POUR UN ORDRE QUI SE TIENT DEBOUT!

 

Pour un Ordre qui se tient debout !

Lettre adressée à l’OTSTCFQ

par T.S Québec : indignations et solutions

Pour un Ordre qui se tient debout ! - Lettre adressée à l’OTSTCF

Pour le travailleur social, l’individu est surtout une personne singulière, unique, digne de respect. Quelle que soit sa situation, il le considère comme un être capable de prendre des initiatives et de trouver des solutions aux problèmes qui le concernent, doué de résilience et riche d’un potentiel. […] Il prend le temps de s’arrêter auprès des personnes vulnérables pour avancer à leur rythme, souvent décalé avec celui de la société qui exige de tous la flexibilité et l’hyperperformance. Il crée avec elles un « temps partagé », en prenant en compte leur potentiel et leurs compétences […] Son intervention permet à chaque personne d’être considérée dans sa dignité et de continuer à se construire.

-Commission du conseil supérieur du Travail social

À l’opposé d’une société qui chercherait à normaliser et à réduire les causes et les modalités d’intervention à des contours individualistes, nous devons plutôt saisir l’ensemble des dimensions d’une personne en la restituant dans un ensemble social, […] les déterminants sociaux doivent impérativement être replacés au cœur de l’intervention sociale. À trop vouloir miser sur la responsabilité individuelle […], les analyses plus globales, systémiques, écologiques et structurelles, sont mises de côté. Les problèmes relevant des rapports sociaux et de l’organisation même de nos sociétés sont ainsi occultés.

-Collectif

[Le travailleur social est] chercheur d’hommes, non pas seulement de l’homme en son humanité mais aussi des ponts qui permettent de relier les hommes entre eux. […] L’humanisme du travail social pourrait [être] un rempart aux modes qui se démodent, aux idéologies dominantes, aux tentatives perceptibles d’instaurer un post-humanisme ou de prôner la fin de l’Histoire, une résistance aux formes actuelles et pernicieuses d’occupation des esprits.

-Thierry Goguel d’Allondans

Les travailleuses sociales font […] un travail de soutien indispensable auprès de personnes qui se retrouvent dans la marge, traversent une passe difficile ou tentent de se maintenir à flots. Elles ont développé une expertise professionnelle en analyse des besoins de ces personnes et dans l'appariement de leurs besoins à ce que peut offrir l'environnement. Leur mission: aider des personnes souvent fragilisées à se prendre ou se reprendre en main. Elles font souvent dans leur vie la différence entre le désespoir et l'espérance, entre le sentiment d'impuissance et celui d'une force insoupçonnée, entre l'abattement et une vitalité retrouvée. […] Ce sont des professionnels dont […] le pouvoir de négociation n'a rien à voir avec celui des médecins. Et ils doivent composer depuis la réforme Barrette avec des changements dans leur environnement de travail où les équipes sont démembrées, le soutien des gestionnaires affaibli, et leur expertise ignorée. On les voudrait parfois plus revendicatifs, plus difficiles à tasser dans le coin.

-Camil Bouchard

Traitez les gens comme s'ils étaient ce qu'ils doivent être et vous les aiderez à devenir ce qu'ils sont capables d'être.

-Johann Wolfgang von Goethe

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A l'attention de l'Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec.

Nous aimerions d'abord vous remercier de l'attention positive que vous démontrez au groupe TS Québec : indignations et solutions. Comme vous le savez déjà, notre mouvement désire ouvrir le dialogue avec vous sur de multiples enjeux professionnels qui minent nos conditions de pratique, et ce afin d'aboutir à des solutions durables. Cette lettre a pour but de vous partager nos questionnements, insatisfactions, de même que notre indignation face à certaines politiques de l’Ordre. Puis, il va sans dire, de sonner l’alarme sur la crise actuelle que vit notre profession.

