Professeur handicapé en colère: Victoire ! (lire l'annonce)

Professeur Handicapé en colère

"Je suis professeur handicapé au collège la Durantière à Nantes. Du fait de mes problèmes physiques, je bénéficie de l’aide d’une assistante 27h par semaine. Pour des raisons administratives, cette personne ne pourra pas travailler à mes côtés à la rentrée prochaine alors qu’elle le souhaite. Cette situation me paraît aberrante… J’en appelle aux plus hauts décideurs de l’État pour qu’une solution soit trouvée ; je demande que l’emploi de mon assistante soit pérennisé et devienne, à terme, un poste de titulaire de la  fonction publique.

Cette personne travaille auprès de moi depuis un peu plus de six ans maintenant. Initialement, elle avait été embauchée sous un contrat précaire qui en principe ne lui permettait pas de poursuivre sa mission d’accompagnement au-delà de l'année 2011-2012. Dès 2011, j’avais alerté ma hiérarchie à ce sujet à plusieurs reprises sans obtenir de réponse. Ce n’est qu’après une large médiatisation dans la presse et suite au dépôt d’un préavis de grève brandissant la menace qu’aucun cours ne serait assuré pendant une semaine, que le rectorat a prolongé son contrat d'abord jusqu'en février 2013 puis jusqu’à début juillet 2013, à titre « tout à fait exceptionnel » grâce à un nouveau CDD de quelques mois relevant cette fois-ci non plus du rectorat, mais de l’association Handisup. Cette solution trouvée dans l’urgence est de l’aveu même du rectorat une faveur provisoire destinée à  permettre à « mon principal et à moi-même de trouver un(e) remplaçant(e) » pour la rentrée. Cela ne résout donc rien car ce que je veux, c’est ne pas avoir une assistante interchangeable. Les personnes qui assistent les professeurs handicapés dans leur travail ne doivent pas être de vulgaires pions jetables. C’est scandaleux et profondément injuste.

C’est injuste car tous deux, nous souhaitons vivement continuer à travailler ensemble; c’est injuste car la personne qui m’assiste est très compétente ; c’est injuste car ma hiérarchie semble nier totalement le fait que notre binôme est un binôme qui fonctionne et est un véritable « plus » pédagogique, reconnu tant par mes collègues que par l'inspection pédagogique.

Durant toute ma carrière, faudra-t-il donc que je forme régulièrement une nouvelle personne pour m’assister en espérant que cette nouvelle recrue veuille bien rester six ans et ne parte pas au bout de deux petites semaines, comme ce fut déjà le cas lors de mes premières années d'exercice ?

Je ne comprends pourquoi il est impossible de trouver une solution à une problématique aussi simple : On ne change pas une équipe qui gagne.  En un peu plus de six ans, mon assistante et moi-même avons tissé des liens, construit des méthodes de fonctionnement, acquis des réflexes qui facilitent grandement la pratique de mon enseignement et en définitive participent à la réussite de mes élèves.

Mon assistante m’est tout bonnement indispensable. Elle est là pour m’apporter son concours en classe, là pour me seconder dans les aspects pratiques de la préparation des cours, et là enfin pour m’aider à accomplir certains actes de la vie quotidienne. Depuis que cette personne travaille auprès de moi, elle a toujours fait preuve d'un grand professionnalisme et d'un grand dévouement à mon égard ; elle a toujours été soucieuse de me permettre de dispenser mes enseignements le plus efficacement possible.

Je sais que des solutions existent pour que mon assistante poursuive sa tâche auprès de moi. Je sais qu’une réflexion est actuellement menée au ministère pour pérenniser ce type de poste. Je sais que certaines académies ont d’ores et déjà réussi à rendre ces emplois stables. Alors qu’attendez-vous pour agir, Monsieur le Ministre de l’éducation nationale ? Allez-vous accepter Monsieur le Premier Ministre que votre ville soit à la traîne sur ce sujet ?


Soutenez ma démarche en signant cette pétition que j'irai moi-même, accompagné de Blandine Chassagne et de quelques collègues, porter au ministère à Paris le 12 juin 2013."

 


Rodolphe GERFAULT
Professeur certifié de Lettres Modernes
exerçant au collège la Durantière de Nantes (44)

Nous soussignés, demandons que Blandine Chassagne soit maintenue dans ses missions aux côtés de Rodolphe Gerfault et soutenons leur démarche auprès du gouvernement.