Pour une UQAM laïque

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Visiteur

#1

2013-12-14 15:39

Merci de m'avoir acheminé cette pétition.
Bertin

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2013-12-15 06:24


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2013-12-15 14:34


robert gemme
Visiteur

#4

2013-12-15 16:33

pour qu'elle paraisse plus crédible et qu'elle présente une plus grande cohérence donne une apparence de cohérence elle devrait aussi exiger la fin du financement étatique pour les institutions confessionnelles de même que la fin des déductions d'impôt pour dons à ces institutions..Robert Gemme

Michel Lamothe

#5 UQAM laïque

2013-12-15 17:32

Pour une description claire des enjeux, je suggère la lecture de :

LA SCIENCE VOILÉE

de Faouzia Farida Charfi, chez Odile Jacob, 2013.
Francis Dupuis-Déri

#6 Offres d'emploi à l'UQAM (après l'adoption de la loi sur la laïcité)

2013-12-16 06:57

Voici à quoi devrait ressembler la mention d'affichage de postes de professeur-es (ou autres emplois) à l'UQAM, suivant l'adoption de la loi sur la charte de la laïcité (les ajouts en lettres MAJUSCULES viennent compléter la mention actuellement en usage) :

«L’Université du Québec à Montréal souscrit à un programme d’accès à l’égalité en emploi SEULEMENT ENVERS LES PERSONNES QUI NE PORTENT PAS DE SIGNES RELIGIEUX, LES AUTRES N'AYANT TOUT SIMPLEMENT PAS LE DROIT A UN EMPLOI A L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC A MONTRÉAL. De ce fait, elle invite les femmes QUI NE PORTENT PAS DE VOILE, les autochtones QUI NE PORTENT PAS DE SIGNES ÉVOQUANT LEURS VALEURS SPIRITUELLES, les membres des minorités visibles QUI N'AFFICHENT PAS LEURS CROYANCES RELIGIEUSES, des minorités ethniques QUI N'AFFICHENT PAS LEURS CROYANCES RELIGIEUSES et les personnes en situation de handicap qui répondent aux exigences du poste MAIS SANS PORTER DE SIGNES RELIGIEUX OU ÉVOQUANT DES VALEURS SPIRITUELLES DES CULTURES AUTOCHTONES à soumettre leur candidature. Nous encourageons les personnes qui s’identifient à l’un ou l’autre de ces groupes MAIS QUI NE PORTENT PAS DE SIGNES RELIGIEUX OU ÉVOQUANT DES VALEURS SPIRITUELLES DES CULTURES AUTOCHTONES à remplir le Questionnaire d’identification à la présente adresse et à le joindre à leur dossier de candidature : www.rhu.uqam.ca/visiteurs/egalite-seulement-pour les personnes-qui-ne-portent-pas-de-signes-religieux. La priorité sera donnée aux Canadiennes, Canadiens et aux résidentes, résidents permanents.»

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2013-12-16 20:17


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2013-12-16 20:44


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2013-12-18 18:09


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2013-12-18 18:26


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2013-12-18 18:41


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2013-12-18 21:12


Dominique Garand

#13 Re: Offres d'emploi à l'UQAM (après l'adoption de la loi sur la laïcité)

2013-12-19 01:37

#6: Francis Dupuis-Déri - Offres d'emploi à l'UQAM (après l'adoption de la loi sur la laïcité)

