Demande d'envoi d'une force de paix au Burundi.

PETITION AU SECRETAIRE GENERALE DES NATIONS UNIES
A
NEW YORK
Monsieur le Secrétaire Général,
Le mouvement «Union for the Rebirth of the Nation »(URN-HITAMWONEZA) est une organisation à caractère politique regroupant plusieurs personnalités issues de différentes couches sociales du Burundi. Elle est née de la ferme volonté de ses membres de combattre avec toute son énergie les crimes ignobles que ne cesse de commettre le gouvernement illégal de Bujumbura et qui empêchent notre pays de se stabiliser politiquement et de se développer économiquement suite aux idéologies divisionnistes et génocidaires héritées de la colonisation.
A ce titre, l’URN voudrait porter à votre connaissance, Monsieur le Secrétaire Général, qu’elle se trouve profondément indignée face au constat amère d’immobilisme et d’indifférence qui caractérisent l’Organisation des Nations Unies en générale et le Conseil de Sécurité des Nations Unies en particulier, devant la double tragédie de génocide des Tutsi et de massacre des Hutus opposés au régime, qui endeuille chaque jour et chaque nuit le peuple burundais. Aussi, l’URN a-t-elle décidé de vous adresser la présente pétition dans l’espoir qu’une attention particulière lui sera réservée pour le plus grand bien du peuple burundais.
Monsieur le Secrétaire Général, l’URN-HITAMWONEZA, autant que beaucoup d’autres personnalités et groupes de défense des droits de l’homme, n’a jamais cessé d’alerter la prestigieuse Institution dont vous êtes le Secrétaire Général sur les crimes horribles que le régime sanguinaire de Bujumbura ne cesse de commettre contre la population qu’il est censé protéger. Le Mouvement URN-HITAMWONEZA en particulier a souligné dans toutes ses correspondances , se basant sur les définitions qu’en donne l’ONU elle-même sur les faits avérés, le caractère génocidaire des massacres et des tortures atroces qui sont infligés aux membres de l’ethnie Tutsi ainsi que des crimes contre l’Humanité dont sont quotidiennement victimes les Hutus opposés à ce génocide.
Nous avons demandé, joignant notre voix à celles de beaucoup d’autres au Burundi et en dehors de celui-ci, que l’Organisation des Nations Unies use enfin de ses prérogatives lui explicitement reconnues en vertu de l’Article VIII de la Convention Internationale pour la prévention et la répression des crimes de génocide (Résolution 260A (III) du 09 décembre 1948, en vigueur depuis 1951). En effet Monsieur le Secrétaire General, aux yeux de l,URN, le recours a la force reste malheuresement l’unique voie pour voler au secours du peuple burundais  et pour arrêter les exécutions extrajudiciaires qui emportent chaque jour en grand nombre les Hutu qui refusent la violation des Accords d’Arusha d’un cote, et de l’autre les Tutsi de tout le pays, devenus dans cette confusion sciemment entretenue la proie facile des organisations génocidaires de la sous-région.

Ainsi, Monsieur le Secrétaire Général, il est grand temps que l’ONU sorte de son mutisme pour constater et qualifier le génocide en cours au Burundi, où les indicateurs indéniables ci-après ont été documentés et actés par bon nombre d’observateurs avisés :
La préparation du génocide par le parti CNDD FDD pour parachever celle de 1993, dont le point culminant a été les entrainements intensifs paramilitaires des miliciens imbonerakure au Soudan auprès des Janjawids et en RD Congo auprès des interahamwe, n’a concerné que les jeunes Hutus.
Le Président du Sénat illégal, Monsieur Révérien Ndikuriyo, a utilisé le même code « kora » (= travaillez) des génocidaires rwandais de 1994 pour mobiliser au massacre les administratifs hutus du pays, allant jusqu’à leur promettre publiquement les parcelles des Tutsi qui auront été exterminés, dans les quartiers des villes du paysoù cette ethnie est majoritaire.
Monsieur Nkurunziza, dans ses différents discours publics n’a cessé de qualifier de « mujeri » (=chien galeux) les Tutsi, comme jadis Habyarimana qualifiait de cancrelats les Tutsi du Rwanda, pour les déshumaniser et les livrer ainsi impunément à la vindicte des imbonerakure.

Le pouvoir de facto de Bujumbura a même refusé une sépulture digne à ses victimes, préférant les entasser dans des fosses communes creusées un peu partout dans le pays.
Les enlèvements par la police et les services de renseignement du régime et par les imbonerakure, ainsi que les disparitions forcées et les assassinats de rue ou en famille, se comptent chaque jour par dizaines, les cas non révélés de tueries, viols et autres tortures étant encore plus nombreux.
Il est clair désormais, Monsieur le Secrétaire Général, que Monsieur Pierre Nkurunziza et son gang de Généraux n’abandonneront jamais le 3ème mandat, ni le 4ème ou le 5ème, tant que le programme qu’ils se sont assignés d’exterminer tous les Tutsi du Burundi ne sera pas entièrement accompli.
Il est tout aussi clair que l’ONU n’a pas d’autres alternatives, si elle veut sauver le peuple burundais de la dérive sanguinaire du pouvoir de facto de Bujumbura, que celle de déployer les moyens nécessaires pour arrêter ce génocide déjà qualifié selon le rapport S/1996/682 de l’ONU sur le génocide des Tutsi au Burundi et qui se poursuit encore jusqu’à nos jours, et d’ordonner une enquête complémentaire, libre et indépendante, sans limitation ni obstruction de qui que ce soit, afin de déterminer l’étendue des dégâts humains et matériels des tueries en cours sur l’ensemble du territoire burundais.
Si rien n’est entrepris par l’ONU face à cette tragédie humaine alors que les instruments internationaux lui en font un devoir primordial, votre honneur et celui de l’institution que vous représentez seront accusés de complicité et de manquement à l’obligation de protéger le peuple burundais en général et les tutsi en particulier, contre les adeptes de l’idéologie génocidaire qui opèrent non seulement dans notre pays, mais également dans quelques régions des pays voisins où ce virus de la haine fait déjà parler de lui.
Constatez, Monsieur le Secrétaire Général que le Burundi subit deux génocides aux vu et su de tout le monde sans que personne ne fasse des actes concrets pour les arrêter, si ce n’est que de se limiter aux constats ainsi qu’à de simples rapports, dont celui tout récent de septembre 2017. L’ONU devrait réserver une attention particulière à ce cri de détresse de femmes, jeunes et vieux sans défense qui n’attendent que la mort certaine si aucune action appropriée n’est engagée avant que l’irréparable à grande échelle ne soit commise.
Nous comptons sur votre prompte réaction à la présente pétition et vous serions amplement reconnaissant au cas où votre dévouement à la présente préoccupation rejoindrait nos attentes.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de notre plus haute considération.


Signée par : Apôtre Bernard NTUNGWANAYO

  1.                                    Coordinateur