NON A L’ENSEIGNEMENT AU RABAIS DES LANGUES VIVANTES

La Rectrice de l'Académie de Toulouse a annoncé dès la rentrée de septembre 2014, la suppression :

-          des sections bi-langues (deux langues vivantes de 3 heures hebdomadaires chacune dès la sixième), des sections européennes,

-          pour tous les élèves, d’une heure hebdomadaire de langue vivante 1 en 6e.

 

Les motivations avancées par le rectorat sont les suivantes :

- le souci d’offrir ces dispositifs à un public socialement plus diversifié,

- la mise en place d’une deuxième langue vivante pour tous les élèves en 5e, à compter de la rentrée 2015,

- le parcours linguistique à l’école élémentaire et la validation globale du niveau A 1 en fin de CM2,

- une somme horaire de 20 h de langues vivantes 1 et 2 sur la totalité du parcours de la 6ème à la 3ème au lieu des 19 h actuellement,

 

Or, cette réforme, mathématiquement séduisante, est trompeuse.

 

En effet,

- non seulement les classes bi-langues ne sont pas exclusivement réservées à des publics favorisés mais encore peuvent permettre l’accès au dispositif à un large public.

- la mise en place d’une deuxième langue vivante pour tous les élèves en 5e (2h) reste très insuffisante et s’apparente à une initiation.

- le parcours linguistique de l’école élémentaire ne présente actuellement aucune  continuité et ne permet pas la validation globale du niveau A 1 en fin de CM2.

- la majoration de 1h de langues vivantes 1 et 2 sur la totalité du parcours de la 6ème à la 3ème a pour contrepartie la suppression de 4 h de langues pour les classes bi-langues.

 

Mais, cette réforme aura des conséquences désastreuses, et notamment :

-          la fin de l'enseignement des langues à faible diffusion (chinois), ou des langues anciennes (latin, grec). En effet, le volume horaire et surtout la charge de travail de la classe de 5ème, avec l’arrivée de matières nouvelles comme la physique-chimie et la LV2, pourraient représenter un frein à l’apprentissage de langues spécifiques ou anciennes.

-          la fin de la diversité des langues proposées au collège,

-          la diminution de la présence des professeurs de langue vivante et  l’abandon des projets dont ils sont les porteurs,

-          l’impossibilité pour ceux qui le souhaitent de suivre un enseignement de langues vivantes permettant d'atteindre le même niveau dans deux langues.

Mais surtout, cette réforme ne s’applique pas à certains collèges publics ou à certaines langues (bi-langues Anglais/Allemand) ni aux collèges du secteur privé, ce qui est de nature à accentuer la disparité entre les élèves, à l’inverse même de l’objectif d’équité poursuivi.

Cette réforme doit être abandonnée au profit d’une politique ambitieuse de l’apprentissage des langues pour tous les élèves avec le maintien de 4 heures minimum d’enseignement de la langue vivante 1 en 6ème, avec la généralisation de la deuxième langue dès la 5ème, et la possibilité de choisir deux langues dès la 6èmepour ceux qui le souhaitent.