Passation de l'examen pour l'obtention de la citoyenneté canadienne

Sous le précédent gouvernement, le processus d’accession à la citoyenneté s’est singulièrement compliqué, au point de devenir un vrai cauchemar pour plusieurs familles :              

-Les frais administratifs de la demande sont passés en peu de temps de 120$ à 630$ par adulte (et 100$ par enfant âgé de plus de 14 ans, soit 1560$ pour une famille avec trois enfants). Ceci représente une somme considérable pour des nouveaux arrivants, souvent réfugiés, dont les revenus sont minimaux.            

- Les examens de citoyenneté et l’assermentation n’ont plus lieu à Sherbrooke comme auparavant, mais à Montréal. Pour la plupart des candidats, s’orienter dans cette grande métropole, où ils ne connaissent personne, pose problème et les coûts du transport (environ 90$ par personne) et parfois du logement s’ajoutent aux frais administratifs à débourser.            

- Les examens de citoyenneté sont particulièrement mal adaptés à une clientèle peu ou pas scolarisée. Le guide qui leur est distribué et les exemples de questions disponibles sur internet leur sont peu accessibles étant donné leur faible aptitude en lecture. Les ateliers offerts dans certains milieux ne réussissent pas toujours à les aider efficacement. Les innombrables données qu’on leur demande de mémoriser sont des embuches souvent insurmontables pour des personnes peu scolarisées qui ne possèdent pas de stratégies d'apprentissage.            

- Les mineurs de plus de 14 ans, qui étaient auparavant acceptés avec leurs parents, doivent eux aussi se présenter à un examen de citoyenneté, dont le contenu n’est pas adapté à leur âge.            

- La durée de séjour au Canada pour avoir le droit de faire une demande est passée de 3 ans à 1460 jours, soit plus de 4 ans, ce qui nuit à l’intégration citoyenne.  

Pour toutes ces raisons, de nombreux nouveaux arrivants au Canada y vivent depuis plusieurs années et ne sont toujours pas citoyens canadiens : plusieurs ont échoué les examens, d’autres ne se sont pas présentés en raison des nombreux écueils qui jalonnent tout le processus. Ils ressentent souvent cette non-citoyenneté comme un rejet par la société d’accueil, d’autant plus difficile à vivre qu’ils ont pour la plupart quitté leur pays natal dans des conditions difficiles.  

Par la présente pétition, nous, un groupe d'apprenants du Centre d'éducation populaire (CEP) de l'Estrie de Sherbrooke, souhaitons sensibiliser le nouveau gouvernement à cette réalité et formulons les demandes suivantes :              

- Que les frais de la demande de citoyenneté soit ramenés à des montants plus raisonnables, ne dépassant pas 150$ et n’augmentant qu’en suivant l’indice du coût de la vie.            

- Que les examens et l’assermentation soient décentralisés et qu’une ville de l’importance de Sherbrooke puisse avoir son bureau local.            

- Que les personnes peu scolarisées soient soumises à un examen correspondant davantage à leurs capacités.            

- Que le contenu de l'examen soit plus spécifiquement lié aux futures fonctions de citoyen.            

- Que les adolescents de 14 à 18 ans soient soumis à un examen basé sur l’enseignement scolaire qui leur est offert.            

- Que le délai avant de faire une demande soit reconsidéré afin d'être ramené plus près de ce qu'il était antérieurement.         

- Enfin, que le parcours citoyen du demandeur soit un élément dans l’évaluation. Celui ou celle qui travaille, qui envoie ses enfants à l’école, qui participe à des mesures d’intégration et de scolarisation n’est-il pas un futur membre actif de la société, même si ses capacités scolaires sont limitées?

 

Nous vous remercions de votre appui.