Exigeons la résorption de la précarité des enseignants à l'Institut Polytechnique de Grenoble

La précarité, ça concerne aussi les enseignants

du « GRAND ETABLISSEMENT » Grenoble INP !

Exigeons la résorption de la précarité des enseignants à l'Institut Polytechnique de Grenoble


Les soussignés réclament l’ouverture de véritables négociations pour la résorption de la précarité à l'Institut Polytechnique de Grenoble. Cette résorption mérite un plan concerté excluant des bricolages opportunistes.


Pourquoi cette démarche aujourd'hui ? Le passage aux compétences élargies rend l'établissement responsable des conditions d'emploi de ses personnels et de la pérennisation de la précarité déjà installée. La création cet été de CDD et CDI d'enseignement imposant 612heqTD aux contractants est une réponse dangereuse pour les statuts d'enseignants titulaires et hors de proportion des véritables enjeux de résorption de la précarité.


Nous dénonçons :

  • un processus de sélection des candidats obscur (voir note i). Cette absence de transparence masque mal que ces mesures prises dans la précipitation ne correspondent en rien à une mesure de résorption de situations précaires.

  • la nature du contrat (voir note ii) qui implique des tâches équivalentes à celles des enseignants de langues fonctionnaires (présence devant les étudiants, ingénierie pédagogique, participation aux jurys, etc) mais impose un service de 612heqTD. L'établissement crée ainsi un contrat sans précédent dans l'enseignement supérieur instituant des enseignants à plusieurs vitesses. Nous demandons que ces contrats soient alignés sur les services d'enseignant du secondaire exerçant à l'université (384heTD).

  • l'alignement des salaires sur la base salariale des professeurs de 2nd cycle est légitime mais masque les retards de carrières compte tenu de l'âge moyen d'arrivée sur les postes. Dans la majorité des cas ce contrat aggrave la situation des travailleurs précaires (voir note iii).

  • une dérive immédiate (voir note iv ) : la généralisation de ce contrat à d'autres disciplines est tout aussi inacceptable. L'économie réalisée avec de tels contrats est telle qu'elle deviendra la solution évidente pour palier le manque de titulaires dans toutes les disciplines.

L'absence de concertation pour la mise en place de ces contrats, la précipitation adoptée ne peut conduire à une situation cohérente. Nous revendiquons :

  • une égalité de traitements de tous les enseignants : cela conduit à un service de 384h pour les enseignants et 192h pour les enseignants chercheurs pour toutes les disciplines.

  • des vacations ramenées à leur usage légal : tâches ponctuelles et non récurrentes

  • la mise en place de procédures transparentes régularisant la situation des personnels

  • des propositions de salaires qui alignent les nouveaux contrats des professeurs sur les enseignants de PRCE avec une reprise de l'ancienneté effective des vacataires

  • un recrutement prioritaire des personnels vacataires à l'INP depuis plusieurs années

Les personnels ne peuvent payer par un alourdissement de leur contrat l'incapacité budgétaire de l'institut à réaliser son ambition pédagogique.

i Un processus obscur et inadapté à la situation :

  • la création de ces contrats n'a été délibérée par aucune des instances compétentes (CTP et CA)

  • des offres de postes formulées à la va vite au moment des départs en vacances

  • des offres de postes pour un contrat non défini

  • des critères de sélection non annoncés

  • des vacataires exerçant dans l'établissement depuis de longues années n'ont pas été retenus

  • des vacataires récents se sont vu offrir des contrats

  • seuls 4 contrats ont été retenus alors que les vacataires réalisent à l'institut l'équivalent de 35 postes statutaires (en équivalent PRAG) !

ii Des enseignants à deux vitesses :

Une conséquence directe est l’alourdissement de la charge des enseignants fonctionnaires qui dorénavant devront systématiquement assurer la gestion des équipes pédagogiques. Ce contrat :

  • remet en cause le statut d'enseignant dans le supérieur
  • ne correspond à aucune pratique connue dans d'autres établissements universitaires
  • introduit une inégalité de fait entre enseignants en poste à l'institut et sème le doute sur la valeur du travail de tous les collègues enseignants (vacataires et permanents).

iii Des pertes de salaires immédiates :

Simple calcul :

  • un vacataire réalisant 612 par an à 40,5€ brut de l'heure perçoit en fin d'année 24786€brut
  • les contrats CDD fournis à 1700€brut par mois conduisent à une rétribution de 20400€brut par an.

Cela se passe de commentaire !

  • Par ailleurs les vacataires actuels ont reçu une interdiction de faire plus de 300h eqTD. Les vacataires voient ainsi leur précarité augmenter de manière évidente. C'est ce qui les conduit à accepter des contrats à 612h pourtant bien plus mal payés.

iv Une dérive immédiate :

  • Sans discussion le choix de l'administration de créer un contrat de ce type en SHS pour la Cellule Entreprise Innovation démontre que la dérive est immédiate.

  • L'administration argumente en différenciant des disciplines cœur de métier et des disciplines hors cœur de métier. Cet argument ne change rien à la qualité des enseignements requis dans toutes les disciplines

  • L'INP devra relever le niveau de langue pour tous les ingénieurs diplômés qui devront à présent obtenir le niveau C1 selon les demandes de la CTI

 

PREMIERS SIGNATAIRES :

ANN COTTINGTON (E³)

LAURENCE PERRIER (GI)

LUISA POMMET (Vacataire INP)

BRIGITTE LAFOURCADE (Ecole de Langue)

MAITE HERNANDET (G-INP)

MARION BANIHACHENI (Ecole de Langue)

CATHERINE BOISSIER (Ecole de Langue)

O ABDELGADIR (Ecole de Langue)

SIMONE KUHN (Vacataire INP)

Manuela Frey (Vacataire INP)

Francis PICAVET (E³)

Sophie Bélanger (Vacataire INP)

 

 


Pour le SNESUP + CGT : Frédéric Noël, Laurent Terrier    Contacter l'auteur de la pétition