Sauvons le polonais à l'Université de Grenoble

Pétition « Sauvons le polonais à L’Université de Grenoble»

 

 

Nous avons assisté, ces dernières années, au démantèlement du département d’études slaves à l’UFR de langues étrangères et à la suppression des langues slaves et balkano-slaves (roumain, croate (serbe, bosniaque), tchèque) affaiblies par leur transfert au Lansad.

En décembre dernier, nous avons appris quelles menaces pèsent sur l’enseignement du polonais dans notre université. Le Lansad s’apprêtait à fermer le cours de polonais niveau B (l’un des 3 cours ouverts cette année) dès ce second semestre, alors que la lectrice (dont nous saluons au passage le travail remarquable) est encore en poste et peut assurer l’enseignement. Il était aussi question de ne plus recruter de lectrice de polonais à partir de l’an prochain et de remplacer les cours en présentiel par un apprentissage automatisé.

Un certain nombre d’enseignants chercheurs de l’Université Stendhal (linguistes et comparatistes principalement), dont nous sommes, ont adressé un long courrier argumenté (bilan et projets d’échanges avec les universités polonaises) adressé à la Présidente de l’Université, au service des Relations Internationales et au Lansad, le 18/12/2013) pour protester contre ces mesures. Le jeudi 19 décembre, la lectrice de polonais et la collègue responsable des langues slaves au Lansad ont reçu l’assurance orale de MMe Maspéri, directrice du Lansad, que le cours de polonais niveau B serait maintenu au semestre 2 de l’année 2013-14. Cette nouvelle nous réjouit profondément.

En revanche, la menace pèse toujours de ne plus recruter de lecteur de polonais soit dès la rentrée 2014 soit dès celle de septembre 2015 et de remplacer les enseignements en présentiel par un apprentissage automatisé, en laboratoire. Or chacun sait que, privé d’un animateur en la personne du lecteur, l’enseignement d’une langue est voué à péricliter puis à disparaître à brève échéance, les étudiants préférant, et on les comprend, se réorienter vers des langues enseignées en présentiel et leur offrant un contact vivant avec la culture du pays concerné. Rien ne vaut la présence, la culture, et l’investissement personnel de l’enseignant pour faire progresser dans l’apprentissage des langues vivantes.

Outre la nécessité de préserver une diversité culturelle et linguistique aujourd’hui menacée de tous côtés, le contexte grenoblois justifie amplement de SAUVER LE POLONAIS dans notre université :

- l’Université Stendhal a des accords d’échanges scientifiques, pédagogiques et de mobilité étudiante, avec l’Université Jagellonne de Cracovie, depuis 1995, échanges que ses enseignants chercheurs tiennent à conserver et développer y compris avec d’autres universités polonaises et lituaniennes.

- Plusieurs événements culturels ont vu le jour ces dernières années, ou se préparent, en partenariat le Consulat de Pologne à Lyon, l’ENS de Lyon, l’Ecole polonaise de Grenoble, l’Association des Amitiés franco-baltes de Grenoble et avec la participation active des enseignants chercheurs, notamment slavisants et comparatistes, ainsi que de la lectrice de polonais.

-Il existe à Grenoble une école polonaise – niveaux primaire et secondaire- où enseigne traditionnellement le lecteur de polonais.

-L’Université a une mission culturelle et de service public à laquelle elle ne peut renoncer au nom d’une gestion purement comptable. Sinon, quelle sera la prochaine langue visée ?

-La signature d’une convention avec l’Université de Cracovie en 1995, six ans après la chute du Mur de Berlin, sa reconduction en 2002, deux ans avant l’intégration de la Pologne à l’Union européenne, allaient dans le sens de l’Histoire. Fermer, aujourd’hui, les cours de polonais et remplacer une lectrice formée (cursus de polonais langue étrangère, voire thèse soutenue dans cette spécialité) par un enseignement automatisé et quelques heures assurées par un vacataire recruté localement, sans formation spécifique, porterait un coup fatal à la synergie dégagée par près de vingt ans d’efforts et signerait une régression inacceptable.

NOUS RAPPELONS DONC ICI NOTRE ATTACHEMENT A L’ENSEIGNEMENT DU POLONAIS A L’UNIVERSITE DE GRENOBLE ET DEMANDONS LE MAINTIEN D’UN POSTE DE LECTEUR DE POLONAIS DANS NOTRE UNIVERSITE POUR LES ANNEES A VENIR ET CELUI DE COURS DE POLONAIS EN PRESENTIEL ET NON PAR APPRENTISSAGE AUTOMATISE.

Texte de la pétition rédigé par :

Anne-Marie Monluçon (MCF en littérature comparée, UFR LLASIC, université de Grenoble 3)

Premiers signataires de cette pétition :

Anna Saignes (MCF en littérature comparée, UFR LLASIC, université de Grenoble 3)

Isabelle Després (PR de russe, UFR LE, université de Grenoble 3)

Ludmila Kastler (MCF de russe, UFR LE, université de Grenoble 3)

Christian Leblond (MCF d’anglais, UFR LE, université de Grenoble 3)

 

 


Anne-Marie Monluçon    Contacter l'auteur de la pétition