Sauvons la Métropole du Grand Paris

Avertissement : l'auteur de cette pétition n'est affilié à aucun parti politique. Cette pétition ne soutient ni n'émane d'aucun parti politique et se veut une initiative citoyenne transpartisane.

Pétition mise à jour au 9 septembre 2014.Paris_pétition1.png

Paris, figé dans des frontières administratives désuètes établies en 1860 au temps des diligences et du cheval à vapeur, a depuis plus de 100 ans raté la fusion avec sa banlieue. Alors que Berlin fusionnait en 1920 avec sa banlieue, alors que Londres fusionnait en 1963 avec sa banlieue, Paris s'enfermait derrière ses « fortifs » et plus tard son « périph », tournant le dos à sa banlieue qui a poussé de manière anarchique et sans aménagement urbain d'ensemble.

Les maux résultant d'une telle situation sont connus depuis longtemps : balkanisation d'un même territoire urbain qui conduit à un éparpillement des moyens et à de coûteux doublons administratifs ; politiques urbaines incohérentes à l'échelle de l'agglomération, souvent sans concertation entre communes voisines ; perte de compétitivité au niveau mondial (on se souvient tous de l'humiliation des JO de 2012 perdus face à Londres) ; sentiment de déshérence dans de nombreuses banlieues marginalisées et tenues à l'écart du riche Paris intra-muros (personne n'a oublié les émeutes de 2005, malheureusement susceptibles de se reproduire à nouveau demain au moindre incident).

Après des années de palabres, et alors que les constats sont connus depuis longtemps, une loi créant la Métropole du Grand Paris a été finalement, et après maints rebondissements, votée par le Parlement en décembre 2013 et promulguée en janvier 2014. La loi du 27 janvier 2014 prévoit à son article 12 la création d'une Métropole du Grand Paris (MGP) au 1er janvier 2016 sur le territoire de Paris intra-muros et de la petite couronne. Cette loi n'est sans doute pas parfaite, elle va beaucoup moins loin que les métropolisations qu'ont réalisées nos voisins (la MGP ne sera qu'une simple intercommunalité et non pas une fusion réelle des communes de banlieue avec la ville-centre comme à Londres, Berlin, Hambourg, Moscou, Vienne, et tant d'autres villes européennes ; elle est artificiellement limitée à la petite couronne, laissant de côté des pans entiers du territoire réel de Paris comme l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, les populeuses banlieues d'Argenteuil, Sarcelles, ou Evry, le complexe scientifique et universitaire du plateau de Saclay, etc), mais cette loi a le mérite d'exister, et la création de la Métropole du Grand Paris est déjà un grand pas en avant comparé à la lamentable balkanisation administrative actuelle.

Hélas, à peine votée la loi est déjà contestée par les caciques, barons locaux et autres partisans du statu quo qui, sous couvert « d'améliorations », veulent surtout que rien ne change et que tout continue comme avant, dans un entre-soi d'élus locaux dont les citoyens de base sont exclus. Ils n'avancent même pas masqués. Leur projet est clair : faire abroger la loi à peine promulguée en janvier dernier, et remplacer la Métropole du Grand Paris par une structure lâche et sans pouvoirs. Le journal La Tribune du 5 mai 2014 dressait un tableau édifiant et atterrant de ces oppositions multiformes et acharnées : http://www.latribune.fr/blogs/la-tribune-du-grand-paris/20140505trib000828405/ump-udi-ps-pc-une-autre-metropole-est-en-gestation.html

Mise à jour du 9 sept 2014 : l'été et le recul du gouvernement sur la question de la personnalité juridique des futurs « territoires » devant composer la Métropole du Grand Paris a renforcé le camp des opposants, qui ne demandent désormais plus ouvertement l'abrogation de la loi, mais s'emploient à la détricoter méthodiquement dans le cadre de la mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris mise en place par le gouvernement, comme le révèle un article de La Gazette des Communes du 8 septembre 2014 : http://www.lagazettedescommunes.com/262791/trois-scenarios-pour-la-metropole-du-grand-paris/

Ces opposants qui veulent détricoter le projet de Métropole du Grand Paris (MGP) couvrent tout le spectre politique. De gauche à droite, on peut notamment citer :

