtres que de classes", qui a pour but de renforcer l’encadrement des élèves dans les zones les plus fragiles. Question : quelles zones ne sont pas fragiles ?).

Qu'il pense également à un réel plan avec un vrai programme pédagogique et des gens diplômés (tant qu'à faire) pour les heures "libres" ainsi récupérées (musique, sport...) au lieu de proposer cette usine à gaz à la carte qui sent le fiasco scolaire à plein-nez et va se résumer dans la moitié des cas (les plus pauvres) à mater Gulli à 60 dans le préau sous la supervision d'un stagiaire.