Pétition pour réhabiliter le poète tunisien Riadh Chraïti



Nous, écrivains, artistes, intellectuels tunisiens, arabes, occidentaux  et citoyens du monde soussignés, condamnons dans les termes les plus forts les pratiques des régimes de Bourguiba et Ben Ali à l'encontre du poète Riadh Chraïti, dont:
- le licenciement de ce dernier qui exerçait la fonction d'instituteur, pour son activité syndicale et sa participation à la grève de 1985.
- La privation de ce poète du droit d'exercer la fonction publique et de participer aux activités des Groupes publics locaux, suite à l'animation qu'il a présidée d'une soirée poétique dans le cadre du Symposium international du roman arabe, en mars 96*

L'avènement de l'ère nouvelle marquée par la chute de la dictature le 14 janvier et l'immense espoir suscité en Tunisie, dans le monde arabe et dans d'autres pays par cette révolution de la liberté et de la dignité imposent la réhabilitation sans délai de ce poète de talent à qui les cultures tunisienne et arabe doivent un incontestable apport enrichissant.
Nous demandons  par conséquent aux ministères tunisiens concernés, en l'occurence ceux de l'éducation et de la culture, de faire réintégrer dans ses fonctions précédentes Riadh Chraïti et le dédommager des torts qu'il a subis.

 

*Alors que Slim Daoula, philosophe et poète tunisien, (invité de ce symposium qui s'est tenu à Sousse du 6 au 9 mars 1996) récitait un poème, le gouverneur de la ville acueillant ce symposium a demandé à Riadh Chraïti de faire interrompre l'intervenant. Le poème n'était pas du goût de ce préfet parce que libre, engagé. Riadh Chraïti n'a pas obtempéré à l'injonction. Et il a été sanctionné en conséquence.

Pétition en langue arabe