Il y a quelque chose de sophistique dans cette intervention de M. Dupuis-Déri. Présenté comme il le fait, le projet de charte paraît abusivement restrictif et en tout point négatif. Or, la laïcité est une valeur politique positive et non pas un programme d'intolérance.
Pour faire comprendre mon point de vue, je ferai une comparaison avec la langue. L'UQAM, on s'entend, est une université francophone. Est-ce dire qu'il s'agit d'une université intolérante à l'égard de toutes les autres langues du monde? Pourtant, on exige bien des profs qu'on engage qu'ils enseignent en français, quelle que soit leur origine linguistique. Cette exigence ne touche que leur vie universitaire : à la maison ou ailleurs, ils peuvent parler la langue qu'ils veulent.
Bref, puisqu'on s'est donné le droit d'imposer le français comme langue de travail sans que ce soit là un geste de discrimination à l'encontre des autres langues, on est aussi en droit de déclarer que l'UQAM est une université laïque. Ses professeurs peuvent pratiquer la religion qu'ils veulent, mais on leur demande seulement de laisser au vestiaire les signes qui témoignent de manière ostentatoire de leur allégence religieuse quand ils viennent enseigner, dans la mesure justement où ils ne sont pas là pour enseigner leur religion ou à partir de leur religion.
Cette précaution me paraît tout à fait raisonnable et ne brime en rien les libertés individuelles. Elle ne brime en fait que le dogmatisme de ceux qui voudraient mettre de la religion dans tous ce qu'ils font, y compris dans leur enseignement universitaire. Cette exigence de séparation entre le civil et le religieux, le Québec l'a déjà imposé aux enseignants catholiques et protestants qui peuplaient le système d'éducation jusque dans les années 60. Et plus récemment, on a cessé de privilégier les religions chrétiennes pour offrir des cours sur les religions en général, sans parti pris pour l'une ou l'autre d'entre elles. Il me paraît dès lors logique (et sain) que ce principe de neutralité soit mené jusqu'au bout.

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2013-12-19 01:59


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2013-12-19 09:38


Claude Verreault

#16 Bravo!

2013-12-19 12:10

Je fais partie des universitaires qui sont en faveur de la charte et il est temps pour nous de prendre la parole. Claude Verreault, professeur titulaire, Université Laval

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2013-12-19 14:22


Lyne Jubinville
Laval

#18

2013-12-19 16:08

La liberté de conscience et la liberté de culte sont deux choses différentes. Le projet de loi 60 n'altère aucunement la liberté de conscience qui reste garantie pour tous. Quand à la liberté de culte, il faut qu'elle puisse s'exprimer librement dans l'espace privé et dans la vie publique. Cependant, les représentants de l'état (employés, élus, contractuels, etc.) ont une responsabilité de neutralité d'apparence qui doit s'actualiser en n'affichant aucun signe d'appartenance à un groupe politique, religieux, de pression, etc.

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2013-12-19 17:32


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2013-12-19 17:37


Lyne Jubinville
Laval

#21 Réponse à Dominique Garand

2013-12-19 17:38

Bonjour,

Quelle belle analogie qui permet de bien saisir l'enjeu.

La laïcité d'un état ne peut être discriminatoire puisqu'elle s'adresse à tous les citoyens également. Un état laïque demande évidemment plus d'efforts à ceux qui mettent la religion en priorité dans leur vie et qui veulent l'afficher ostentatoirement. Les chartes de droit protègent les individus des abus qui pourraient survenir dans leur vie citoyenne. Mais il n'est pas concevable qu'un individu vivant en société n'ait que des droits qui ne s'accompagent d'aucune responsabilité. Vouloir à tout prix que TOUS les droits individuels de tous soient respectés mène nécessairement à une impasse. Prenons en exemple (aussi imparfait soit-il) le tabagisme qui nous fait réaliser qu'un droit (fumer) s'accompagne d'un devoir (protéger les autres de la fumée de ses cigarettes). La responsabilité incombe ici à celui qui pose le geste de fumer. Ce dernier se voit imposer des restrictions qui protègent les droits non-fumeurs. Et on en connait les raisons sociales : fumée secondaire nocive, coûts de santé exhorbitants, etc. Ces arguments sont acceptés par la vaste majorité des citoyens maintenant, qu'ils soient fumeurs ou non. Les arguments sont socialement acceptables et parfaitement défendables.

Pour revenir à la laïcité, la charte ne vise pas la liberté de conscience, puisqu'elle reste neutre à cet égard. Un État laïque n'a pas d'opinion sur les religions. Il ne les supporte pas, ne les défend pas. La charte a cependant un impact sur les visées politiques que pourraient avoir les groupes religieux. En érigeant une barrière étanche entre l'État et le religieux, la laïcicé refoule ces lobbies à sa porte. Elle les écarte. Et c'est sa responsabilité : les religions doivent être gardées à bonne distance des décideurs de l'État.

