Contre les salles de shoot

Manifeste contre l’expérimentation de salles d’injections de drogues aux toxicomanes,

supervisées par des personnels médicaux et financées par l’Etat

NON aux salles de shoot – OUI à la prévention

OUI aux centres de désintoxication

OUI à la lutte contre les trafics de drogues

Plusieurs associations engagées dans la lutte contre les drogues et la toxicomanie et œuvrant pour la prévention se sont regroupés en collectif et ont signé ce manifeste proposé en pétition.

Elles refusent le projet d’expérimentation de « salles de shoot » car :

  1. Les salles d’injection ne réduiront pas les risques infectieux.
  2. Les salles d’injection aggraveront la toxicomanie par sa durée et les surdosages inévitables, facilités par la sécurisation.
  3. Les salles d’injection seront perçues comme un encouragement à la toxicomanie.
  4. Elles auront des conséquences lourdes pour la santé publique et coûteuses pour les budgets de l’Etat et des Collectivités Locales.

Ces associations contestent vigoureusement les arguments médiatisés :

- la réduction des risques infectieux (SIDA, hépatites…). Il est établi depuis la mise en place des programmes d’échange des seringues, des dons de seringues et des Stéribox, que la contamination par ces virus n’est plus le fait de la voie intraveineuse. Cet argument correspond plus à une idéologie permissive qu’à un  souci de protection de la santé.

- le changement positif d’image des quartiers où les toxicomanes s’injectent leurs drogues. Faux : le quartier où la salle d’injection sera implantée sera livré aux va-et-vient des toxicomanes et aux « dealers » puisque c’est avec leurs drogues qu’ils accéderont à ces salles. Cela amplifiera le trafic aux abords de ces structures. Il y aura simplement un déplacement de lieux de fréquentation.

Les associations redoutent :

  • Le risque d'ancrage des toxicomanes dans leur toxicomanie.
  • le recrutement d’autres victimes par une banalisation de l’usage des drogues.
  • L’effondrement délibéré des derniers barrages contre la toxicomanie.
  • La dérive vers la fourniture gratuite d’héroïne de qualité pharmaceutique.

Ce programme feint d’ignorer que dans notre pays (à la différence de ceux qui ont mis en place exclusivement ces « salles d’injections médicalisées »), ont été développées, à haut prix, différentes structures de prévention : les CAARUD, (Centres d'Accueil et d'Accompagnement à la Réduction de risques pour Usagers de Drogues) regroupant les dispositifs de réduction des risques au sein de structures uniques ; et les CSAPA (Centres de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie), regroupant des services spécialisés pour l'alcool et les drogues illicites. Leur évaluation rigoureuse s'impose avant toute décision de propositions nouvelles, telles les salles de shoot.

Nos associations observent par ailleurs avec étonnement et inquiétude :

- Des « addictologues »  très médiatisés militent avec véhémence pour la légalisation du cannabis et ce sont eux qui poussent à l’ouverture de ces « salles de shoots ».

-  les détournements de la buprénorphine à haute dose (Subutex®) revendue auprès de jeunes vulnérables aux frais de la Sécurité Sociale.

En conclusion :

Ce projet ne peut que heurter la conscience tant vis-à-vis de la loi que de l'éthique médicale.

Les associations rassemblées en collectif demandent solennellement au Gouvernement de renoncer à ce projet aberrant d’« expérimentation » des salles d’injections de drogue sous contrôle médicalisé, considérant qu’elles ne feront qu'aggraver la toxicomanie et qu’elles auront des conséquences catastrophiques et extrêmement coûteuses pour la santé publique. Coût estimé à 300 millions d’euros sur une année pour une salle d’injections.

Promouvoir ces « expérimentations », c’est :

  • céder au pouvoir du lobbying pro-drogues,
  • faire fi de la souffrance des familles touchées par ce fléau,
  • encourager la jeunesse à l’autodestruction.

Comme ce sont surtout les jeunes qui sont concernés par la consommation de substances toxiques : nous avons le devoir de les protéger.

Déjà insuffisante depuis de nombreuses années alors que le nombre d’usagers, de plus en plus jeunes, va grandissant,  la prévention risque de n’être plus qu’un leurre !

 

Nous demandons qu’une véritable politique préventive soit mise en œuvre pour réduire la demande  et que tout soit entrepris pour réduire l’offre de la drogue  et pour lutter contre les trafics.

Paris, le 5 février  2013

Les associations signataires, regroupées en collectif :

CNPERT (Centre National de Prévention, d’Etudes et de Recherches en Toxicomanie)

FNAPT (Fédération Nationale des Associations de Prévention des Toxicomanies) regroupant :

- STOP A LA DROGUE

- LE PHARE 69

- VIGILANCE

- POUR UNE JEUNESSE SANS DROGUE

- APT 85

- ADELT 89

- CO.MEN.CA.76

 

CNID 32 MARILOU

PHARE Enfants-Parents                                                        AFDER

Parents contre la Drogue Fédération des Familles de France