Le lien de confiance entre l’Ordre et ses membres semble rompu alors que nous sommes plus de 5000 à nous sentir non-entendus et non-supportés face à ces enjeux. En premier lieu, nous dénonçons la faiblesse de vos actions pour protéger l’intégrité de notre profession et à la fois la protection du public. Nous, travailleurs sociaux, sommes soumis à des diktats de performance et de productivité qui aliènent notre pratique et les droits des usagers. Notre profession va mal, elle se dévalorise et nous faisons face à une perte importante de notre autonomie professionnelle. Nous avons l’impression d’être des professionnels de second ordre, ce que l’application de la loi 21 nous semble avoir précipité. Cette loi a contribué selon nous, à minimiser notre apport comme profession. Le refus de nous octroyer le titre de psychothérapeute réduit notre pratique à un rôle utilitaire et ne témoigne en aucun cas de la complexité de notre pratique et de l’importance de notre profession. Pire, il crée des tensions dans les milieux de travail avec les professionnels disposant de cet acte réservé. Nos actes réservés sont très spécifiques et ne traduisent en aucun cas la diversité des pratiques qui se retrouvent à l’extérieur du réseau de la santé québécois. Ce manque de reconnaissance professionnelle est encore plus flagrant pour les T.S. en pratique autonome. Également, nous aimerions porter à votre attention qu’aucun Cursus universitaire ne donne, à ce jour, de la formation spécifique portant sur nos actes réservés. Dans cette ère où le curatif se fait roi et où nous assistons à un retour de la médicalisation des problèmes sociaux, il est important que notre profession soit reconnue, ce qui n’est malheureusement plus le cas. Nous sommes de plus en plus dans l’ombre, et ce, tant au plan professionnel qu’au plan médiatique.

Depuis nombre d’années, nous sommes en continuel conflit de valeurs, de rôles et de loyauté entre notre client, notre employeur et l’Ordre. Vous êtes conscient que les travailleurs sociaux vivent de la pression organisationnelle par rapport à la performance statistique et nous saluons votre démarche auprès du ministre Barrette pour adresser l’impact de la reddition de comptes sur notre pratique. Pour nous, les pressions organisationnelles portent préjudice à notre identité professionnelle et à l’intégrité même du travail social. Plus encore, ces pressions organisationnelles portent également préjudice à la santé physique et mentale de vos membres. Actuellement, ce sont les organisations et le politique qui représentent une menace pour la protection du public.

Nous demandons que l’OTSTCFQ nous soutienne dans notre pratique et qu’il soit visible au plan médiatique afin d’influer sur les politiques sociales touchant non seulement notre clientèle, mais aussi les professionnels que vous êtes censés représenter.

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Vous trouverez ci-dessous quelques-uns des enjeux que nous souhaiterions aborder avec vous.

COTISATION

Tout d’abord, laissez-nous exprimer notre stupéfaction face au coût exorbitant relié à la cotisation annuelle de 2016- 2017. Permettez-nous de questionner ledit montant. Également, nous aimerions porter à votre attention notre désaccord en ce qui a trait aux frais d’adhésion qui sont les mêmes, peu importe notre statut d’emploi et du temps de pratique réellement exercé dans l’année (maladie, grossesse, etc.). Nous sommes d’avis que les frais d’inscription devraient être modulables en fonction du statut d’emploi et du milieu de pratique. Il est notamment questionnant que les frais d’inscription ne tiennent pas compte de la situation financière des personnes pratiquant dans le milieu communautaire. Nous sommes également d’avis qu’une personne qui adhère à l’OTSTCFQ en milieu d’année, ne devrait pas recevoir une pleine facture. Par ailleurs, nous souhaiterions mieux comprendre ce à quoi servent concrètement nos cotisations.

Un mot également sur le régime d'assurance médicament obligatoire. Celui-ci s'avère trop onéreux pour l'assurabilité offerte. Alors que la loi exige d'y adhérer, nous avons la perception que les primes sont au profit de l'assureur, et ce, au détriment des membres qui n’en retirent que peu d'avantages voire aucun. Il n’y a qu’à faire un simple exercice de comparaison pour rapidement constater que les choix de couvertures sont nettement désavantageux par rapport à ceux d’autres assureurs ou plus simplement à ceux de la RAMQ. Est-ce que cette déplorable situation résulterait d’une mauvaise négociation de l’Ordre ? Cela nous apparait fort possible. Quoi qu’il en soit, une meilleure négociation du régime d'assurance médicament par l’Ordre s’avère une nécessité, de même que d’offrir des modalités moins contraignantes et davantage avantageuses.

-Nous demandons à l’Ordre de revoir le montant de l’adhésion en fonction du statut d’emploi et du milieu de pratique.

-Nous demandons à l’Ordre de revoir le régime d'assurance médicament obligatoire qui s'avère trop dispendieux en regard de la couverture offerte.

