pas de transport indigne pour les patients hospitalisés en psy

"Pas de transport indigne pour les patients hospitalisés en psychiatrie "

La Loi sur les Soins Sans Consentement en psychiatrie, qui vient d’être votée par le Parlement, est rigoureusement inapplicable en l’état.
Nous, personnels soignants en psychiatrie, déclarons notre accord avec l’introduction du Juge des Libertés dans les décisions de soins sans consentement. Par contre, notre éthique médicale nous conduit à nous opposer : 
- Au transport, de 70 à 80 000 malades par an au Tribunal, patients  suicidaires, délirants, agités, rendus violents par la situation elle-même, alors qu’ils sont en crise, au début de leur maladie (dans les 10 jours de leur admission à l’hôpital, dit la Loi). Une telle procédure, médicalement contre-indiquée, s’avèrerait contraire au respect minimal de la dignité du malade.
-  A la solution kafkaïenne de la visioconférence, dont nous savons qu’elle va faire délirer les patients qui auront ainsi l’occasion de renforcer leur conviction (d’être suivis, épiés, pistés, persécutés…). La visioconférence est contre-indiquée dans un très grand nombre de cas : à ces hommes et femmes qui ont décroché de la réalité et de la capacité à rentrer en relation avec l’autre, on veut imposer une rencontre virtuelle avec le Juge…

Nous proposons la seule solution possible qui est de permettre au Juge de tenir Audience à l’Hôpital, où il se rendrait une ou deux fois par semaine, dans une salle dédiée, et d’opérer véritablement cette révolution qui transfère deux siècles de pouvoir du Préfet vers  le Juge. Pourquoi ce qui est possible en Hollande, en Belgique, en Angleterre, en Allemagne, aux Etats-Unis, en Australie, etc., ne le serait-il pas en France ?

Tout cela implique que l’on donne à la Justice les moyens et le temps nécessaires de cette réorganisation totale voulue par le législateur.