Solidarité avec Raymond Gurême victime de violence policière/Solidarity with Raymond Gurême

JUSTICE 4 RAYMOND GURÊME

 

 

(English version at the bottom of the French text)

 

Ce 12 janvier dernier, la Justice a signifié à Monsieur Raymond Gurême, résistant, déporté, survivant du "Génocide des Tziganes" le classement sans suite de sa plainte pour violences policières. (cf : http://www.depechestsiganes.fr/violences-policieres-classement-sans-suite-de-la-plainte-de-raymond-gureme-89-ans/

Pour un homme dont la vie est de bout en bout animée par  l'insoumission et le souci de la justice universelle, il va de soi que la lutte continue. Signez cette pétition ! Et faisons du 27 janvier prochain, journée internationale de la mémoire de tous les génocides, la date d'une grande action pour que justice soit rendue à Raymond Gurême !

 

Nous condamnons avec force les violences inqualifiables dont Raymond Gurême, âgé de 89 ans, a été victime le 23 septembre 2014 lors d'une intervention policière sur son terrain. Ancien résistant qui s'est évadé des camps d'internement pour "nomades" de Vichy et des "camps de travail" nazis, Raymond Gurême présente des traces de coups et des contusions multiples qui ont été constatées par son médecin traitant. Quatre de ses enfants et petits-enfants, qui se sont interposés pour le défendre, ont également reçu des coups et ont été condamnés pour "outrage et rébellion". Ils ont fait appel.
Nous ne nous contenterons pas des dénégations policières, émanant notamment de la commissaire qui dirigeait ce déploiement policier massif et ne se trouvait pas sur place lors de l'agression.
Mobilisés au côté de Raymond Gurême, auquel nous réaffirmons ici notre admiration pour tout ce qu'il incarne, nous demandons aux autorités françaises -  présidence de la République, Premier ministre, ministre de l'Intérieur, ministre de la Justice, secrétaire d'Etat aux anciens combattants...et aux institutions européennes de garantir une enquête approfondie et impartiale sur le cadre et le déroulement de cette intervention policière ainsi que sur les conditions dans lesquelles Raymond Gurême a reçu de multiples coups d'une grande violence.
Nous dénonçons de la manière la plus ferme les multiples entraves rencontrées depuis le 23 septembre pour porter plainte, ces obstacles étant malheureusement habituels en France pour les procédures intentées par des citoyens contre la police ou la gendarmerie.
Nous tenons à souligner en particulier que Raymond Gurême ne s'est vu délivrer aucune réquisition pour un rendez-vous à l'Unité de consultations médicojudiciaire (UCMJ), seule habilitée à faire des constatations spécialisées et à définir une durée d'ITT (incapacité temporaire totale). Et ce malgré de multiples demandes auprès de la gendarmerie d'Egly, du parquet d'Evry et de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Sa plainte n'a donc pas été correctement prise en compte et semble pour tout dire promise à un enterrement de première classe dans trois mois, à l'issue de l'enquête confiée à la commission de déontologie départementale par le parquet d'Evry.
Nous demandons aux autorités françaises et européennes d'agir concrètement et rapidement pour que des poursuites soient engagées contre les policiers mis en cause dans cette affaire et plus généralement pour qu'il soit mis un terme à l'impunité dont les forces de l'ordre bénéficient en France.
Nous demandons également que cessent enfin les multiples discriminations que continuent à subir les "gens du voyage", que leur mode de vie soit itinérant, semi-itinérant ou sédentaire. Il est inacceptable que les "gens du voyage" soient toujours enfermés dans un statut d'exception qui les prive des droits les plus élémentaires, les livre à la vindicte populaire et les rend vulnérables à toutes les formes d'arbitraire, notamment policier. Et ce malgré les multiples condamnations internationales (ONU, Conseil de l'Europe...) et l'abolition partielle de la loi de 1969 par le Conseil constitutionnel en 2012.
Plus de 70 ans après l'internement arbitraire en France et le génocide des tsiganes en Europe, il est inadmissible que les rapports de l'administration française, et notamment celui de la commissaire d'Arpajon, continuent à parler de "camps" pour désigner les terrains familiaux des voyageurs, pour ne rien dire des "gazeuses" désignant les bombes lacrymogènes.
Alors que les autorités françaises célèbrent le centenaire de la guerre de 1914 et les 70 ans de la Libération, rappelons avec force à ceux qui considèrent les Voyageurs comme d'éternels "étrangers de l'intérieur" que, comme de nombreux "forains" et "nomades", le père de Raymond Gurême a versé "le prix du sang" pendant la Première guerre mondiale et que Raymond a participé à la Résistance et à la Libération de la France dès qu'il a pu s'échapper des camps.
C'est sur cet homme-là, maillon essentiel de notre mémoire collective, que des coups se sont abattus plus de 70 ans après les coups qu'il a reçus de la police française dans les camps d'internement.
Nous exigeons que les autorités françaises sortent enfin de leur silence et qu'elles condamnent solennellement l'antitsiganisme qui, comme toutes les formes de racismes, est intolérable dans la France et l'Europe du XXIème siècle mais demeure solidement ancré au sein des institutions et des mentalités.
Fin