Ainsi, les détracteurs du projet de loi 60, pensant défendre la liberté de conscience, fournissent de l'huile de bras aux groupes religieux (souvent radicaux) qui forcent sur les portes de l'État pour entrer.
Virginie Robert

#22 Re: Réponse à Dominique Garand

2013-12-19 18:22

#21: Lyne Jubinville - Réponse à Dominique Garand

La laïcité n'est pas une raison pour tomber dans le laïcisme. L'Univerisité du Québec est, malgré que vous semblez tous en penser, parfaitement laïc malgré la présence d'un coprs enseignant et d'étudiant-e de confession religieuse. Il fait partie d'une ethique de travail de normal dans une cadre d'enseignement (ou de tout autre emploie, d'ailleur) de ne pas passer par le prosélytisme, et toute personne y contrevenant s'en retrouve sanctionné. En quoi, alors, une projet de lois comme le 60 change-t'il se fait ? En rien.

Tout ce que fait le projet de lois 60, et ce que vous appuyer d'ailleur, c'est un différenciation marqué et un essentialisme culturelle qui trace noir sur blanc la différence entre se qui est acceptable socialement - c'est-à-dire tout ce qui porvient de l'histoire culturelle du québec, et se qui est socialement inacceptable - c'est-à-dire ce qui y est extérieur. Vous est-il déjà venu à l'idée que d'essentialisé la culture des groupes ethniques au Québec était le meilleurs moyens pour que les groupes de luttes internes se retrouve fixé dans une culture ahistorique et essentialisé et que rien ne puissent jamais changé ? Avez-vous déjà penser que c'était le propre d'une domination des majoritaire sur les minoritaire que de définir pour elles et eux ce qui était digne de la nation québécoise et ce qui ne l'était pas, en leur laissant aucune possibilité de redéfinir eux-même leur code culturelle ? Vous oublier peut-être qu'au sein des communautés réligieuses, il y a aussi des groupes progressiste qui lutte pour une changement de pensé radical, mais ça, ce n'est pas important quant que le grand peuple du Québec de descendance puissent se complaire dans une mascarade et dans un racisme latent pour protégé son histoire catho-laïcisé.

J'ajoute en dernière instance que de considéré que les personnes employé par l'État les représente par leur personnes et leur croyance personnelle, c'est d'oublier que chaques fonctionnaire (n'ayant pas de pouvoir d'autorité avec le/la citoyennes) n'agit pas selon son libre arbitre, mais selon des normes issue d'une pouvoir impersonnelle qu'est la bureaucratie d'État.
Que chaque fonctionnaire est choisi selon une selection rigoureuse et des compétences technocrate qui lui permettent de remplir les tâches impersonnelles qu'incombe le système administratif de l'État, et que jamais dans le cadre de son travail, le fonctionnaire n'ayant pas la liberté d'être l'instrument de la violence légitime de l'État (Policier/Juge) n'es mis en situation ou sa foie rentre en conflits avec ses tâches (autrement, il n'aurait pas passé la sélection du poste).

Il est bien plus dangeureux d'avoir un policier raciste, qu'une infirmière portant le voile.

Francis Dupuis-Déri

#23 Re: Re: Offres d'emploi à l'UQAM (après l'adoption de la loi sur la laïcité)

2013-12-19 19:14

#13: Dominique Garand - Re: Offres d'emploi à l'UQAM (après l'adoption de la loi sur la laïcité)

Je ne sais pas si mon premier commentaire relevait de la sophistique. J'essayais surtout de rendre visible l'effet concret de l'adoption de la Charte et de son application à l'Université, d'où ma reformulation (en partie ironique, en partie «sérieuse») de la mention qui accompagne les offres d'emploi pour professeur-e-s à l'UQAM, et qui devrait se lire comme suit, une fois la Charte adoptée : «L’Université du Québec à Montréal souscrit à un programme d’accès à l’égalité en emploi SEULEMENT ENVERS LES PERSONNES QUI NE PORTENT PAS DE SIGNES RELIGIEUX, LES AUTRES N'AYANT TOUT SIMPLEMENT PAS LE DROIT A UN EMPLOI A L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC A MONTRÉAL. De ce fait, elle invite les femmes QUI NE PORTENT PAS DE VOILE, les autochtones QUI NE PORTENT PAS DE SIGNES ÉVOQUANT LEURS VALEURS SPIRITUELLES, etc., etc., etc.».