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FORMATION

La nouvelle politique de formation obligatoire nous apparait beaucoup trop onéreuse, surtout dans le contexte actuel « d’austérité ». Cette politique ajoute une charge économique aux multiples travailleurs sociaux qui se voient forcés de payer de leurs poches leurs formations puisque bon nombre d’organisations ont diminué ou pire encore supprimé les budgets accordés à la formation. Et les enjeux sont encore plus grands dans le milieu communautaire.

Nous tenons à vous souligner qu’en plus de payer les tarifs reliés à la formation, un montant doit être alloué aux frais afférents, tels que l’essence, l’hôtel, les repas, etc. Pour l’ensemble des travailleurs sociaux, cela a un impact drastique au niveau du budget personnel.

De plus, nous notons une problématique dans la reconnaissance des formations externes. Alors que vous désirez que nous nous formions dans des champs complémentaires et variés, pourquoi est-ce si difficile de faire reconnaître nos formations ? Ces dernières qui sont bien souvent déjà reconnues par les autres ordres professionnels. À cet égard, et considérant que les critères de la formation continue nous paraissent contraignants et déraisonnables, nous vous demandons de faire acte de « gros bons sens » et souhaiterions que le processus d'accréditation ne soit pas de notre responsabilité. Nous perdons déjà du temps, de l’employabilité; nous assumons le coût onéreux des formations et des déplacements. À vous le fardeau de la preuve.

Qui plus est, à quand des formations en lignes gratuites, comme l’offre d’autres Ordres ?

Par ailleurs, demander $100.00 pour que l’Ordre accrédite une formation nous apparait simplement abusif. Nous nous questionnons à savoir si cette nouvelle politique n’est pas un moyen détourné de recueillir des fonds supplémentaires ? En plus des frais importants, il y a un enjeu d’équité face à l’accès aux formations qui sont presque toutes dans les grands centres urbains. En région, il appartient au T.S. de s’organiser pour faire déplacer la formation ou bien de se rendre sur les lieux de la formation. Nous croyons qu’il n’appartient pas aux membres de faire un tel exercice de consultation et de coordination et que l’Ordre doit s’assurer que tous ont un accès égal à l’offre de formation. Soyez cohérents et prévoyez des formateurs et des formations selon les besoins spécifiques en tenant compte des différents milieux de pratique ainsi que des régions éloignées. La formation est « obligatoire », alors faites en sorte que ce soit disponible dans toutes les régions administratives du Québec.

Nous dénonçons encore plus fort le fait que la majorité des formations disponibles soit donnée par des psychologues. Nous ne comprenons pas ce choix qui, selon nous, confronte notre identité professionnelle. Nous considérons que les travailleurs sociaux devraient être formés par des travailleurs sociaux.

-Nous demandons à l’Ordre de revoir la politique de formation continue, et ce, en profondeur (tarifs, lieux, titre professionnel du formateur, accréditation des formations non données par l’Ordre, choix dans les formations).

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INSPECTION

Nous trouvons paradoxal que l’Ordre, qui représente des travailleurs sociaux, individualise à l’endroit des membres des problèmes qui sont collectifs en considérant par exemple que la protection du public ne passe que par les compétences professionnelles de ses membres, en omettant les conditions de pratique imposées et le politique. La protection du public ne peut reposer uniquement sur les épaules des T.S. Cette impression de porter seul cette responsabilité, nous la constatons de par l’ensemble des ressources que vous déployez lors des inspections professionnelles et du fait que l’inspection ne prend que trop peu en compte la réalité terrain et les conditions de la pratique. En effet, comment peut-on évaluer la compétence réelle d’un T.S. en omettant de prendre en compte l’influence de la surcharge de travail, la culture organisationnelle et le manque de ressources?

Nous constatons qu’il y a une inconstance entre les évaluateurs qui effectuent les inspections professionnelles. Les critères d’évaluation ne semblent pas uniformes d’un inspecteur à l’autre et il serait souhaitable que lesdits critères soient davantage clairs et précis, et ce, tout en tenant compte des réalités terrain. De plus, nous sommes à même de déplorer que pour certains membres le délai de réception des résultats de l'inspection est d’une navrante longueur, ce qui amène un stress considérable pour les personnes inspectées.

-Nous demandons à l’Ordre plus de souplesse lors des inspections et de prendre en considération notre réalité terrain et les particularités de notre clientèle.

-Nous demandons à l’Ordre de revoir ses priorités en fonction de la crise actuelle qui secoue notre profession.