 

SOLIDARITY WITH RAYMOND GURÊME

 

Last January the 12th, Justice decided to close the case of Raymond Gurême for being victim of police brutality. (cf : http://www.depechestsiganes.fr/violences-policieres-classement-sans-suite-de-la-plainte-de-raymond-gureme-89-ans/)

For this resistant, deported, survivor of the "Roma Genocide" whose life has always been animated by justice and freedom, it is obvious that the struggle goes on. Let's be legion to sign this petition and make very next international day of genocides, January the 27th, a date for an international campaign of support. 

We strongly condemn the despicable violence which 89 year-old Raymond Gurême, experienced during a Police search on his property, this past September 23rd 2014. Raymond Gurême is a former resistant who escaped from the special camps created in France for  “Gypsies” under Vichy’s regime as well as Nazi Concentration Camps. Raymond’s doctor certified  that the assault has left the victim with multiple bruises and injuries. In an attempt to defend Raymond, four of his sons and grand-sons were also beaten and condemned for “outrage and rebellion”, a decision which they are currently appealing.
We shall not content ourselves with police denials,  especially considering that the  Police Chief  in charge of this Police operation was not present on the site when the aggression occurred.
Showing a strong support for Raymond Gurême we want to tell him our admiration for everything he embodies. We call the French Institutions, the Prime Minister Mr, Francois Hollande, the Minister of Intern, the Minister of Justice, Secretary of State for War Veterans and the European institutions to guarantee a thorough and impartial investigation on the circumstances of this police intervention as well as on the conditions in which Raymond Gurême was violently assaulted.
We strongly denounce the multiple obstacles he met when trying to file a complaint since September 23rd,  these obstacles being unfortunately usual in France for the procedures instituted by citizens against the police or the gendarmerie.
In particular, we want to emphasize that Raymond Gurême did not receive any request for appointment from the medical experts (Unité de consultations médico-judiciaire-UCMJ) who are the only authorities able to make specialized findings and to establish the severity of his wounds for a legal prosecution. And this after several requests to the Local gendarmerie, to the Public Prosecutor’s department in Evry and the Police Disciplinary Body (IGPN).
So far, the complaint has not been properly taken into account and it seems that his destiny is a first class funeral in three months, after the terms of investigation set up by the Public prosecutor of Evry.
We urgently call the French and European authorities to take concrete actions to ensure that the policemen involved in this case be prosecuted, and more generally, to put an end to the impunity that security forces enjoy in France.
We also call to end the multiple forms of discriminations which the "travelers" ("gens du voyage") still undergo in France, wether they have a nomad, semi-nomadic or sedentary lifestyle.  It is unacceptable that, in spite of the numerous international condemnations (UN, Council of Europe) and its partial abolition by the Constitutional Council in 2012,  the French "gens du voyage" are still prisoners of  a "special status" dating back to 1969. That law deprives them of basic rights, makes them fall victims of the vindication of society and makes them vulnerable to all forms of arbitrary power, in particular police.
More than 70 years after the arbitrary imprisonment in camps in France and the Roma Genocide in Europe, it is inadmissible that reports of the French administration, in particular that of the Police chief of Arpajon, continue to speak about "camps" when referring to family properties owned by French travelers and Roma people, and to use the word “gas-machine” ("gazeuse") when speaking of gas-tears devices.
As French authorities are celebrating the centenary of the First World War and the 70th Anniversary of French Liberation, we would like  to remind all of those who consider the French "gens du voyage" as "forever foreigners" that, as many “forains” and “nomads”,  Raymond Gurême's father gave his blood for the Nation during the First World War and that Raymond was part of the French Underground Resistance that liberated France after he escaped the concentration camps.
It is this very man, who is an essential milestone for our collective memory, that was beaten during a police operation a few weeks ago, 70 years after receiving endless blows, bruises and wounds in the camps the French Vichy police was running on French territory when collaborating with the Nazi
We demand that French authorities finally put an end to their silence and publicly condemn Anti-gypsyism, which like all other forms of racism, cannot be tolerated in France and Europe in the 21st century, but remains entrenched in people's minds as well as in public institutions.  
END