Pour un vrai Conservatoire de Musique en Aveyron

vous le savez, dans la suite des turbulences financières de fin 2011, un plan dit de "redressement" a été établi sous l'égide du Conseil Général et qui prévoit, avec la consolidation du budget actuel :

* une modulation des tarifs en fonction de trois statuts (enfant, adulte,commune adhérente ou pas) et des revenus.  Contrairement aux objectifs affichés, l'enseignement de la musique va devenir inaccessible pour un certain nombre . Sachez que dans certains cas, la pratique de tarifs discriminatoires est légalement contestable

* une réduction de la masse salariale par non remplacement des départs (-7% en 3 ans) et diminution du recours aux vacataires

* une réduction des heures de cours (de 30 à 20 min hebdo pour les 1ers cycles et les adultes et plafond à 30 min pour les second cycles) * une coupe sombre dans les dépenses liées aux pratiques d'ensemble (déjà l'ensemble à vents est supprimé) , on le sait tous, la musique est une pratique solitaire, mais les opérations de prestiges pourront être préservées sans doute...

* la nomination d'un directeur administratif qui va chapeauter le directeur pédagogique (lui-même cantonné à la mise en œuvre d'un projet d'établissement qui sera défini par on ne sait qui et pour lequel aucune consultation à ce jour n'est prévue, et dont on ignore si un candidat pourra être trouvé avec une telle organisation)

* le gel des frais de déplacement ("les élèves devront se rapprocher des enseignants") et la rationalisation de l'offre des antennes (même si non dites, des fermetures de classes sont envisagées)

Ce n'est pas dit, mais les projets de Classe à Horaires Aménagés de Musique sont entrepris a minima, quand ils le sont; la question de l'adhésion de Conques-Marcillac n'est pas traitée, etc...

Tout cela, non seulement remet gravement en cause le label, la qualité des enseignements mais risque de provoquer des départs d'enseignants motivés et qualifiés ainsi que compromettre les ouvertures et partenariats avec les autres pratiques et esthétiques que nous souhaitons tous et par la même la formation de tous les musiciens du département (et la deuxième compétence : danse ou théâtre, rien n'est dit). Les ambitions affichées et relayées par la presse sont en contradiction avec les faits, avec un budget culture de 2%, et un saupoudrage actuel des dotations accordées aux uns et aux autres qui interdit toute mutualisation, toute efficacité (pourtant fortement revendiquée en termes de gestion), toute transparence et ne conduit qu'à mettre en concurrence des acteurs qui devraient être partenaires. Les traditions musicales orales locales sont en perdition, les musiques actuelles ignorées.

Certes, les contraintes budgétaires sont réelles pour tous, mais les solutions mises en place ne sont ni concertées, ni appuyées par une quelconque compétence de terrain et laissent entrevoir le sort qui sera fait prochainement à l'enseignement, à la culture et à la musique en particulier dans notre département. On entrevoit également la diffusion nationale de cette politique.

Nous avons demandé qu'un groupe de travail soit constitué avec toutes les parties prenantes et notamment les enseignants, seuls aptes à trouver des solutions innovantes et adaptées permettant de concilier tant que faire se peut, finances et pédagogie, il n'en a pas été question. Seule une cellule réduite de consultation des usagers est prévue aux nouveaux statuts.

Nous demandonc donc :

1) le moratoire de ces mesures prises à l'aveugle

2) la constitution d'un groupe de travail associant enseignants, élus et usagers pour réaliser, à échéance de fin 2012, un vrai projet , équilibré, ouvert sur les différences, réaliste, cohérent, et néanmoins ambitieux, alimenté également par:

3) la concertation des populations et acteurs dans les territoires concernant les attentes et souhaits de chacun en matière culturelle et musicale

Merci pour votre attention. Vous êtes libres de diffuser largement, de commenter, de relayer,