DÉMOCRATIE

Il est à noter que plusieurs membres souhaiteraient participer à l’assemblée générale annuelle, mais en raison de la distance, plusieurs ne peuvent se prévaloir de cette opportunité. Ainsi, pour assurer une meilleure démocratie, il serait souhaitable que cette assemblée soit diffusée par visioconférence. Dans le même ordre d’idée, il serait souhaitable de limiter à 2 mandats les postes au conseil d’administration, et ce, pour assurer un renouvellement des idées et du leadership.

-Nous demandons à l’Ordre de prendre des mesures pour assurer une meilleure démocratie.

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DEMANDE D’INFORMATION ET DE SOUTIEN

Nous avons à cœur d’offrir des services de qualité à la population et nous comprenons bien qu’il s’agit du principal mandat de l’Ordre. Ceci dit, il arrive que nous ayons besoin d’une aide supplémentaire pour offrir les meilleurs services possible. Lorsque nous vous contactons pour obtenir un support clinique ou encore légal, nous aimerions le recevoir – vous avez parfois cette mauvaise habitude de nous référer ad nausem à vos documents officiels. Il s’agit là d’un besoin non-répondu chez beaucoup de membres.

En plus, lors d’une demande de support de notre part, nous aimerions que vous teniez pour acquis que nous avons fait d’autres démarches avant de faire appel à vous. Nous déplorons également le manque de civisme et de politesse dont certains employés font preuve ou bien que ceux-ci ne retournent tout simplement pas les appels. Délai de réponse trop long, mauvaise collaboration, informations insuffisantes et incomplètes, voire contradictoires, manque de rigueur, intimidation : il importe d’améliorer vos services aux membres.

Dans un autre ordre d’idée, les enjeux de conflits entre la profession et les pratiques ayant cours dans plusieurs organisations, le tout jumelé aux différentes politiques sociales et diverses lois encadrant notre pratique, nous affectent grandement, notamment sur notre rôle, nos responsabilités, ainsi que sur la qualité des services. Dans ce contexte, la possibilité d’avis professionnel de l’Ordre et d’un appui symbolique permet de mieux défendre et préserver les conditions de base de la pratique, en plus de mettre en lumière des problématiques communes aux membres pour ensuite les défendre sur la place publique. Nous sommes fermes à l’effet que c'est à l'Ordre de dicter nos normes de pratiques aux établissements et pas le contraire.

-Nous demandons à l’Ordre de prendre les moyens nécessaires pour améliorer ses services à la clientèle, ce qui par le fait même nous permettrait aussi de mieux protéger le public.

-Nous demandons à l’Ordre de se positionner en faveur de ses membres lorsque des directives structurelles et organisationnelles viennent s’inscrire en contradiction avec le rôle du T.S..

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PROTECTION DU PUBLIC

Néolibéralisme aidant, les problèmes sociaux se conçoivent davantage par le biais du comportement et de l'individu plutôt que de considérer leur nature foncièrement structurale, sociale et collective. Le travailleur social -et donc l’Ordre!- ne doit pas abdiquer, se travestir et laisser au placard sa substantifique moelle sociale qui doit l’animer et diriger son action. Face à une vision souvent corporatiste du secteur des services de santé - dans la lignée d’une pseudo approche Lean, Toyota et consort! - qui entrevoit beaucoup, voir tout, sous la lentille du quantitatif et de la productivité la plus primaire, faisant peu de cas de la complexité des problèmes et enjeux touchant les personnes bénéficiaires et les intervenants, le travailleur social -et donc l’Ordre!- ne doit pas épouser une position de repli, et se contenter de faire mieux avec moins, en acceptant le sort qui en serait jeté et qui amène une déshumanisation des services de santé au Québec.

L’Ordre doit soutenir ardemment et conjointement les travailleuses et travailleurs sociaux, de même que la population entière, afin de rejeter la tendance lourde qui réduit de plus en plus le travailleur social à occuper un rôle de « gestionnaire » -et où la personne bénéficiaire apparait comme un « produit humain » dont on s’occupe « à la chaîne ».

Protéger le public devrait donc vouloir dire manifester publiquement votre désaccord concernant les orientations gouvernementales qui ne tiennent pas compte de l'impact de telles mesures sur l'humain et la société. Votre slogan est bien "L'humain avant tout" ? Nous croyons que l'Ordre a un rôle majeur à tenir à ce niveau afin de répondre à sa mission première de protection du public. Il ne faut pas attendre que les structures et les acquis de la Révolution tranquille soient complètement démantelés et que la population n'ait plus les moyens de se procurer les services nécessaires à son bien-être pour réagir.