Bref, cela évoque une phrase de George Orwell, dans «La ferme des animaux», voulant que «Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres».

Quant à la comparaison de Dominique Garand avec la langue d'enseignement, est-ce bien approprié ? Je crois évidemment que si j'enseigne en latin, en allemand ou en yiddish, l'UQAM ne peut pas m'embaucher, car c'est la langue d'usage au travail et l'enseigenement passe par l'utilisation d'une langue commune. Mais l'UQAM me permet (heureusement !) de publier en anglais, ou dans toutes autres langues de mon choix (si quelqu'un veut bien accepter de me publier...).

Quant à la neutralité, j'aimerais préciser trois choses :

1) Quand un gouvernement commence à décider quelles opinions ou croyances justifient une règle formelle d'exclusion d'une embauche à l'Université, je me méfie grandement (sans compter que cela rappelle de très sombres souvenirs — même si vous me direz que ce n'est pas du tout la même chose aujourd'hui... — quant à l'histoire des universités en Occident : exclusion des femmes, exclusions des Juifs, exclusion des Afro-américain-e-s, exclusion des communistes, etc.). Il y a déjà plusieurs dispositifs informels de discrimination et d'exclusion à l'embauche (selon nos préjugés, nos préférences théoriques, méthodologiques, etc.), il n'est pas nécessaire de demander au gouvernement de nous en imposer d'autres...

2) Je ne sais pas en quoi nos croyances religieuses affectent notre enseignement en chimie, par exemple, ou dans certaines autres disciplines, mais je crois que dans les sciences humaines et sociales, et même en art et lettres, plusieurs collègues à l'UQAM ne se gênent pas pour exprimer leurs opinions publiquement (dans les médias, entre autres). Leur engagement politique et social est souvent reconnu et même valorisé (nous avons des collègues ou des chargé-e-s de cours qui ont été ministres, député-e-s ou candidat-e-s lors d'élections, chefs syndicalistes [oui, oui], militant-e-s pour la paix, etc.). Vous me direz que ces engagements se prennent hors de l'université, mais pas de naïveté ici : leurs «croyances» sociales et politiques sont souvent connues à la fois de la direction, des collègues et des étudiantes et étudiants. Faudrait-il leur demander de se garder d'exprimer leurs opinions, jusqu'à leur retraite, pour que l'on ne sache pas qu'ils/elles en ont. Ce n'est pas tant nos croyances et nos opinions qui importent ici, mais la rigueur avec laquelle nous enseignons/menons nos recherches : croire en un ou des dieux, ou non, ou participer d'une mouvance politique ou non n'empêche pas, a priori, d'enseigner ou de mener de recherches de manière rigoureuse et systématique.

3) Finalement, en science politique, nous avons un collègue qui porte un signe religieux ostentatoire : je déplore que cette proposition de Charte le stigmatise. Quant aux femmes musulmanes voilées (car, entendons-nous : c'est bien d'elles qu'il s'agit, ici), je trouve déplorable (pour rester poli) que le gouvernement, avec son projet de Charte, parvienne à nous faire croire qu'elles représentent une menace pour nos institutions et nos valeurs, voire pour la civilisation occidentale.

Je comprends évidemment l'importance de la référence à l'histoire récente du Québec, quand vous rappelez au sujet de la laïcité que «le Québec l'a déjà imposé aux enseignants catholiques et protestants qui peuplaient le système d'éducation jusque dans les années 60». Comme moi, qui évoquait de douloureux souvenirs au sujet de l'histoire des exclusions dans les Universités en Occident (des femmes, des Juifs, des communistes, etc.), il faut admettre je crois que la situation d'aujourd'hui ne se compare en rien avec la situation des années 1960. L'Église catholique était alors hégémonique et s'en émanciper était important (je suis athée, après tout!). Mais à moins que j'ai raté quelque chose dans les dernières semaines en raison de mes préoccupations liées à la fin de session, les femmes musulmanes voilées ne représentent pas un bloc hégémonique au Québec, et il n'y a en fait aucun risque qu'elles le deviennent au fil du prochain siècle (et même plus tard...). Je ne sais pas si cette comparaison entre la puissance de l'Église catholique dans les années 1960 relève de la sophistique, mais je crois surtout qu'elle n'est pas recevable dans le contexte actuel.