  • Patrick Braouezec, ex-PCF, actuel membre du Front de Gauche, et président de la communauté d'agglomération Plaine Commune, qui s'oppose à la disparition des intercommunalités de petite couronne (dont la sienne), intercommunalités qui doivent être fusionnées dans la MGP, dont le statut est celui d'une intercommunalité
  • le communiste Christian Favier, président du conseil général du Val-de-Marne, qui s'oppose à la MGP par peur que sa création n'entraîne à courte échéance la disparition des départements de petite couronne (dont le sien), et qui utilise l'argent du contribuable pour faire dans le magazine d'information de son conseil général un réquisitoire contre la disparition de son département ou pour lancer une campagne d'affichage dans tout le département pour s'opposer à la suppression du Val-de-Marne
  • la socialiste Anne Hidalgo, fraichement élue maire de Paris intra-muros, qui, voyant que la vague bleue aux municipales a fait basculer le Grand Paris à droite, n'a plus envie d'une MGP dirigée par la droite qui la réduirait à l'inauguration des chrysanthèmes comme un Lord-Maire de la City de Londres. Correctif : dans une interview du 19 mai 2014, Anne Hidalgo déclare souhaiter voir la MGP aboutir au 1er janvier 2016, mais dans le même temps elle soutient la motion de Paris Métropole (voir Philippe Laurent ci-dessous) demandant à ce que les actuelles intercommunalités de petite couronne gardent leur personnalité juridique et leur autonomie financière, ce qui revient à transformer la MGP en simple structure de coordination sans réels pouvoirs.
  • l'UDI Philippe Laurent, vice-président du syndicat mixte Paris Métropole (qui malgré son nom est hostile à une métropole intégrée), et surtout maire de Sceaux, commune de petite couronne dont le revenu fiscal médian (RFM) en 2011 était de 23 806 € par habitant, soit 62% plus élevé que le RFM de l'Île-de-France dans son ensemble cette année-là (14 662 €), et 4 fois plus élevé que le RFM d'une commune comme La Courneuve (5 995 €)
  • Patrick Ollier, grand baron UMP de la banlieue ouest, maire de Rueil-Malmaison, commune de petite couronne dont le revenu fiscal médian (RFM) en 2011 était de 20 764 € par habitant, soit 42% plus élevé que le RFM de l'Île-de-France dans son ensemble cette année-là (14 662 €), et 4 fois plus élevé que le RFM d'une commune comme Clichy-sous-Bois (5 152 €)
  • l'UMP Patrick Devedijian, président du conseil général des Hauts-de-Seine, qui, comme son compère le communiste Christian Favier président du conseil général du Val-de-Marne, redoute la disparition prochaine de son département si la MGP est créée, et n'a de surcroît aucune envie de partager la manne fiscale de La Défense avec les « pauvres » de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne
  • et tant d'autres qu'il serait fastidieux de tous nommer, tant l'opposition à la Métropole du Grand Paris est le sentiment qui unit le plus la classe politique locale, de droite comme de gauche

Face à ces oppositions multiformes d'une classe politique locale incapable de faire passer l'intérêt collectif avant ses petits intérêts boutiquiers, nous, citoyens de Paris et sa banlieue concernés au premier chef par le devenir de notre métropole, nous, citoyens de toute la France qui nous soucions de l'avenir de la capitale politique et économique de notre pays dans la compétition mondiale, entendons par cette pétition exprimer notre désir de voir aboutir le projet d'une métropole intégrée du Grand Paris telle que prévue par la loi. Nous demandons au président de la République, François Hollande, et au premier ministre, Manuel Valls, de mettre tout en œuvre pour faire appliquer la loi et ne pas reculer face à ces oppositions d'arrière-garde qui menacent de paralyser la capitale et locomotive économique de notre pays. Nous refusons la « démocratie d'élus » qui se fait dans le dos des citoyens, en fonction des rapports de force et pour satisfaire les élus locaux, sans égard pour les besoins et les désirs réels des populations. Nous refusons les égoïsmes locaux et voulons une métropole pour réduire les inégalités criantes entre territoires et assurer une péréquation métropolitaine entre communes riches et communes pauvres.

La loi créant la Métropole du Grand Paris a été promulguée par le président de la République, elle doit être intégralement appliquée, sans reculade, sans détricotage, sauf à discréditer un peu plus l'action politique, ce que nous ne pouvons accepter. Dans cette mondialisation où tout s'accélère et où le reste du monde ne nous attend pas, nous ne pouvons nous permettre de faire du surplace et refuser le changement. Alors que l'Allemagne, l'Angleterre, la Belgique, les Pays-Bas, et tant d'autres en Europe, ont des décennies d'avance sur nous en matière de métropolisation, et à l'heure où même l'Italie met les bouchées doubles pour transformer ses principales villes en métropoles de taille mondiale, allons-nous donner le triste spectacle d'un dernier de la classe européenne incapable de se réformer ? Le monde nous regarde !

Paris vaut bien une métropole !