-Nous demandons à l’Ordre de poser des actions considérables pour soutenir notre pratique et que vous vous joigniez à nous pour défendre nos services publics et les droits des plus vulnérables de notre société.

-Nous demandons à l’Ordre de dénoncer avec vigueur la destruction des services sociaux et du filet social.

-Nous demandons également à l’Ordre d’agir pour contrer la médicalisation et l’individualisation des services sociaux et des problèmes sociaux.

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REPRÉSENTATION

C’est peut-être là où le bât blesse le plus. Notre voix, notre option professionnelle, nos idées, notre couleur « sociale » ne résonnent que malheureusement bien peu. Voyons seulement comment 4 travailleuses sociales se décrivaient récemment dans La Presse : « Notre travail se fait la plupart du temps dans l’ombre et est méconnu dans la société. ». Même constat chez une travailleuse sociale à l’occasion de la Semaine des travailleurs sociaux de 2014 qui titrait son intervention «Le travailleur social: profession méconnue», et ce malgré le fait que la profession existe au Québec depuis 1918, qu’il existe plus de 13 000 travailleurs sociaux au Québec. Qu’importe si les travailleurs sociaux sont présents sur le terrain, auprès des personnes, des familles et des collectivités, la figure du travailleur social demeure peu représentée dans les médias et sur la place publique. Cela doit vivement changer pour le mieux.

Nous nous attendons à ce que notre profession sorte de l'ombre. Nous avons besoin d'une identité forte.

Bien sûr que de briser le mur médiatique n’est pas chose aisée, mais un peu plus d’ardeur et d’indignation de votre part est tout à fait plausible et ne serait pas de refus. Tenez, depuis que vous avez connaissance de nos revendications, on observe que l’Ordre est plus actif sur le terrain médiatique et militant. C’est beau à voir, et nous le soulignons. Par ailleurs, une réflexion s’impose. Peut-être avons-nous une vision biaisée de l’Ordre et de son mandat ? Peut-être que certaines de nos revendications seraient davantage servies dans le cadre d’une association en bonne et due forme ? C’est à réfléchir. Cependant, un fait demeure : on a déjà vu l’Ordre plus revendicateur et mobilisateur.

-Nous demandons à l’Ordre de poser des actions pour promouvoir et revaloriser notre profession.

-Nous demandons à ce que l’Ordre poursuive ses actions auprès du ministre Barrette pour que les

établissements tiennent compte de la spécificité du travail social afin que nous ayons des conditions propices à son exercice.

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SITE INTERNET

Concernant le site Internet de l’Ordre et plus spécifiquement son système informatif, il est à noter que celui-ci n’est pas des plus fonctionnels : plusieurs bogues informatiques ont été répertoriés. Lors du récent renouvellement en ligne, plusieurs membres ont éprouvé de nombreuses difficultés.

Il serait pertinent d’ajouter au site Internet de l’Ordre des onglets permettant d’avoir accès à des outils d’interventions ou encore à des forums. Des mentors en travail social pourraient également être disponibles pour des discussions cliniques en cas de besoin. Nous lançons l’idée. Ajoutons que votre catalogue des formations pourrait être mieux présenté afin que nous puissions, d’un coup d’œil, identifier facilement et rapidement où se tiennent les formations de même que les dates et les coûts. À ce propos, il vous arrive régulièrement d’annuler vos formations, ce qui manque quelque peu de sérieux, et ce alors que nous éprouvons déjà des difficultés à nous absenter pour lesdites formations.

-Nous demandons à l’Ordre de revoir son système informatif et de rendre son site Internet plus attrayant.

Sur ce, notre mouvement est né de l’indignation des membres qui sont de plus en plus affectés par ces litiges. Nous avons collectivisé nos enjeux professionnels et nous arrivons à la conclusion que pour protéger le public, il faut protéger notre profession et nous vous demandons des actions concrètes dans ce sens. Nous vous remercions à l'avance de l'attention toute particulière que vous porterez aux différents points abordés dans cette lettre.

Nous accueillons avec enthousiasme votre demande de rencontre et nous souhaitons que celle-ci favorise un rapprochement de nos intérêts communs tout en permettant de rebâtir le lien de confiance.

Parce que nous sommes des agents de changement social,

Parce que nous désirons nous faire entendre,

Parce que l'OTSTCFQ, c’est nous.