Appel à la reconnaissance des professions du spectacle en Suisse romande

Margaret Harmer
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/ #9 Dégradation des conditions de travail

2010-11-09 12:40

Je suis musicienne et j’enseigne la musique dans plusieurs institutions genevoises bien connues. Tout a commencé, lors d’une séance de rentrée en 2005, quand Charles Beer a tenu en gros ce discours-ci: “Votez pour moi et je ne vous couperai pas trop les subventions!” Ce discours politique mensonger et banal est suivi par d’autres messages ces dernières années par les pouvoirs publics comme “il faut rentabiliser les cours de musique”, “produire de la créativité”, “augmenter l’accueil dans les classes”. Ensuite, la Fédération des Ecoles de Musique Genevoises a été passé au crible de la qualité: les écoles ont été standarisées et labellisées par ISO. Et après cet étiquetage (une forme de normalisation de la culture), elles ont rejoint au 1er septembre 2010 la nouvelle Confédération des Ecoles de Musique Genevoises (ce titre est une ironie en soi!), qui comprend 12 écoles de musique sur le canton de Genève. Le gâteau financier reste le même pour 3 ou pour 12 écoles et il aurait tendance a diminuer.

Dernièrement, lors d’une réunion de professeurs, je suis vraiment dérangée par la discussion. L’Institut Jaques-Dalcroze doit éponger une dette de près de 300‘000 Frs., et pour cela nous allons devoir couper dans les postes et les salaires. Lorsque que les finances commencent à dicter la pédagogie, les véritables dangers apparaissent: dégradations des conditions de travail, baisse de la qualité de l’enseignement, dégradations des relations humaines, dévalorisation des cours de musique et du métier de musicien qui déjà précarisé.