Fait curieux au sujet de ces fameuses «femmes voilées» : en Afghanistan, on les présente comme les victimes ultimes du patriarcat musulman que «nos» soldats doivent libérer/émanciper; au Québec, elles sont présentées comme la menace ultime à notre civilisation qu'il faut exlure de nos institutions. Tout cela n'est pas sérieux. Il y a environ 2% de membres des minorités visibles dans la fonction publique au Québec, et de ce nombre, combien de femmes musulmanes voilées ? 0,5% ? Sans doute moins... Et combien à l'UQAM ? Et nous voilà à nous déchirer entre «nous» au sujet de ce «problème». Pour ma part, je crois que le problème, ce n'est pas qu'il y en ait trop, mais qu'il n'y en a pas assez.

Et considérant l'inquiétude (ou la peur ? ou la méfiance? ou la haine?) que ces «femmes voilées» semblent inspirer à tant de collègues dans notre université, rassurez-vous : on peut faire le pari qu'avec ou sans Charte, et malgré une politique d'égalité à l'emploi, une candidate musulmane portant le voile a — et aura — bien peu de chances d'être embauchée lors d'une prochaine ouverture de poste.....

 

 

 

 

Sarah B.

#24 M. Dupuis-Déri

2013-12-19 21:16

Monsieur Dupuis-Déri,

Mais de quoi parlez-vous? On peut comprendre votre goût pour l'"histoire des exclusions" ; un champ très à la mode, et toujours à l'avantage de celui qui s'en prévaut pour exhiber son indignation. Cependant, vous ne pouvez pas déformer la réalité à votre convenance : le projet de Charte n'exclut pas les femmes derrière les voiles mais les voiles eux-mêmes. Si ce projet de loi devenait effectif, il reviendrait donc à ces femmes (ou hommes dans d'autres cas) de faire un choix, de s'exclure ou non de la fonction publique (et non de l'espace public) au profit de leurs croyances religieuses. Par ailleurs, vous pouvez vouloir poser comme héros exclusif de la Tolérance, vous ne pourrez altérer le fait que les projets politiques de gauche et féministes n'ont jamais été de défendre les libertés religieuses dans le domaine public, mais au contraire de l'en dépouiller. Il est ainsi dommage de devoir vous rappeler que le voile est un symbole très politique de la soumission de la femme et non pas de son émancipation. Il est tout aussi dommage qu'à partir d'un sentiment d'aristocratie dissimulée, vous décidiez de refuser aujourd'hui à une minorité de "0,5%" de femmes ce qui a été accordé à une majorité il y a quelques décennies. Il ne suffit pas, pour être "de gauche" et tolérant (et qu'on soit ou non contre la Charte), de se draper dans un dogmatisme et un catéchisme appliqués à la manière d'un vérificateur-comptable (en employant par exemple soigneusement l'égalitaire masculin/féminin pour chaque conjugaison). Et on ne peut justifier, en prétextant être un héroïque pourfendeur de l'intolérance, de pratiquer soi-même celle-ci sous une forme perverse en désignant ses adversaires politiques ou idéologiques sous la seule enseigne de la "peur" et de la "haine". Car qui nous dit que ce n'est pas vous qui êtes sujet à la peur et la haine? Posez-vous au moins la question avant d'en affubler les autres. L'empressement et l'énergie que vous mettez à poser du côté du Bien pourrait bien être perçu comme une volonté de masquer votre propre intolérance. Heureusement qu'il existe - ici comme ailleurs - des hommes et surtout des femmes qui ont le courage de lutter contre les exactions des régimes religieux autoritaires dont ils sont eux-mêmes issus. Des gens qui ne se réfèrent pas à des modèles d'exclusion théoriques, et qui ne se contentent pas d'un catéchisme de surface.

Cordialement,


Sarah B.
Francis Dupuis-Déri

#25 Re: M. Dupuis-Déri

2013-12-19 23:27